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exactement les mêmes: toute personne ne se conformant pas au
catholicisme devait être impitoyablement détruite par l'arrestation,
camps de concentration et exécutions. Avec pour résultat que, en
reléguant les intérêts de leur pays à l'arrière-plan, afin de
promouvoir les intérêts de leur religion, les deux dictateurs ont
finalement apporté leurs terres dans l'abîme.
Dans le cas du président Diem, lorsqu'il a privilégié le
catholicisme, il s'est aliéné la grande majorité des masses sud-
vietnamiennes et de l'armée sud-vietnamienne qui, il faut le
rappeler, étaient bouddhistes et, dans l'ensemble, le soutenaient
politiquement. Cela a provoqué l'effondrement du front anti-
communiste sur lequel se tenait la politique de Diem. Le chaos qui
s'ensuivit déclenche à son tour une intervention militaire
américaine. Les dictatures catholiques sud-vietnamiennes et
croates sont donc les exemples les plus frappants de la façon dont
l'esprit du catholicisme peut abrutir les systèmes et les cultures
politiques les plus divers avec les bacilles de l'intolérance.
Cela ne peut pas être autrement. Puisque ses prétentions à
l'unicité et donc à la suprématie religieuse seront identifiées avec
ceux qui sont prêts à les accepter comme des vérités
fondamentales sur lesquelles le tissu de la société doit reposer. Un
Esquimau et un Centrafricain ou, dans notre cas, un Croate et un
Sud-Vietnamien, par conséquent, malgré toutes leurs différences
raciales et culturelles, par le fait même qu'ils sont membres de la
même Eglise anti-libertaire, mépriseront automatiquement la
démocratie et abhorre la liberté. L'importation de ceci est
prodigieuse. L'implication étant que l'Église catholique est
potentiellement capable de mener à bien les expériences