Page 249 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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bordereau. Il montra à Du Paty et à Bertillon
une photographie de cette lettre, sans leur dire,
naturellement, par qui la lettre avait été écrite...
Bertillon dit: «Ah, c'est l'écriture du bordereau
!(75). «Sentant s'ébranler la conviction qu'il avait
dans la, culpabilité de Dreyfus, Picquart résolut
de voir le «petit dossier» qui avait été
communiqué aux seuls juges. L'archiviste
Gribelin le lui remit. C'était le soir. Resté seul
dans son bureau, Picquart ouvrit l'enveloppe
d'Henry, non scellée, sur laquelle se trouvait le
paraphe d'Henry. au crayon bleu... Grande fut
sa stupeur quand il constata le néant de ces
pauvres pièces dont aucune ne pouvait
s'appliquer à Dreyfus. Pour la première fois, il
comprit que le condamné de l'île du Diable était
innocent. Dès le lendemain, Picquart rédigea
une note par laquelle il exposait toutes les
charges qui pesaient sur Esterhazy et la remit
au général de Boisdeffre en lui faisant part de sa
découverte. Arrivé au dossier secret, le général
sursauta en s'écriant: «Pourquoi n'a-t-il pas été
brûlé comme il avait été convenu ?»(76).