Page 260 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

Version HTML de base

260
J'accuse le premier Conseil de guerre d'avoir
violé le droit en condamnant un accusé sur une
pièce restée secrète, et j'accuse le second Conseil
de guerre d'avoir couvert cette illégalité par
ordre, en commettant à son tour le crime
juridique d'acquitter sciemment un coupable».
C'était, en résumé, toute l'Affaire. Mais les
«chevaliers de l'éteignoir» veillaient à étouffer
tout ce qui eût pu éclairer le public. Une
interpellation du député catholique de Mun fit
traduire Zola devant la Cour d'assises de la
Seine, et le courageux écrivain finit condamné à
un an de prison, le maximum de la peine, à
l'issue d'un procès inique.
L'opinion avait été si bien trompée par les
clameurs des clérico-nationalistes que les
élections de mai 1898 leur furent favorables.
Cependant, la révélation publique des faux, la
démission du chef de l'état-major, l'évidence de
la partialité criminelle des juges ouvraient de
plus en plus les yeux de ceux qui recherchaient
sincèrement la vérité. Mais ceux-là se