Page 247 - HISTOIRE SECRETE DES JESUITES

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projet de «petit bleu» (on appelle ainsi les cartes
pneumatiques) de l'attaché militaire allemand au
commandant français (d'origine hongroise)
Esterhazy, individu taré, qui n'éprouve pour son
pays (d'adoption) que haine et mépris. Mais un
officier du service de renseignements, le
Commandant Henry, ajoute au dossier Dreyfus -
nous le verrons - une pièce fausse qui serait
accablante pour l'officier juif si elle était
authentique; en outre, il efface, puis récrit le
nom d'Esterhazy sur le petit bleu pour faire
croire que la pièce a été truquée. Et Picquart
tombe en disgrâce en novembre 1896.»(74)
On ne comprend que trop la disgrâce du chef du
service de renseignements: il avait montré un
zèle excessif à dissiper des ténèbres
soigneusement accumulées. Le plus sûr des
témoignages s'en trouve dans les «Carnets de
Schwartzkoppen», édités après sa mort, en 1930.
C'était bien d'Esterhazy, et non de Dreyfus, que
l'auteur, alors qu'il était premier attaché
militaire à l'ambassade d'Allemagne à Paris,