LA VIE DE
JÉSUS
CHAPITRE II
L'activité publique de
Jésus.
F. Jésus à
Béthanie, à Ephraïm et à Jérusalem.
94. La résurrection de Lazare.
(Jean
XI, 1-53.)
Pendant que le Sauveur était encore en Pérée,
Marthe et Marie, les deux soeurs de Lazare, lui
envoyèrent, du lit de souffrance de leur bien-aimé
frère, le message suivant :
Seigneur, celui que tu
aimesest malade. Elles ne lui demandent
rien ; elles veulent seulement lui faire connaître
la peine de leurs coeurs. Elles sont heureuses de
pouvoir fonder leur espoir sur l'amour de Jésus pour
leur frère. Jésus ayant reçu cette communication,
dit : Celle maladie n'est
point à la mort, mais elle est pour la gloire de
Dieu, et afin que le Fils de Dieu soit glorifié.
Ces paroles devaient être le bâton et la houlette de
la famille de Béthanie, dans la sombre vallée
qu'elle allait traverser. Les deux femmes avaient
sans doute espéré, peut-être même compté, qu'à
l'ouïe de cette nouvelle, Jésus se hâterait
d'accourir au lit de maladie de son ami, afin de le
préserver de la mort. Car
Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare.
Mais cette affection personnelle ne devait exercer
aucune influence sur l'oeuvre à laquelle Jésus était
appelé. Il ne connaissait personne selon la chair.
De même qu'aux noces de Cana, il avait repoussé la
demande de sa mère, de même ici il
demeura encore deux jours au lieu où il était.
Plus la chose est importante et plus elle doit
contribuer à la gloire de Dieu, plus le Sauveur met
de soin à écarter toute espèce de considérations
personnelles.
Le troisième jour, il dit à ses disciples
: Retournons en Judée. En Judée ! le pays des
ennemis de Jésus ! Cette perspective jette les
disciples dans l'angoisse. Ils n'ont pas oublié que,
lors de son dernier séjour à Jérusalem, les Juifs
voulaient le lapider. Jésus leur répondit :
N'y a-t-il pas douze heures au
jour ? Si quelqu'un marche. pendant le jour, il ne
bronche point parce qu'il voit la lumière de ce
monde. Même dans la vie douloureuse,
Jésus marchait à la lumière de la vérité éternelle.
Le coeur ne voit dans la douleur qu'une sombre nuit,
et quiconque n'a pas de lumière, bronche dans cette
obscurité. C'est ce qui arriva à Thomas et à Pierre.
Tandis qu'avec la lumière de la Parole de Dieu, nous
avançons sans crainte dans les ténèbres de la
souffrance, et la nuit resplendit comme le jour tout
autour de nous.
Jésus parla ainsi, et après cela il leur
dit : Lazare, notre ami
dort, et je m'en vais l'éveiller. Les
disciples crurent qu'il leur parlait du véritable
sommeil, mais il les détrompa en leur disant
ouvertement : Lazare est
mort. Les disciples sont effrayés et ils
disent en eux-mêmes : Oh ! pourquoi nous sommes-nous
arrêtés si longtempsici ? Pourquoi le Maître ne
s'est-il pas hâté d'aller le secourir ? Le Seigneur
les console, en leur donnant à entendre que rien n'a
été omis, ni oublié. Je me
réjouis, leur dit-il,
de ce que je n'étais pas là,
afin, que vous croyiez. Le Seigneur ne se
réjouit pas de la mort de Lazare, car, quoiqu'il
soit sur le point de le ressusciter, cette mort de
son ami ne peut pas ne pas l'attrister ; mais il se
réjouit à cause de ses disciples, dont la foi sera
beaucoup plus fortifiée par la résurrection du mort
que par une simple guérison qu'il aurait opérée s'il
avait été présent. -Mais
allons vers lui. Thomas donc, appelé Didyme, dit aux
autres disciples : Allons-y aussi, afin de mourir
avec lui. Ces paroles trahissent le
découragement, le trouble de ce disciple. Tout
espoir est perdu. Tout est fini. Elles résonnent
presque comme celles des disciples d'Emmaüs : « Nous
espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël.
» Quant à nous, approprions-nous cette manifestation
d'incrédulité de Thomas avec des coeurs croyants.
Cependant, quatre jours s'étaient écoulés
depuis que Lazare était mort et avait été déposé
dans la tombe. C'étaient des jours de profonde
agitation chez les amis et les ennemis. Ce qui se
passait dans le coeur des deux soeurs, l'Évangile
n'en fait pas mention ; car cela ne rentre pas dans
le domaine de l'histoire comme on l'écrit ici-bas ;
cela appartient à la sphère de l'histoire du ciel.
Mais dans le camp adverse, cette mort causait une
joie triomphante, une jubilation pleine de
raillerie. L'affection de Jésus pour la famille de
Béthanie était bien connue à Jérusalem, éloignée de
trois quarts de lieue seulement. On devait trouver
tout naturel que si Jésus avait réellement la
puissance sur la mort, il l'exerçât en faveur de ses
amis. On ne pouvait s'attendre à autre chose. Et
comme il n'a pas usé de cette puissance pour
secourir ceux qui, selon les pharisiens, y avaient
droit, on en concluait qu'il ne la possédait pas. Le
prince de ce monde se réjouissait de cette apparence
de triomphe, et les enfants de perdition, dans
lesquels il fait son oeuvre, célébraient déjà leur
victoire.
Plusieurs des
Juifs étaient venus voir Marthe et Marie pour les
consoler de la mort de leur frère. Ce
devaient être de tristes consolations, auxquelles ne
manquaient pas de s'associer de perfides
insinuations contre Jésus. « On voit maintenant ce
que c'est que ce Galiléen, et quelle est la valeur
de ses bruyants discours. » Quelle impression
devaient faire ces importunes consolations sur le
coeur déchiré, mais plein de foi, de ces deux soeurs
! C'est alors que vient Jésus, certain de la
victoire et décidé à arracher à la mort sa proie.
Toutefois, aux yeux des Juifs, il apparaît comme un
vaincu dont l'impuissance a enfin éclaté. « S'il est
tombé, ne se relèvera-t-il pas ? Mais il n'est pas
tombé. Sa parole a rarement été aussi brève, aussi
énergique qu'elle l'est ici. Il donne ses ordres
comme un général d'armée.
Quand Marthe ouït dire que Jésus venait, elle alla
au-devant de lui, mais Marie demeura assise à la
maison. Et Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu
avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
C'est exactement ainsi que parla un peu plus tard
Marie, qui était restée à la maison, et qui, du fond
de son coeur, criait à son céleste ami : Je soupire
ardemment après toi ! La parole de Jésus :Cette
maladie n'est point à la mort, elle ne peut pas
encore la comprendre et elle voudrait tant y croire
! Les paroles de Marthe renferment comme un léger
reproche de ce que Jésus n'est pas venu à temps pour
empêcher son frère, de mourir ; et cependant elles
contiennent aussi une étincelle de foi, qui se
manifeste assez clairement, lorsqu'elle dit :
Mais je sais que maintenant
même, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te
l'accordera.
Jésus la prend au mot avec joie, et lui
promet ce qu'elle espère. Il lui dit : Ton frère
ressuscitera. Mais elle n'ose pas prendre à la
lettre cette promesse, qui maintenant lui parait
trop belle, et elle dit : Je sais qu'il ressuscitera
à la résurrection, au dernier jour. Ce que la Parole
de Dieu lui fait entrevoir dans un lointain avenir,
elle le croit, mais que son frère revienne à la vie
immédiatement, c'est ce qu'elle ne peut comprendre.
Nous nous trouvons souvent dans les mêmes
dispositions. Nous admettons les vérités générales
contenues dans la Parole de Dieu, mais dès qu'il
s'agit de les appliquer à nos circonstances
particulières, à nos besoins du moment présent,
notre coeur est intimidé par cet appel adressé à
notre foi.
Jésus vient au secours de Marthe.Je
suis(déjà maintenant), lui dit-il,la
résurrection et la vie. Jésus étant la«
vie », ce dont Marthe ne doute nullement, il faut
que ce qui est mort revive aussi en lui.
Celui qui croit en moi vivra,
quand même il serait mort, et quiconque vit et croit
en moi, ne mourra pas pour toujours. Crois-tu cela ?
Si, comme nous pouvons l'admettre, Lazare a cru en
Jésus, une résurrection était superflue pour lui.
Grâce à sa foi, il pouvait entrer dans la vie
éternelle sans être retenu par la mort. Mais pour
Jésus, cette résurrection n'était pas superflue.
Celui qui assure la victoire sur la mort à ceux qui
croiraient en lui, est tenu d'établir son droit de
parler ainsi et de se légitimer par des faits, comme
vainqueur de la mort, afin que les coeurs puissent
se confier en sa parole. Le dernier but de la
maladie de Lazare n'était pas la mort, mais la
gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu fût
manifesté comme étant la résurrection et la vie. Au
sein de la vie, nous sommes enlacés par la mort.
C'est la loi du péché. Au sein de la mort, nous
sommes en possession de la vie, c'est l'Évangile du
Sauveur des pécheurs.
Marthe confesse joyeusement sa foi. Elle
dit : Oui Seigneur, je
crois que tu es le Christ le Fils de Dieu, qui
devait venir au monde. Quand elle eut dit
cela, elle s'en alla et appela Marie sa soeur en
secret et elle lui dit : Le
maître est là et il t'appelle
; ce que Marie ayant entendu,
elle se leva promptement et vint vers lui.
Et étant arrivée au lieu où était Jésus, dès qu'elle
le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit :
Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort. Ce sont les
paroles de Marthe, mais prononcées avec le coeur de
Marie. Elle répand sa douleur avec ses larmes aux
pieds de Jésus. Quand Jésus
vit qu'elle pleurait et que les Juifs qui étaient
venus avec elle pleuraient aussi, il frémit en
lui-même et fut ému. Cette indignation
n'est pas dirigée contre les larmes de Marie. Elle
serait plutôt contre celles de Juifs. Mais ce qui la
provoque, c'est la ruine que la mort a apportée
parmi les hommes.
Lorsque le Seigneur nous frappe et fait
saigner notre coeur, non seulement il nous est
permis de pleurer, mais les larmes sont une
bénédiction de Dieu, qui adoucit notre douleur, à
condition toutefois que l'oeil qui pleure soit fixé
sur Jésus. C'était le cas chez Marie, mais non chez
les Juifs. Ils n'exhalaient que des plaintes sans
foi, comme les femmes qui remplissaient la maison de
Jaïrus. Cette tristesse est un hommage rendu à la
mort, une glorification de sa puissance, en même
temps qu'elle tourne, sans en avoir clairement
conscience, une pointe de murmure contre Dieu ; et
tout cela en présence de celui qui se pose comme
étant la résurrection et la vie, pour briser le
pouvoir de la mort.
Et Jésus dit :
Où l'avez-vous mis ? Ils lui répondirent : Seigneur,
viens et vois. Et Jésus pleura. Sa sainte
indignation et ses larmes proviennent de la même
source. Son coeur de Sauveur se montre par ses
larmes. 0 mon âme, adore dans la poussière les
larmes versées par celui qui possède la vie
éternelle ! La vie pleure sur les dévastations que
la mort a provoquées. Les larmes de Jésus sont pour
nous un gage de son amour de souverain sacrificateur
pour les pécheurs. Elles sont aussi une consolation
pour le chrétien sous la croix. Ton Sauveur aussi a
traversé cette vallée de larmes, et n'a pas eu honte
d'en verser. Et lorsque le corps menace de périr
avec l'âme, parce que le souffle de la foi est
éteint en toi et que la source de la prière est
tarie ; lorsque l'ennemi de la vie veut te persuader
que Jésus ne pense plus à toi, qu'il t'a oublié,
alors laisse les larmes de Jésus tomber sur ton
coeur desséché, et tu seras restauré, et tu sentiras
qu'il t'aime toujours et qu'il veut t'attirer à lui.
Sur quoi les
Juifs dirent : Voyez comme il l'aimait !
Les larmes ont une grande puissance de
réconciliation. Les Juifs hostiles manifestent des
sentiments plus humains à l'aspect des larmes de
Jésus. Cependant, quelques-uns d'entre eux se mirent
immédiatement à chercher du poison dans ces larmes.
« Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne
pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût
point ? » C'était un poivre corrosif sur les
blessures des deux pauvres soeurs. Elles s'étaient
constamment fait la même question pendant ces quatre
derniers jours : « Il n'a certainement pas pu,
c'était trop difficile pour lui. » Mettons-nous, par
la pensée, dans la position de Jésus, entouré de
Juifs qui s'apitoyaient sur lui comme si, de tous
ces affligés, il était le plus durement frappé, et
nous comprendrons qu'il
frémit de nouveau en lui-même, qu'il fut
ému d'une profonde et sainte indignation. Il vint au
sépulcre et dit : Ôtez la
pierre. Marthe lui dit :
Seigneur, il sent déjà
mauvais, car il est ici depuis quatre jours.
Jésus lui répondit :
Ne t'ai-je pas dit
que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?
La parole de Jésus : Ton
frèreressuscitera, doit avoir plus de
valeur pour elle que l'odeur du corps en
décomposition. Elle est honteuse et cesse de
s'opposer à l'ouverture du sépulcre.
Alors Jésus, levant les yeux au ciel, dit
: Mon Père, je te rends
grâces de ce que tu m'as exaucé. Je savais bien que
tu m'exauces toujours ; mais je dis cela à cause de
ce peuple qui est autour de moi, afin qu'ils croient
que tu m'as envoyé.
Quand il eut dit cela, il cria
à haute voix :
Lazare, sors de là. Il l'appelle comme
s'il dormait, et Lazare entend la voix du Fils de
Dieu, qui donne la vie à qui il veut (Jean
VII, 21). Et le mort
sortit, ayant les mains et les pieds liés de bandes,
et la tête enveloppée d'un linge.Jésus
leur dit : Déliez-le
et le laissez aller. Le coeur plein
d'humilité, le Sauveur rend hommage au Père. Il ne
demande rien pour lui-même aux Juifs. De là vient
que pas une parole de triomphe ne s'échappe de ses
lèvres. Mais plusieurs de ceux qui ne fermaient pas
obstinément les yeux virent briller, par ce miracle,
la gloire du Fils unique de Dieu etcrurent
en lui.
L'impression que la résurrection de
Lazare fit sur le peuple fut si profonde, que le
Sanhédrin s'assembla immédiatement pour aviser à ce
qu'il y avait à faire. Cet
homme, disaient-ils,
fait beaucoup de miracles, et
si nous le laissons faire, tout le monde croira en
lui, et les Romains viendront, qui détruiront ce
lieu et notre nation.Mais
l'un d'eux, Caïphe, qui était souverain
sacrificateur de cette année-là leur dit :
Vous n'y entendez rien, et
vous ne considérez pas qu'il est à propos qu'un
homme seul meure pour le peuple et que toute la
nation ne périsse pas.
Or, il ne disait pas cela de
son propre mouvement, mais étant souverain
sacrificateur de celle année-là, il prophétisa que
Jésus devait mourir pour la nation, et non seulement
pour la nation, mais aussi pour rassembler en un
seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés.
La mort cède au commandement tout-puissant du
Seigneur plutôt que l'incrédulité. Mais cette
incrédulité de même que la haine consciente contre
Christ, doit concourir à l'accomplissement des
desseins de Dieu relatifs au salut des pécheurs.
Jadis, le peuple d'Israël, sur le seuil
de la Terre Promise, fut béni par le prophète Balaam
qui avait été envoyé pour le maudire,mais que la
puissance invincible du Seigneur força de le bénir.
De même Caïphe, nouveau Balaam, au seuil de la
Nouvelle Alliance, prononce, sans le savoir et sans
le vouloir, une bénédiction sur les enfants de Dieu.
Or, les principaux sacrificateurs et les pharisiens,
avaient donné ordre que si quelqu'un savait où était
Jésus, il le déclarât, afin de se saisir de lui.
Mais Jésus échappa à leurs poursuites, car il
voulait encore célébrer la fête de Pâque à
Jérusalem. C'est pourquoi il se retire quelque temps
dans la solitude, à Ephraïm, ville située sur la
limite orientale du désert de Judée.
Il pourrait paraître étrange que Jean
seul fasse mention de la résurrection de Lazare,
tandis que les trois autres évangélistes. gardent un
silence absolu sur cet événement. Ce silence parait
d'autant plus étonnant, que le miracle excita encore
la haine que les pharisiens avaient déjà manifestée
contre Jésus, au point que le Sanhédrin avait décidé
la mort du Sauveur, et donné publiquement l'ordre de
le saisir. Le miracle de Béthanie est dans une
liaison si étroite avec les mesures meurtrières
prises par ce Conseil, qu'il semble qu'il aurait
nécessairement dû être mentionné par les autres
évangélistes. Leur silence peut cependant
s'expliquer par le fait que, lorsque les trois
premiers Évangiles furent écrits, Lazare vivait
encore. Saint Jean, en effet, (XII,
10), nous apprend que les principaux
sacrificateurs avaient délibéré de le faire mourir
aussi. Cette précaution n'était plus nécessaire au
moment où le quatrième Évangile fut écrit.
.
95. Départ d'Ephraïm pour Jérusalem. Jésus annonce
ses souffrances.
(Luc
XVIII, 31-34.)
Jésus prit ensuite à
part les douze et leur dit : Voici, nous montons à
Jérusalem, et toutes les choses qui ont été écrites
par les prophètes touchant le Fils de l'homme, vont
être accomplies. Car il sera livré aux nations ; on
se moquera de lui ; il sera outragé, et on lui
crachera au visage ; et après qu'ils l'auront
fouetté, ils le feront mourir. Et le troisième jour
il ressuscitera. Mais ils n'entendirent rien à tout
cela : ce discours leur était caché, et ils ne
comprenaient. point ce qu'il disait.Comme
la fête de Pâques approchait, Jésus se rendit à
Jérusalem, afin d'y devenir l'agneau pascal qui va
s'immoler pour nous. Les disciples, entendant de
nouveau le Seigneur leur parler de ses souffrances,
ne purent penser à cette Pâque, sans tomber dans un
profond découragement. Marc (X,
32) nous dit expressément « que Jésus marchait
devant eux, et ils étaient effrayés, et ils
craignaient en le suivant. » Il leur répète
l'annonce de ses souffrances avec de tels détails,
mentionnant les moqueries, les outrages, les
crachats, et la flagellation, sa mort et sa
résurrection avec une telle précision, qu'on devrait
croire qu'ils l'ont enfin compris. Mais non ! Les
paroles du Seigneur ne manquent assurément pas de
clarté, et cependant le sens leur en reste caché.
Les choses célestes ne sont comprises que de ceux
qui les cherchent. Et même pour ceux-là, elles
conservent encore quelque chose de leur obscurité et
de leur mystère. « Quiconque t'aime te connaît » dit
une ancienne hymne religieuse. La croix de Christ
est une folie pour ceux qui ne l'aiment pas. Car
l'homme animal (l'homme naturel) ne comprend point
les choses qui sont de l'Esprit de Dieu.
Les disciples
n'avaient pas encore éprouvé le besoin d'un Sauveur
qui portât leurs péchés et mourût pour eux. Ils
n'avaient pas encore senti la puissance de
condamnation du péché, et la nécessité, pour lui ou
pour eux, de subir le châtiment que leurs
transgressions avaient mérité. C'est ainsi
qu'aujourd'hui encore, la croix paraît une folie à
tous ceux qui n'ont pas reconnu l'abîme que le péché
a creusé entre eux et le Dieu saint. Il est
consolant pour nous, que Jésus ne repousse pas ses
disciples à cause de leur aveuglement, mais continue
à les supporter avec patience. Ils n'apprécient pas
le trésor qu'il leur acquiert par ses souffrances et
par sa mort. Cependant Jésus s'achemine vers la
croix et il les y entraîne jusqu'à ce qu'ils y
soient arrivés. Cet amour plein de patience et de
support, est de nature à consoler les âmes qui
cherchent, et auxquelles le mystère de la croix
parait difficile à comprendre. Les coeurs droits
finiront certainement par en acquérir
l'intelligence.
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96. Les fils de Zébédée.
(Matth.
XX, 20-28.)
Jacques et Jean n'avaient pas entendu l'annonce
des souffrances du Sauveur, ou bien ils y avaient
prêté peu d'attention. En effet, tandis que l'esprit
de Jésus est rempli des pensées de sa mort, ils
rêvent, eux, d'honneurs et de dignités.
Alors la mère des fils de
Zébédée s'approcha de lui avec ses fils et se
prosterna devant lui, pour lui demander quelque
chose. Il lui dit : Que veux-tu ? Elle dit : Ordonne
que mes deux fils qui sont ici soient assis l'un à
ta droite et l'autre à ta gauche dans ton royaume.
Mais Jésus répondant leur dit : Vous ne savez pas ce
que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je
dois boire et être baptisés du baptême dont je dois
être baptisé ? Ils lui dirent : Nous le pouvons. Il
leur dit : Il est vrai que vous boirez ma coupe et
que vous serez baptisés du baptême dont je dois être
baptisé ; mais d'être assis à ma droite ou à ma
gauche, ce n'est pas à moi de l'accorder. Cela ne
sera donné qu'à ceux à qui mon Père l'a destiné.
- Ni la mère, ni les fils ne convoitaient des
honneurs et des dignités terrestres. Leur coeur
brûle d'amour pour Jésus. Salomé croit assez
connaître ses fils, pour penser que le Seigneur n'a
pas de plus fidèles disciples. C'est pourquoi elle
les juge dignes des plus grands honneurs dans le
royaume des cieux, et elle ambitionne pour eux les
places les plus rapprochées du Seigneur, lorsqu'il
sera entré dans sa gloire. Mais il y a dans cet
amour un élément humain impossible à méconnaître.
Elle demande pour ses fils et avec eux les places
d'honneur dans le royaume des cieux, et elle oublie
le mot que Jésus vient de prononcer, c'est qu'il
doit souffrir et mourir. C'est pourquoi le Seigneur
lui répond avec douceur :« Vous ne savez pas ce que
vous demandez. » Le chemin de la gloire passe par
Golgotha. L'honneur que Dieu accorde, c'est d'être
en communion de souffrances avec Christ. Quiconque
par conséquent désire être admis à l'honneur et à la
gloire du règne de Dieu, montre par cela même qu'il
est disposé à partager les douleurs de la croix. Que
de fois le Seigneur n'a-t-il pas aussieu l'occasion
de répondre à nos prières : « Vous ne savez pas ce
que vous demandez. » Car les faiblesses et la folie
du coeur humain se manifestent aussi dans la prière.
Les deux fils de Zébédée se disaient, à
la vérité, prêts à boire la coupe des souffrances
que leur Seigneur était en train de vider. Et ils la
burent en effet jusqu'à la lie. Jacques est mort
martyr, et Jean, qui fut encore témoin de la ruine
de Jérusalem, fut abreuvé, pendant sa longue vie,
d'afflictions et de persécutions. Mais d'être assis
à la droite ou à la gauche de Jésus, comme l'entend
Salomé, ce n'est pas à lui de l'accorder. Il ne veut
pas que, dans son royaume, les places soient données
à la faveur, ni que quelques-uns soient
personnellement traités comme les préférés en raison
de leur intimité avec lui. Il dispose du royaume en
faveur de ceux auxquels le Père l'a destiné, comme
le Père en a disposé en sa faveur (Luc
XXII, 29). Comme le Père a donné tout pouvoir au
Fils, de même Jésus donne à ceux qui vaincront, le
droit d'être assis avec lui sur son trône (Apoc.
III, 21). Mais les vainqueurs sont ceux qui se
sont laissé attirer au Fils par le Père, et qui lui
restent fidèles jusqu'à la fin.
Les dix autres disciples, ayant ouï cela,
furent indignés contre les deux frères. Ils
n'étaient donc pas encore complètement affranchis de
l'ambition qui leur paraissait si blâmable chez
leurs condisciples et ils n'étaient pas encore
fermes dans la charité. C'est pourquoi le Seigneur
les rend attentifs à la différence qu'il y a entre
son royaume et les royaumes de la terre. Jésus les
ayant appelés, leur dit :
Vous savez que les princes des nations les dominent
et que les grands leur commandent avec autorité.
Mais il n'en doit pas être ainsi parmi vous. Au
contraire, quiconque voudra être le plus grand parmi
vous, qu'il soit votre serviteur, et quiconque
voudra être le premier parmi vous qu'il soit votre
esclave. Le Seigneur ne veut pas
interdire, par ces paroles, toute espèce de
gouvernement dans son Église. Il entend bien qu'il y
ait des préposés et des subordonnés. Il dit
expressément qu'il doit y avoir dans la communauté
chrétienne des puissants et des grands (Marc
X, 43. 44), c'est-à-dire des personnes plus haut
placées et plus en évidence que d'autres. Mais ce
qu'il interdit, c'est qu'il y ait dansson Église une
autorité semblable à celle de ce monde et qui use de
moyens terrestres.
Le pouvoir de ce monde, Dieu l'a lui-même
assigné à la puissance qu'il a investie du droit de
porter l'épée. Le gouvernement de l'Église doit
rester complètement étranger à ce pouvoir. Quiconque
remplit dans l'Église de Christ la mission de
conducteur ou de directeur, dépend de l'ordre de
Christ et est lié par sa Parole. Il a une action
exclusivement spirituelle en vertu de cette seule
Parole. Toutes les fonctions rentrant dans le
gouvernement de l'Église sont des services à rendre
à des frères, et qui doivent avoir pour résultat la
gloire du Seigneur Jésus-Christ. Celui qui
s'acquittera le plus fidèlement et le plus
humblement de ce service, exercera la plus grande
influence. C'est le désir de servir ainsi avec amour
et en renonçant à toute espèce d'ambition, que le
Seigneur cherche à éveiller dans le coeur de ses
disciples, lorsqu'il les rend attentifs à la manière
dont il sert lui-même :Comme
le Fils de l'homme est venu, non pour être servi,
mais pour servir et pour donner sa vie pour la
rançon de plusieurs. Il est à remarquer
que Jésus adresse ces paroles à ses disciples au
moment où il se rend à Jérusalem pour y être mis à
mort. Par ce brillant flambeau :« Pour la rançon de
plusieurs » il veut éclairer pour eux le sombre
chemin de Golgotha. L'initiateur et le consommateur
de notre foi ne se borne pas à exhorter ses
disciples au sacrifice et à l'amour, il leur en
donne lui-même l'exemple. Il y a plus : son amour,
qui se sacrifie, n'est pas seulement pour eux un
exemple ; il communique à tous ceux qui forment une
même plante avec lui, la force d'aimer en se
sacrifiant humblement.
.
97. L'aveugle Bartimée.
(Luc
XVIII, 35-43 ;Marc
X, 46-52.)
Les yeux des disciples sont encore obscurcis de
ténèbres. Ils n'aiment pas à entendre parler des
souffrances de leur Maître ; c'est pourquoi ils ne
comprennent pas la gloire à laquelle elles
conduisent. En rendant la vue à ce mendiant aveugle,
Jésus nous montre comment les yeux des aveugles
spirituels peuvent êtreouverts.
Comme ils approchaient de
Jéricho, un aveugle nommé Bartimée, qui était assis
près du chemin et qui demandait l'aumône, entendant
la foule du peuple qui passait, demanda ce que
c'était. Et on lui répondit que c'était Jésus de
Nazareth qui passait. Alors il se mit à crier :
Jésus, fils de David, aie pitié de moi !
Le bruit de la foule qui passait éveilla l'attention
de cet aveugle ; et ayant demandé ce que c'était, il
apprit que Jésus était là. Il savait sur le Seigneur
plus que ce que la multitude pouvait lui dire. Voilà
pourquoi il l'invoque comme le fils de David, qui
avait été promis. Il attendait, probablement depuis
longtemps l'occasion de prier le Sauveur de lui
rendre la vue. Maintenant qu'elle s'offre à lui, il
la saisit avec joie. Cet aveugle était assis près de
la route où Jésus devait passer. Où est maintenant
le chemin près duquel un pauvre mendiant aveugle
puisse s'asseoir, pour attendre le Sauveur et être
guéri de sa cécité spirituelle ? Il se trouve là où
il y a des âmes qui parlent de Jésus, qui le louent
et le suivent, là où sa Parole est annoncée, où ses
louanges retentissent. On le trouve au milieu des
assemblées et des actions de grâces de son Église.
Installe-toi là et demande-lui d'éclairer ton âme.
Une telle prière monte à son oreille et pénètre
jusqu'à son coeur.
Et ceux qui
allaient devant le reprenaient pour le faire taire ;
mais il criait encore plus fort : Fils de David, aie
pitié de moi. Les aveugles spirituels
s'opposent à ce que cet aveugle recouvre la vue. Que
de fois ceux qui demandent des yeux pour voir, sont
obligés de braver les menaces des enfants d'un monde
ennemi de la lumière ! Le Seigneur les laisse faire,
afin de forcer cet aveugle de persévérer dans sa
prière. -Aie pitié de moi, Dieu de miséricorde, aie
pitié de moi ! Telle est la supplication de tous les
pauvres pécheurs qui implorent la grâce de Jésus.
Heureux celui qui, effrayé par les accusations de sa
conscience, accablé sous le fardeau de ses péchés,
peut encore s'écrier du fond de l'abîme : Aie pitié
de moi ! Heureux celui qui, même avec une conscience
apaisée, n'oublie pas de crier : Aie pitié de moi !
Heureux celui chez qui le fond de la prière est
toujours ce cri : Aie pitié de moi ! Mais aussi
heureux celui qui peut ajouter à cette prière, ces
paroles du psalmiste :« Mon âme, bénis l'Éternel ;
c'est lui qui pardonne toutes tes iniquités et
quiguérit toutes tes infirmités. » Les pécheurs
reçus en grâce ne chantent jamais leur Alléluia sans
y associer ce cri : Aie pitié de moi ! Il n'y a que
les anges de Dieu qui puissent l'omettre. Seulement
les Alléluia des rachetés résonnent plus
agréablement aux oreilles du Sauveur et glorifient
mieux son nom que les cantiques des anges.
Et Jésus s'étant
arrêté, commanda qu'on le lui amenât. Le
Seigneur aurait bien pu s'approcher de l'aveugle ;
mais en commandant qu'on le lui amenât, il a voulu
lui montrer qu'à côté de tous ceux qui voulaient
l'arrêter, il y avait des mains fraternelles
disposées à le conduire auprès de lui.
Le Seigneur lui demanda : Que
veux-tu que je te fasse ? Et il répondit : Seigneur,
que je recouvre la vue ! Jésus
connaissait bien le besoin de cet aveugle, mais il
voulut être prié, parce que la prière fortifie la
foi. Et Jésus lui dit :
Recouvre la vue, ta foi t'a guéri. Qui
est-ce qui apaise la faim corporelle ? Est-ce celui
qui tend la main pour recevoir la nourriture ou
celui qui la donne libéralement ? Mon âme, adore
l'humilité de ton Sauveur qui attribue à la foi ce
qu'il a lui-même accordé, et reconnais ainsi la joie
que lui cause la foi. - Et
à l'instant il recouvra la vue, et il suivit Jésus
en donnant gloire à Dieu. Les yeux de
l'aveugle guéri ont vu en Jésus plus qu'un médecin
merveilleux. C'est pourquoi il le suit à Jérusalem,
où l'agneau de Dieu sera conduit à la boucherie.
.
98. Zachée.
(Luc
XIX, 1-10.)
Lorsqu'on sut dans Jéricho que le Seigneur
passait par la ville, un
homme nommé Zachée, qui était chef des péagers
(receveur supérieur des contributions),
et qui était riche, cherchait
à voir qui était Jésus. Il était riche et
désirait cependant voir Jésus. Cela n'arrive pas
souvent. Les richesses de cet homme ne le satisfont
pas. Il ne se fait plus illusion, et reconnaît
publiquement que tout son argent ne peut ni apaiser
son coeur agité, ni lui donner la paix avec Dieu. Il
a peut-être appris du ci-devant péager Matthieu
combien il est doux de suivre Jésus. Il a pu aussi
entendre raconter comment le Seigneur sait consoler
les âmes attristées, les coeurs travaillés et
chargés. Il se disait en lui-même : Sans doute il
pourrait m'enlever le poids qui oppresse ma
conscience. Si je pouvais seulement une fois voir
ses traits, je saurais peut-être ce que je puis
attendre de lui. Et il se plaça sur le passage de
Jésus. Maisétant
de petite taille, il ne pouvait le voir à
cause de la foule. Toutefois, son désir est si
grand, qu'il ne craint pas de s'exposer aux
railleries et à la risée du peuple.
Il courut devant et monta sur un sycomore.
Celui qui est rempli d'un ardent désir de voir Jésus
et de se mettre en rapport avec lui, s'affranchit de
tout respect humain ; il ne se demande pas ce qu'on
dira de lui ; il se soucie peu de l'approbation du
monde et ne craint pas son mépris. - Mais où est
l'arbre du haut duquel on puisse voir passer
Jésus ? Cherche dans les Saintes Écritures.
Informe-toi du lieu où la Parole de Dieu est prêchée
dans sa pureté, où les sacrements sont fidèlement
administrés, et vas-y sans crainte. Si tu veux
sincèrement apprendre ce que Jésus est pour toi, tu
l'entendras aussi t'appeler par ton nom.
Jésus étant venu
en cet endroit, et regardant en haut, lui dit :
Zachée, hâte-toi de descendre, car il faut que je
loge aujourd'hui dans la maison. Cette
invitation fit sans doute battre le coeur de Zachée.
En regardant Jésus, il vit Jésus qui le regardait.
Zachée en sait assez. Ses yeux ont vu son Sauveur et
son coeur tressaille de joie.
Jésus l'avait remarqué. Comment en eût-il
été autrement ? Celui qui, au milieu de la foule qui
le pressait, a senti l'attouchement de la femme
malade depuis douze ans ; celui qui avait entendu la
fervente prière de Nathanaël sous le figuier,
celui-là se sent aussi attiré vers tout pécheur dont
le coeur soupire après lui. Lorsque Pierre se tenait
derrière la porte de la cour de Caïphe, et pleurait
amèrement, le Seigneur s'était tourné vers lui et
l'avait regardé. Les larmes de Pierre furent
provoquées par le regard de Jésus. Le Seigneur voit
avec une sainte joie, dans l'ardent désir des
coeurs repentants, le fruit du travail secret de son
amour. Voilà. pourquoi il faut qu'il loge
dans la maison de Zachée. Il faut que le bon
Berger prenne dans ses bras sa brebis retrouvée et
la presse sur son coeur.
Et il descendit
promptement et le reçut avec joie. Le
coeur de Zachée tressaille de joie, et dans le ciel
les anges se réjouissent pour ce pécheur qui
s'amende. Mais que disent les gens ? Aux yeux des
pharisiens, les péagers étaient des pécheurs. Zachée
devait donc leur apparaître comme le chef des
pécheurs. Il était connu pour un « homme d'argent »
qui s'enrichissait de l'amère sueur du peuple. Il
était influent à cause de sa haute position, mais
assurément plus craint que respecté.C'est
pourquoi tous ceux qui virent cela murmuraient,
-c'est-à-dire tous ceux qui présumaient d'eux-mêmes
et méprisaient les autres, -
disant qu'il était entré chez
un homme de mauvaise vie pour y loger.
Ainsi on reprochait au Sauveur d'être entré chez
Zachée, et l'on regardait sa démarche comme une
honte. Mais Zachée, se
présentant devant lui, lui dit : Seigneur, je donne
la moitié de mes biens aux pauvres. Si j'ai fait
tort à quelqu'un en quelque chose, je lui en rends
quatre fois autant. Dès que le Seigneur
entre dans une maison ou dans un coeur, toutes les
iniquités en sortent immédiatement. Il est
impossible de jouir du salaire de l'injustice ou
seulement d'y trouver du plaisir, quand on est
devenu la propriété de Jésus. Quiconque a obtenu le
pardon de ses péchés, a la conscience délicate. Il
cherche dans sa vie passée, et dès qu'il reconnaît
avoir fait tort à quelqu'un, il ne se contente pas
de lui présenter ses excuses, mais il se hâte de
restituer le bien mal acquis. Sans doute une
pareille conduite nécessite de l'humilité et demande
d'amers aveux ; mais la foi ne se contente pas de
vaines paroles ; elle réclame des actes.
La joie de Zachée est telle, qu'il ne
saurait la garder pour lui seul. Il veut que les
pauvres la partagent, et il leur donne la moitié de
ses biens. Sur quoi le
Seigneur lui dit : Le salut est entré aujourd'hui
dans celle maison, parce que celui-ci est aussi un
enfant d'Abraham. Le salut vient avec le
Sauveur. C'est une heureuse maison que celle où une
âme reçoit le Seigneur Jésus, car cette seule âme
peut attirer la bénédiction sur tous les habitants
de la maison. Jésus appelle Zachée un enfant
d'Abraham, afin que les autres enfants d'Abraham
viennent à lui. Il n'y a que des pécheurs perdus et
des pécheurs sauvés. Les pécheurs perdus, le
Seigneur les cherche, car il est le Chef
(l'initiateur) de la foi. Les pécheurssauvés, il les
rend heureux, car il est le consommateur de la foi (Hébr.
XII, 2). |