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d'accord avec la Parole de Dieu, démontre de plus en plus clairement qu'en effet
Rome est la Babylone de l'Apocalypse ; que le caractère essentiel de son
système, ses grands objets de culte, ses fêtes, sa doctrine, sa discipline, ses rites
et ses cérémonies, sa prêtrise et ses ordres sont tous dérivés de l'antique
Babylone, et qu'enfin le Pape lui-même est vraiment le descendant de
Belshazzar. Dans la lutte qui a été soutenue contre les despotiques prétentions de
Rome, on s'est trop souvent contenté de combattre et de repousser la présomption
avec laquelle elle se vante d'être la mère et la maîtresse de toutes les Églises, la
seule Église Catholique hors de laquelle il n'y a point de salut. Si jamais on a été
excusable de la traiter ainsi, cette excuse n'existera plus. Si l'on peut justifier le
principe que je viens d'établir, il faut lui arracher tout à fait son nom d'Église
Chrétienne, car si c'est une Église du Christ, celle qui était assemblée cette nuit
où le roi pontife de Babylone, au milieu de ses mille seigneurs,
"louait les dieux
d'or et d'argent, de bois et de pierre"
, alors l'Église de Rome a le
droit de porter le nom d'Église Chrétienne ; dans le cas contraire, elle ne l'a pas !
Quelques personnes penseront que ma thèse est bien audacieuse ; mais ce livre a
précisément pour but de la démontrer. Que le lecteur juge par lui-même si je
n'apporte pas une évidence plus que suffisante pour justifier mon assertion.
Scilicet et rerum facta est pulcherrima RomasSeptemque una sibi muro
circumdedit arces.
(Georg., liv. II 531-335).
Septem urbs alta jugis toto quae préesidet orbi. (Liv. III. Eleg. 9, p. 721).
Diis quibus septem placuere montes. (Carmen Seculare, v. 7, p. 497).
Septem dominos montes. (Liv. V. Ep. 64, p. 254).
SYMMACHUS, liv II Epist B, note, p. 63.