Page 253 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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l'État-major ne prend pas une mesure sans avoir
d'abord consulté son directeur»(80).
Là-bas, à Ille du Diable, qui mérite si bien son
nom, sous le climat meurtrier de Cayenne, la
victime de t'atroce machination était soumise à
un régime exceptionnellement cruel, la presse
antisémite ayant répandu le bruit qu'il avait
tenté de s'évader. Le ministre des Colonies,
André Lebon, donna des ordres en conséquence.
«Ce fut le dimanche matin, 6 septembre, que le
gardien chef Lebar prévint son prisonnier qu'il
ne pourra plus se promener dans la partie de
l'île qui lui avait été réservée jusque-là et qu'il ne
pourra circuler qu'autour de sa case. Le soir, il
lui annonça qu'il serait mis aux fers pour la
nuit. Au pied de sa couchette, formée de trois
planches, était rivée une tige de fer en forme de
broche avec, au milieu, deux manilles en fer
(double boucle) destinés à encercler les pieds du
condamné. Ce supplice, par les puits torrides,
était particulièrement douloureux». «Au lever du
jour, les surveillants détachèrent le prisonnier