Page 254 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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qui, en se levant, flageola sur ses jambes.
Défense lui fut faite de sortir de sa case, dans
laquelle il devait rester désormais jour et nuit.
Le soir, il fut remis aux fers et il en fut ainsi
pendant quarante nuits. A la longue, ses
chevilles étaient en sang, il fallait les panser; ses
gardiens, émus, lui enveloppèrent en cachette
ses pieds avant de les mettre aux fers»(81).
Cependant, le condamné ne cessait pas de
proclamer son innocence, à sa femme il écrivait:
«Il se trouvera bien dans ce beau pays de
France, si généreux, un homme honnête et assez
courageux pour chercher et découvrir la
vérité»(82).
En fait, la vérité ne faisait plus de doute. Ce qui
manquait, c'était la volonté de la faire éclater.
L'Abbé Brugerette lui-même en témoigne: «En
vain les présomptions d'innocence du détenu de
l'île du Diable se multiplient, en vain M. de
Bülow, par ses déclarations au Reichstag et par
celles qu'il charge M. de Munster, son
ambassadeur, de transmettre au gouvernement