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républicains et anticléricaux sont boycottés, des
indigents cessent d'être secourus et des ouvriers
sont renvoyés parce que mal-pensants.»(69)
Ces excès d'un clergé de plus en plus pénétré
d'ultramontanisme jésuitique sont d'autant
moins
acceptables
qu'ils
émanent
«d'ecclésiastiques payés par le gouvernement,
car le Concordat est toujours en vigueur». Au
reste, l'opinion publique, dans sa majorité, voit
d'un fort mauvais œil cette pression sur les
consciences, comme le note l'auteur précité: «On
l'a vu, le peuple français, dans son ensemble, est
indifférent en matière religieuse, et l'on ne peut
confondre l'observance héréditaire des pratiques
du culte avec une croyance véritable... «C'est un
fait, la carte politique de la France coïncide avec
sa carte religieuse... On peut dire que dans les
régions où la foi est vive, les Français votent
pour les candidats catholiques; ailleurs, c'est
par un acte conscient qu'ils élisent des députés
et des sénateurs anticléricaux... Ils ne veulent
pas du cléricalisme, c'est-à-dire de l'autorité