Page 257 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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avoir touché le fond de la souffrance»(85). «Aussi
bien, écrit l'abbé Brugerette, le conseil de guerre
de Rennes ne fera-t-il qu'ajouter une nouvelle
iniquité à l'iniquité du procès de 1894.
L'illégalité de ce procès, la culpabilité
d'Esterhazy, les manœuvres criminelles d'Henry
apparaîtront dans une lumière crue au cours
des vingt-neuf audiences du procès de Rennes.
Mais le conseil de guerre... jugera Dreyfus sur
d'autres faits d'espionnage qui n'ont donné lieu
à aucun rapport, à aucun acte d'accusation. On
lui attribuera toutes les fuites antérieures à son
arrestation, on fera état contre lui des
documents qui ne le concernent en aucune
manière... Enfin, contrairement à toutes nos
traditions judiciaires, on exigera de Dreyfus qu'il
établisse lui-même qu'il n'a pas livré telle pièce,
tel document, comme si ce n'était plus le rôle de
l'accusation de prouver le délit»(86).
La partialité des accusateurs de Dreyfus était si
évidente qu'elle soulevait l'indignation de
l'opinion publique à l'étranger. En Allemagne,