Page 37 - LES DEUX BABYLONES

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Bouddhistes adorent leur grand dieu Bouddha avec trois têtes, sous la même
forme et sous le nom de
"San Pao Fu
. Toutes ces images existaient depuis
l'Antiquité. Tout en étant empreinte d'idolâtrie, la notion d'une Trinité était
universelle chez toutes les nations anciennes du monde : cela montre combien
était profondément enracinée dans l'humanité la doctrine originelle qui vient si
manifestement de la Genèse
Les symboles de la
de Layard dont nous
avons parlé, sont très instructifs si on les examine attentivement. Pour lui, le
cercle de cette
ignifie
"le temps illimité"
. Mais il est évident que le sens
hiéroglyphique de ce cercle est bien différent. En Chaldéen un cercle se dit Zéro
; et Zéro signifie aussi la semence. Aussi, d'après le génie du système
mystique des Chaldéens, qui était dans une large mesure fondé sur des mots à
double sens, ce qui pour le vulgaire était simplement un Zéro,
"une
circonférence"
, était pour les initiés Zéro
"la semence"
. Maintenant si on
considère à ce point de vue l'emblème triple de la Divinité suprême des
Assyriens on voit clairement quelle avait été à l'origine la foi patriarcale. Tout
d'abord, il y a la tête du vieillard, puis il y a le Zéro, ou le cercle, c'est-à-dire la
semence ; enfin, les ailes et la queue d'une colombe
tout cela montre, d'une
manière blasphématoire, l'unité du Père, de la semence ou du Fils, et du Saint-
Esprit. Telle était la manière dont l'idolâtrie païenne avait tout d'abord représenté
le Dieu en trois personnes, cette représentation avait duré même après
Sennachérib ; mais il n'en est pas moins certain qu'à une époque plus reculée, les
notions Babyloniennes de la Divinité s'étaient profondément modifiées ; et les
trois personnes étaient devenues le Père Éternel, l'Esprit de Dieu incarné dans
une mère humaine et le divin Fils, fruit de cette incarnation.
Voir HÉRODOTE, liv. II, ch. 109, et DIOGÈNE LAERCE, proem, p. 2.
Liv. I, 6, p. 34.
BUNSEN,
L'Égypte
, vol. I, p. 444.
LAYARD,
Ninive et ses ruines
, vol. II, p. 440.
ibid
. p. 439-440.
OUVAROFF,
Mystères d'Eleusis
, sect. II, p. 20.
Saturnalia
, liv. I, ch. 21, p. 79.
JAMBLICHUS, sect. VIII, ch. 2. – MACROBIUS,
Saturnalia
, p. 65.
WILKINSON, vol. IV, p. 176.