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Teitan"
, telle était la manière dont on parlait de lui à Rome. C'était le titre donné
ordinairement au soleil, à la fois comme globe du jour et comme divinité. Or, le
lecteur a déjà vu qu'une autre forme du dieu soleil ou Teitan à Rome, était le
serpent d'Epidaure adoré sous le nom d'Esculape, c'est-à-dire le serpent qui
instruit l'homme
Ici donc nous voyons qu'à Rome, Teitan ou Satan était
identifié avec le serpent qui instruisit l'humanité, qui lui ouvrit les yeux (quand
elle était aveugle) et lui donna la connaissance du bien et du mal. À Pergame et
dans toute l'Asie Mineure, d'oùRome tira directement sa connaissance des
mystères, il en était de même. À Pergame surtout, où se trouvait d'une manière
spéciale le siège de Satan, le dieu soleil on le sait, était adoré sous la forme d'un
serpent, et sous le nom d'Esculape, le serpent instructeur de l'homme. Suivant la
doctrine fondamentale des mystères tels qu'ils furent apportés de Pergame à
Rome, le soleil était la seule divinité
Teitan ou Satan était donc ainsi
reconnu comme le seul dieu. Tammuz ou Janus, sous son caractère de fils ou de
semence de la femme, était une incarnation de ce dieu unique. Ici, nous voyons
clairement le grand secret de l'empire Romain, c'est-à-dire le nom réel de la
divinité tutélaire de Rome. Ce secret était gardé avec le plus grand soin, à ce
point que Valerius Soranus, un homme du rang le plus élevé, et d'après Cicéron,
le plus instruit de tous les Romains, l'ayant divulgué par mégarde, fut mis à mort
sans pitié pour avoir fait une pareille révélation. Mais cependant ce secret est
aujourd'hui entièrement révélé. Une représentation symbolique du culte du
peuple Romain, d'après les Pompéiens, confirme fortement cette déduction, par
une preuve qui s'adresse directement aux sens. Que le lecteur jette les yeux sur la
gravure de la
Nous avons déjà vu qu'il est admis par l'auteur des
"Pompéiens"
, à propos d'une autre figure, que les serpents du plan inférieur sont
une autre manière de représenter les divinités ténébreuses du plan supérieur.
Admettons ici le même principe ; il s'ensuit que les hirondelles, ou les oiseaux
poursuivant les mouches, représentent le même sujet que les serpents qui sont au-
dessous. Mais le serpent dont nous avons une double représentation est
évidemment le serpent d'Esculape.
L'hirondelle, qui détruit les mouches, doit donc
représenter la même divinité. Or, chacun sait
quel était le nom qu'on donnait au seigneur de
la mouche ou au dieu destructeur des mouches
du monde oriental ; c'était Beel-Zebub
Ce
nom signifiant le maître de la mouche pour le
Fig. 59