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contrôles, ils tendent à mener une politique de plus en plus
conforme à l'esprit de leur religion. Le résultat étant que, en
combinant les intérêts de leur pays avec ceux de leur église, ils
créent le plus souvent des perturbations sociales et politiques
inutiles qui finiront inévitablement par générer de l'opposition
dans les domaines religieux et politique.
Lorsque cet état de fait approchant de la résistance de l'opposition
non-catholique, les catholiques exerçant une puissance politique
ou militaire n'hésiteront pas à utiliser ce pouvoir contre ceux qui
s'y opposent. A ce stade, les intérêts de leur église, en règle
générale, évinceront ceux de leur pays.
Cette formule s'est avérée correcte dans le cas du Sud Vietnam. Le
président Diem, ayant provoqué une telle crise, a méprisé les
intérêts du pays, pas moins que ceux de ses protecteurs, les
États-Unis, pour poursuivre ce qu'il considérait être les intérêts de
son église.
Alors que des facteurs politiques et militaires sans importance ont
joué un rôle prépondérant dans la tragédie ultime, le facteur
religieux, en fait, qui, en obscurcissant la vision politique et
militaire du président Diem, l'a conduit au désastre. Le président
Diem, malgré, ou à cause de son ascétisme religieux, était dans sa
conduite politique grandement influencé par son frère, le chef de
la police secrète, qui n'hésitait pas à déclencher une véritable
persécution religieuse des moines, des nonnes et des dirigeants
bouddhistes, comme déjà vu.