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science, mais un enseignement littéraire et
scientifique qui ne soit pas purement profane,
imperméable aux lumières de la Révélation».(11)
L'instruction dispensée par les Jésuites devait
donc être fatalement plus brillante que profonde,
«formaliste», comme on l'a dit souvent. «Ils ne
croyaient pas à la liberté, ce fut là leur malheur
dans le domaine de l'enseignement» écrit H.
Boehmer. «La vérité est que les mérites relatifs
de l'enseignement des Jésuites devaient
diminuer à mesure que la science, les méthodes
d'éducation et d'instruction faisaient des progrès
et se développaient sur la base d'une idée plus
large et plus profonde de l'Humanité. Buckle l'a
dit avec raison: «Plus la civilisation avançait,
plus les Jésuites perdaient du terrain, non pas
tant à cause de leur propre décadence que par
suite des modifications survenues dans l'esprit
de leur entourage... Au seizième siècle les
Jésuites étaient en avance, au dix-huitième
siècle ils étaient en arrière sur leur temps».(12)
2. LA MORALE DES JÉSUITES