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consécutives, la vigne a été presqu'entièrement perdue en Toscane, par suite
de la maladie. L'archevêque de Florence, désirant arrêter ce fléau, a ordonné
d'adresser des prières au patriarche Noé : il vient de lancer ce mandement
qui contient huit formes de supplication :
"Très-Saint patriarche Noé !, Toi
qui t'es consacré dans ta longue carrière à la culture de la vigne et qui as
donné à la race humaine ce breuvage précieux qui apaise la soif, refait les
forces et vivifie les esprits, daigne jeter un regard sur nos vignes que,
suivant ton exemple, nous avons jusqu'à ce jour cultivées ; tu les vois languir
et dépérir par cette funeste plaie qui avant la maturité détruit le fruit (sans
doute c'est là le châtiment sévère de bien des blasphèmes et d'énormes
péchés dont nous sommes coupables !) Aie compassion de nous, et prosterné
devant le grand trône de Dieu, qui a promis à ses enfants les fruits de la
terre, et le blé et le vin en abondance, supplie-le en notre faveur ! Promets-
lui en notre nom que, avec l'aide d'en haut, nous abandonnerons nos voies
de vice et de péché, que nous n'abuserons plus de ses dons sacrés, et que
nous observerons scrupuleusement sa sainte loi et celle de notre sainte mère
l'Église catholique, etc."
Le mandement se termine par une autre prière
adressée à la Vierge Marie :
"Ô Marie immaculée, vois nos champs et nos
vignobles ! et si tu crois que nous méritons une telle faveur, arrête, nous t'en
supplions, cette terrible plaie qui nous est infligée à cause de nos pèches, qui
rend nos champs stériles, et prive nos vignes des honneurs de la vendange !"
Cet ouvrage renferme une vignette représentant le patriarche Noé, et une
note de l'archevêque accordant une indulgence de 40 jours à ceux qui
réciteront dément ces prières (
Le temps chrétien
). – En présence d'un si
grossier paganisme le noble lord fait remarquer, avec raison que c'est là
certainement le retour de l'ancien monde, et la restauration évidente du culte
de l'ancien dieu Bacchus !
GIESELER, vol. II, p. 42, note.
Les Grecs choisirent pour leur dieu de guerre, Arioch ou Arius, le petit-fils
de Nemrod. – CEDRENUS, vol. I, p. 28-29.
Depuis environ 360, jusqu'à l'époque de l'empereur Justinien, vers 550, nous
savons que cette doctrine fut promulguée, et aussi qu'elle finit par se
répandre largement chez les chrétiens professants. (Voir GIESELER, vol.
IX, 2e Période. Culte public, p. 145).
AUGUSTIN,
De Civitate Dei
, liv. XVIII, vol. IX, ch. 23, p. 665.
Codex Theodosianus, liv. XVI, tit. I, leg. 2. Voir aussi leg. 3. Le lecteur