Page 59 - dieu_forme

Version HTML de base

57
envahissante et spirituellement anémiante que
l’étaient bon nombre d'images.»
(David F. WELLS,
Losing our Virtue, Grand Rapids, Eerdmans,
1998.).
Cet attachement au « moi » paraît si différent de
l’attachement d’autrefois aux dieux païens que
l’Église ne voit pas son infidélité. Pourtant, la
conséquence n’en est pas moins catastrophique,
car le « moi » n’est pas moins exigeant. Il possède
tout autant de capacité que n’importe quel autre
dieu ou déesse sur le marché. L’Église moderne
se prostitue avec ce dieu aussi assidûment que
les Israélites des périodes sombres. Elle donne le
nom de foi à l’orgueil qui nous conduit à penser
beaucoup à nous-mêmes et à avoir une haute
estime de nous- mêmes. Nous pensons trop
souvent que cette vie est notre vie, que nous
découvrons nos dons, pour notre carrière, pour
notre famille, et ainsi de suite. Même les
communautés chrétiennes dont les membres se
préoccupent beaucoup de ce qu’ils font pour
Dieu sont imprégnées de cette logique. Eugene
Peterson décrit bien cette mentalité:
«Est-ce que
nous avons conscience que la culture de l’Église
américaine (européenne et mondiale) reproduit
quasiment à l’identique la culture cananéenne de
Baal? La religion de Baal concerne ce qui vous
fait vous sentir bien. Le culte de Baal consiste en
une immersion totale dans ce que je peux obtenir
pour moi. Et bien sûr, elle connaissait un