Page 258 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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l'officieuse «Gazette de Cologne», publiait, les 16
et 29 août, en plein procès, deux articles dans
lesquels on relève cette phrase: «Si, après les
déclarations du gouvernement allemand et les
débats de la Cour de Cassation, quelqu'un croit
encore à la culpabilité de Dreyfus, on ne peut
que lui répondre: c'est un homme qui souffre
d'une maladie cérébrale ou qui veut
consciemment
faire
condamner
un
innocent»(87). Mais la haine, la sottise, le
fanatisme ne désarmaient pas pour autant. On
ne manqua même pas d'user de nouveaux faux
pour remplacer les anciens, qui avaient perdu
tout crédit. En bref, une bouffonnerie sinistre.
Elle aboutit, pour Dreyfus, à une condamnation
à dix ans de détention, avec circonstances
atténuantes ! «Ce misérable jugement provoqua
dans le monde entier une stupeur indignée. La
France méprisée, qui aurait pu rêver cette
affreuse douleur?»(88) s'écria Clémenceau à la
lecture des journaux anglais et allemands. La
grâce s'imposait. Dreyfus l'accepta pour
«continuer, dit-il, à poursuivre la réparation de