345
respect universellement répandu dans la catholique Irlande ; on y révère les
fontaines sacrées ; on fait des pèlerinages annuels à Lough Dergh, pour se
purifier du péché dans ses eaux bénies ; cette coutume existe encore évidemment
en Angleterre même, dans cette superstition populaire au sujet des fées qui
apparaît dans ce vers bien connu de Burns :
"Ils traversent le courant limpide."
Voilà pour le culte de l'eau.
L'ancien culte du feu de nouveau associé
Cependant l'ancien culte du feu lui fut bientôt de nouveau associé. Dans les
mystères, on réunissait les deux modes de purification. Bien que l'eau du
baptême fût considérée comme ayant une vertu régénératrice, la purification par
le feu était regardée comme indispensable
et longtemps après que la
régénération baptismale eut été établie, on faisait encore passer les enfants par le
feu de Moloch. Cette double purification par le feu et par l'eau était pratiquée au
Mexique parmi les sectateurs de Wodan
Cette double purification était
aussi en usage chez les anciens païens de Rome
et avec le temps, presque
dans le monde entier, le double culte du feu et du serpent de Nemrod, qui avait
été renversé, fut relevé sous une forme nouvelle avec toutes ses anciennes
abominations et encore de nouvelles.
Dagon, la bête qui sort de la mer
Or, ce dieu de la mer, après avoir eu son culte solidement rétabli, après avoir
surmonté toutes les formidables oppositions qui s'élevèrent contre lui, fut adoré
aussi comme le grand dieu de la guerre, qui, mort pour le bonheur de l'humanité,
était maintenant ressuscité et absolument invincible. En mémoire de cette
nouvelle incarnation, on célébrait dans la Rome païenne, le 25 décembre,
autrement appelé jour de Noël, comme étant natalis invicti solis,
"le jour de
naissance du soleil invaincu
. Nous avons vu aussi que le vrai nom du dieu
romain de la guerre était précisément le nom de Nemrod ; car Mars et Mavors,