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son monde intérieur et qui veut sa “dose” ». Trop
d’Églises sont aujourd’hui régies par la demande
et cherchent à répondre aux aspirations des
consommateurs à l’épanouissement individuel
idolâtre. Wells décrit remarquablement ce
syndrome du culte de soi:
«Le plus important, de
leur point de vue, n’est pas la structure morale de
l’existence mais la manière de gérer leur
personnalité changeante, leurs doutes, les étapes
de leur vie, leurs tensions conjugales, ainsi que
des calamités comme la perte d’un emploi et
l’augmentation des frais d’inscription à
l’université. Telles sont les choses qui leur sont
les plus réelles et qui épuisent leur énergie
psychologique. Cependant, même si ce ne sont
évidemment pas des questions sans importance,
les questions morales brûlantes dont se
préoccupe la Bible sont tout autres. Pour la Bible,
ce qui est essentiel est ce qui est vrai et juste, le
péché et la grâce, la colère de Dieu et la mort du
Christ; mais ce qui est essentiel pour bon nombre
de gens d’aujourd’hui, c’est tout simplement ce
qui leur procure un soulagement intérieur. Une
grande partie de l’Église d’aujourd’hui, en
particulier évangélique, est captive de cette
idolâtrie du « moi ». Il s’agit d’une forme de
corruption bien plus profonde que la liste des
infractions qui viennent à l’esprit lorsque l’on
entend le mot « péché ». Nous tentons d’éliminer
les moucherons des petits péchés tout en avalant
le chameau du « moi ». Cette idolâtrie est aussi