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Article 1
Le grand dragon rouge
Ce formidable ennemi de la vérité est spécialement dépeint au verset 3 du ch. XII
de l'Apocalypse :
"Et alors il parut dans le ciel un autre signe, c'était un grand
dragon couleur de feu."
. Tout le monde admet que c'est le
premier grand ennemi qui dans les temps évangéliques assaillit l'Église
chrétienne.
Si l'on considère les termes dans lesquels il est décrit et les actes qu'on lui
attribue, on verra qu'il y a une grande analogie entre ce dragon et le premier
ennemi qui s'éleva contre l'ancienne église de Dieu quelque temps après le
déluge. Le mot dragon, suivant les idées auxquelles on l'associe d'ordinaire, est
bien fait pour égarer le lecteur en rappelant à son esprit les dragons fabuleux et
ailés de l'antiquité. Quand cette divine description fut donnée, l'expression de
dragon n'avait point ce sens-là chez les auteurs sacrés ou profanes. Le dragon des
Grecs, dit Pausanias, n'était pas autre chose qu'un grand serpent
et le
contexte montre que c'était bien le cas ici ; car ce qui est appelé dragon dans le 3e
verset
est simplement appelé serpent dans le 14e
. Le mot traduit par rouge signifie proprement couleur de
feu. Le dragon rouge signifie donc dragon de feu, ou serpent de feu. C'est
exactement le même qui, dans la première forme de l'idolâtrie, sous le patronage
de Nemrod, apparut dans l'antiquité. Le serpent de feu des plaines de Shinar
semble avoir été le grand objet de culte. Les preuves les plus solides montrent
que l'apostasie commença chez les fils de Noé par le culte du feu, et cela, sous le
symbole d'un serpent.
Nous avons déjà vu, en diverses occasions, que le feu étaient adoré comme étant
la lumière et la force purificatrice.
Or, il en était ainsi à l'origine. Toute l'antiquité, en effet, désigne Nemrod comme
ayant inauguré ce culte du feu
Nous avons déjà prouvé l'identité de Nemrod
et de Ninus ; on le représente aussi sous le nom de Ninus comme introduisant la
même coutume. Dans un fragment d'Apollodore, il est dit que Ninus apprit aux