Page 45 - ORGUEIL ET DÉFIANCE
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tard  un  moment  où  la  réalité  de  notre  condition  nous
               rebondira en pleine figure. Notre travail nous permet d’être
               continuellement en contact avec des gens qui, après avoir

               volontairement adopté ce type de raisonnement, se
               réveillent tout à coup et constatent les dommages parfois
               irréparables que leurs choix ont produits. Nous avons vu
               des torrents de larmes couler sur le visage de gens qui ont
               maintenant le mal  de l’âme. Il est terrible le jour où l’on
               prend conscience de l’effroyable  douleur que nous avons

               causée aux gens qui  pourtant nous aiment. Encore  plus
               terrible  est  le  jour  où  l’on  réalise  que  l’unique  héritage
               qu’on en tire est la solitude et le désespoir.


               Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi, après s'être
               repenti des  péchés que nous avons  commis, c'est-à-dire
               les péchés  dus à nos  actions et  à nos paroles, que nous
               avons cependant encore des problèmes spirituels avec le
               péché. En fait, nous cherchons toujours du coté de ce que
               nous avons fait ou pas, mais nous pensons peu à ce que

               nous sommes, c'est-à-dire à notre être intérieur, celui que
               Dieu regarde avec attention.

               Nous n'avons pas besoin de commettre un seul péché

               pour que Dieu nous considère  comme pécheur, car le
               péché est l'état normal de notre nature humaine déchue,
               nous sommes le péché vivant, il est notre héritage et nous
               le dorlotons avec  soins. En effet, l'apôtre Jacques
               considère que ce qui sortira de notre bouche (notre langue
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