Page 19 - ORGUEIL ET DÉFIANCE
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révolte contre Dieu, l'homme réclama son indépendance
afin d'être maître de son destin, mais il fut rejeté de la
divinité et rabaissé dans la poussière de la terre de
laquelle il fut créé, d'où il se débat encore comme le diable
proverbial dans l'eau bénite, cherchant à remonter la
pente pour retourner à Dieu et retrouver l'image perdue
par ses propres moyens selon la puissance de sa propre
volonté de croire. Son «choix de la foi» pour le salut de son
âme se trouve être l'outil même de sa perdition éternelle. Il
n'est pas question pour lui d'accepter sa défaite à cause
de son orgueil démesuré, il refuse de reconnaître que sa
nature humaine est complètement déchue et corrompue,
s'attachant constamment à l'illusion d'une fausse
espérance qu'il y a encore quelque chose de bien en lui,
c'est à dire quelques capacités charnelles par lesquelles il
peut plaire à Dieu et contribuer à son salut. Il préfère
ainsi régner en enfer que de servir Dieu en le
reconnaissant comme Souverain absolu, car l'être humain
se veut responsable de son salut et même de sa perdition
puisqu'il se veut le seul souverain et maître de son destin;
et c'est exactement à ce point qu'on se retrouve tous
présentement de nos jours.
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