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en effet, que l'affaire Dreyfus éclata en 1894,
c'est-à-dire l'année de l'alliance franco-russe ?
Les porte-parole du Vatican ne tarissaient pas
alors sur le scandale que constituait à leurs
yeux cet accord avec une puissance
«schismatique». De nos jours encore, un «prélat
de Sa Sainteté», Mgr. Cristiani ose écrire: «Par
une politique étrangement aveugle et
inconsidérée, notre pays semblait prendre plaisir
à «provoquer chez sa redoutable voisine
(l'Allemagne) «des appétits belliqueux... En effet
l'alliance franco-russe paraissait menacer
l'Allemagne d'encerclement.»(105)
Pour le digne prélat, la Triplice (Allemagne,
Italie, Autriche-Hongrie) ne menaçait personne
et la France eut grand tort de ne pas rester
isolée devant un pareil bloc. A trois contre un, le
«coup» eut été plus facile et notre Saint-Père le
pape n'aurait pas eu à déplorer, en 1918, la
défaite de ses champions.