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L'évêque Palafox, envoyé comme visiteur
apostolique par le pape Innocent VIII, lui écrivait
en 1647: «Tous les biens de l'Amérique du Sud
sont entre les mains des Jésuites». Les affaires
financières ne leur étaient pas moins profitables.
«A Rome, au Gesù même, la caisse de l'Ordre
faisait, au nom du gouvernement portugais, des
paiements à l'ambassade du Portugal. Lorsque
Auguste le Fort s'en alla en Pologne, les Pères de
Vienne ouvrirent un crédit sur les Jésuites de
Varsovie à ce monarque besogneux. Le Gesù
devenu banque !.... En Chine, les Pères prêtaient
de l'argent aux marchands et à gros intérêts, à
25, 50 et même 100 pour cent».(21)
L'avidité scandaleuse de l'Ordre, ainsi que sa
morale relâchée, ses incessantes intrigues
politiques et aussi ses empiétements sur les
prérogatives du clergé séculier et régulier, lui
avaient suscité partout de mortelles inimitiés.
Auprès des classes élevées, il était profondément
déconsidéré, et en France, du moins, ses efforts
pour maintenir le peuple dans une piété