Page 354 - LES DEUX BABYLONES

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paroles donnent une description exacte de la papauté, avec son orgueil, avec son
célibat et sa virginité obligatoires. Mais les paroles qui suivent, d'après le sens
que les commentateurs leur ont donné, n'ont jamais pu s'accorder soit avec la
théorie d'après laquelle il est ici question du pape, soit avec n'importe quelle
autre. Traduisons-les donc littéralement et comparons-les avec l'histoire de la
papauté ; alors tout sera clair, compatible, harmonieux. Le prophète inspiré a
déclaré que, dans l'église du Christ, quelqu'un s'élèvera qui non seulement
aspirera à une grande élévation, mais même l'atteindra de manière à faire suivant
sa volonté ; et cette volonté sera entièrement opposée à toutes les lois divines et
humaines.
Or, si ce roi doit être un prétendu successeur du pécheur de Galilée, voici la
question qui se pose naturellement : comment pourrait-il jamais avoir le moyen
de s'élever à un pareil pouvoir ? Les mots qui suivent répondent clairement à
cette question :
"Il n'aura aucun égard à aucun dieu
car il s'élèvera au-
dessus de tout dieu. Mais en s'établissant, il honorera le dieu des fortifications
(Ala Mahozim) et un dieu que ses pères ne connaissaient point, il l'honorera
avec de l'or et de l'argent, des pierres précieuses et d'autres objets agréables.
C'est ainsi qu'il se fera des enceintes fortifiées
pour le peuple d'un dieu
étranger ; il le reconnaîtra, et accroîtra sa gloire ; il le fera dominer sur
plusieurs et leur partagera le pays à prix d'argent."
. Telle est
la prophétie. Or, c'est précisément là ce que le pape fit. S'agrandir, tel a toujours
été le principe de la papauté, et en s'établissant, c'était précisément le dieu des
fortifications qu'il honorait. C'est le culte de ce dieu qu'il introduisit dans l'église
romaine et, en agissant ainsi, il fit la forteresse même de son pouvoir de ce qui
aurait été pour lui une source de faiblesse : il fit du paganisme même de Rome la
citadelle de sa puissance. Quand une fois il fut prouvé que le pape voulait
adopter le paganisme sous des noms chrétiens, les païens et les prêtres païens se
montrèrent ses plus fervents et ses plus sérieux défenseurs. Et quand le pape
chercha à dominer les chrétiens, quels hommes recommanda-t-il, quels hommes
favorisa-t-il, pour leur donner accès aux honneurs et à la puissance ? Précisément
ces hommes qui étaient le plus dévoués au culte de ce dieu étranger qu'il avait
introduit dans l'église chrétienne ! La reconnaissance et l'intérêt personnel