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devrions aimer ce que nous sommes par nature,
indépendamment de la grâce de Dieu [en Christ].
Ce genre d’amour ouvre la voie à l’orgueil »; il est
même la première étape de l’orgueil. Selon Paul
Brownback, l’amour de soi peut même conduire
au culte de soi: «Le plus grand risque de l’amour
de soi est le culte de soi. C’est l’idolâtrie de soi,
devenir sa propre idole, l’antithèse de la
bénédiction légitime qui est offerte à ceux qui
sont pauvres en esprit. C’est la porte ouverte à
l’orgueil devant Dieu et à l’égoïsme.» (Paul
BROWNBACK, The Danger of Self-Love, Chicago,
Moody Press, 1982, p. 130, cité par HOEKEMA,
Created in God’s Image, p. 103.)
Il faut cependant se demander comment
l’idolâtrie de soi se rapporte à l’aspect particulier
du culte des idoles que nous avons étudié. Il
serait en effet étrange de dire que l’on finit par se
ressembler si l’on fait de soi son idole. Mais à
bien y réfléchir, ce n’est peut-être pas aussi
étrange qu’il y paraît. Il n’est pas rare, dans
notre monde occidental, que les gens refusent
l’idée d’un Dieu surnaturel, comme le Dieu de la
Bible; en conséquence, ils affirment parfois avec
conviction qu’ils sont leur propre dieu et donc
Satan, c'est à dire «le moi». Rappelons-nous que
le roi de Tyr était ainsi accusé: « ton cœur s’est
élevé » (Éz. 28:2,5); et: « tu as proclamé: “voici, je
suis un dieu” » (Éz 28:2); « tu t’es cru aussi sage
que Dieu » (Éz 28:6). On peut assurément y voir