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Chapitre 4
Doctrine et discipline
Article 4
Extrême-Onction
La dernière fonction que l'Église de Rome remplit pour les vivants est l'extrême-
onction ; par cette cérémonie elle les oint au nom du Seigneur après les avoir
confessés et absous, et elle les prépare ainsi pour leur dernier et mystérieux
voyage. La raison de cette onction des mourants est ouvertement empruntée à
l'ordre de l'apôtre Jacques au sujet de la visite aux malades ; mais si on lit toute la
péricope, on verra qu'un pareil usage ne pouvait jamais provenir d'un conseil
apostolique, mais bien d'une origine entièrement différente :
"Quelqu'un est-il
malade parmi vous, dit Jacques, qu'il appelle les anciens de l'Église et qu'ils
prient pour lui, l'oignant d'huile au nom du Seigneur, et la prière de la foi
sauvera le malade et le Seigneur le relèvera."
. Or, il est évident
que cette prière et cette onction avaient en vue la guérison des malades. Les
apôtres, pour établir les fondements de l'Église chrétienne, étaient investis, par
leur grand Roi et Maître, de pouvoirs miraculeux, pouvoirs qui n'étaient donnés
que pour un temps et destinés à disparaître, comme les apôtres eux-mêmes le
déclaraient en les exerçant
. Ces pouvoirs étaient
journellement exercés par les anciens de l'Église lorsque Jacques écrivait son
épître, et cela pour la guérison des corps, à l'exemple de Notre Seigneur lui-
même. L'extrême-onction de Rome, comme le montre l'expression elle-même,
n'a en vue aucun objet de ce genre. Elle n'a pas en vue la guérison des malades
ou leur résurrection, car on ne doit jamais l'administrer que lorsqu'il n'y a plus
aucun espoir, et que la mort est imminente. Le but de l'extrême-onction étant
donc complètement opposé à l'onction scripturaire, elle doit venir d'une autre
source. Cette source est la même que celle où la papauté a puisé tout le