Page 321 - LES DEUX BABYLONES

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le symbole du soleil
En Égypte, l'un des symboles les plus communs du
soleil ou du dieu soleil est un disque entouré d'un serpent
Voici croyons-
nous, la raison première de cette identification : comme le soleil était la grande
lumière du monde physique, ainsi le serpent était considéré comme la grande
lumière du monde spirituel, qui donnait à l'humanité la connaissance du bien et
du mal.
Ceci implique naturellement une affreuse dépravation de la part des meneurs
dans un pareil système, si on considère l'époque où il commença ; mais c'est là,
je le crois, le véritable sens de cette identification. En tout cas, nous avons des
preuves scripturaires et profanes, pour établir que le culte du serpent commença
en même temps que le culte du feu et du soleil. La déclaration inspirée de Paul
sur cette question nous paraît décisive :
"Ce fut, dit-il, quand les hommes
connaissaient Dieu, mais qu'ils ne le glorifiaient pas comme Dieu, qu'ils
changèrent la gloire de Dieu, non seulement en des images semblables à
l'homme corruptible, mais en des images de bêtes rampantes, c'est-à-dire de
serpents."
l'histoire profane s'accorde avec cette déclaration.
Parmi les auteurs profanes, Sanchoniathon, le Phénicien, qui, dit-on, vivait à
l'époque de Josué, s'exprime ainsi :
"Thoth le premier attribua quelque chose de
la nature divine au serpent et à la tribu du serpent, et il fut imité en cela par les
Phéniciens et les Égyptiens."
Cet animal, en effet, lui paraissait le plus spirituel
de tous les reptiles : il est, dit-il, de la nature du feu ; car il déploie une agilité
incroyable, et se meut par le simple effet de sa volonté sans le secours de mains
ni de pieds. En outre, il vit très longtemps et a la vertu de renouveler sa jeunesse,
ainsi que l'a déclaré Thoth dans ses livres sacrés ; c'est pour ces raisons qu'on a
introduit cet animal dans les mystères et dans les rites sacrés
Or, Thoth, il faut se le rappeler, était le conseiller de Thamus, c'est-à-dire
Nemrod
Cette déclaration nous permet donc de conclure que le culte du
serpent formait une partie de l'apostasie primitive de Nemrod. La nature de feu
du serpent à laquelle l'extrait ci-dessus fait allusion est partout chantée par les
poètes païens. Virgile, parlant de cette nature divine attribuée aux serpents,
comme le remarque l'auteur des
"Pompéiens"
décrit le serpent sacré qui
sortit de la tombe d'Anchise, lorsque son fils Énée a offert le sacrifice, en des
termes qui jettent une vive lumière sur le langage de Sanchoniathon, et sur le
serpent de feu dont nous nous occupons.
"À peine avait-il fini de parler que du
fond de l'asile sacré sort un énorme serpent dont le corps déroule sept immenses
anneaux, sept replis tortueux ; il embrase mollement la tombe, et se glisse autour