Page 259 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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l'effroyable erreur militaire dont il était la
victime». Pour cette réparation, il ne fallait plus
compter sur la justice des Conseils de guerre.
On avait vu cette justice à l'œuvre. La réparation
vint, une fois de plus, de la Cour de Cassation
qui, après de minutieuses enquêtes et de longs
débats, annula sans renvoi le verdict de Rennes.
Et quelques jours plus tard, la Chambre et Ie
Sénat, par un vote solennel, réintégraient
Dreyfus dans l'armée: Dreyfus, décoré de la
Légion
d'honneur
et
réhabilité
publiquement».(89)
Cette réparation tardive, si péniblement
obtenue, était due à des hommes «honnêtes et
courageux», tels qu'avait souhaité en voir surgir
pour sa défense l'innocent de l'île du Diable.
Leur nombre n'avait cessé de grandir à mesure
que la vérité se faisait jour. Après l'acquittement
éclair du traître Esterhazy, par un Conseil de
guerre, en janvier 1898, Emile Zola publiait
dans l'«Aurore», journal de Clémenceau, sa
fameuse lettre ouverte «J'accuse». Il écrivait: