Page 244 - LES DEUX BABYLONES

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Chapitre 5
Rites et cérémonies
Article 1
Processions des idoles
Ceux qui ont lu le récit de la dernière procession des idoles dans la capitale de
l'Écosse, tel que nous le trouvons dans l'Histoire de la Réformation de John
Knox, oublieront difficilement la tragi-comédie qui la termina. La lumière de
l'Évangile s'était répandue au loin, les idoles papales avaient perdu de leur
fascination, et l'antipathie populaire s'élevait partout pour les renverser.
"Dans
toutes les parties de l'Écosse, dit cet historien, on volait les statues. Il y avait à
Edimbourg une grande idole qu'on appelait « Saint-Giles » (c'était le patron de
la ville) ; on la jeta dans le Lock septentrional, puis on la brûla, ce qui provoqua
dans la ville un tumulte considérable
Les évêques demandèrent au conseil de
la capitale de leur rendre le vieux Saint-Giles, ou bien de leur en faire un autre à
ses frais
Le conseil ne pouvait accorder la première demande ; la seconde, il
la repoussa absolument, car il était dès lors convaincu du péché de l'idolâtrie.
Les évêques et les prêtres cependant aimaient encore passionnément leurs idoles,
et comme c'était bientôt l'anniversaire de la fête de Saint-Giles, pendant laquelle
on promenait le saint à travers la ville, ils résolurent de faire tous leurs efforts
pour célébrer la procession accoutumée avec toute la pompe possible. À cet
effet, on emprunta aux frères gris un marmouset que le peuple, par dérision,
appelait le jeune Saint-Giles, et qui devait faire le service du vieux. Au jour fixé,
dit Knox, s'assemblèrent prêtres et moines avec des tambourins, des trompettes,
des bannières et des cornemuses, et celui qui devait mener le cortège n'était
autre que la reine elle-même avec tous ses moines. Voici donc la procession qui
s'avance vers l'Ouest, descend la grand-rue et arrive à Cannon-Cross
Tant
que la reine fut présente, tout se passa à la satisfaction des prêtres et de leurs