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ecclésiastique en matière politique, ce qu'on
appelle vulgairement «le gouvernement des
curés». «Pour un grand nombre de catholiques
eux-mêmes, c'en est assez que par les
instructions du prône et les prescriptions du
confessionnal, le prêtre, cet homme gênant,
intervienne dans leur comportement de fidèles,
contrôlant pensées, sentiments et actes, le boire,
le manger et jusqu'à l'intimité conjugale; ils
entendent du moins marquer les limites de son
empire en préservant leur indépendance de
citoyen.»(70)
On aimerait que cet esprit d'indépendance soit
demeuré aussi vivace de nos jours. Mais, quel
que fût le sentiment de ce «grand nombre de
catholiques», les ultramontains, eux, ne
désarmaient pas et poursuivaient en toute
occasion la lutte contre le régime exécré. Ils
crurent un moment trouver l'«homme
providentiel» en la personne du général
Boulanger, ministre de la Guerre en 1886,
lequel, ayant fort bien organisé sa propagande