Page 91 - Le Geocentrisme
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telle sorte qu’elle ne s’attirerait pas d’ennemis (...) au sein de
l’église.»[27]
Ces administrateurs perçurent ses visées (débutées bien avant qu’il ne
travaille pour Brahe !) et l’empêchèrent de réussir jusqu’à ce que ces
parties du livre commencent à filtrer, spécialement après 1611. En
1611, comme nous l’avons vu, Kepler fut accusé de pratiquer les «arts
défendus». Le livre s’était ébruité et se répandait, mais l’église n’avait
pas changé ses positions en regard du contenu et des visées du livre
qui étaient de promouvoir l’idée d’une Terre qui bouge. Est-ce que
l’Église luthérienne (dans ce cas-ci, et l’Église catholique en ce qui
concerne le cas de Galilée) ne fut constituée que d’un corps
réactionnaire d’andouilles contre-intellectuelles et liées aux traditions
qui ne cherchaient que leurs propres intérêts et ne pouvaient faire
face à une vérité démontrable qui contredisait ce qui leur avait été
enseigné ? (C’est ce que nous avons tous appris, n’est-ce pas ?) Ou
est-ce que les administrateurs des églises, dans les deux cas, disaient
simplement «acceptez ou taisez-vous» parce que ce qui était soumis ne
contenait aucune preuve réelle, factuelle et scientifique que la Terre se
mouvait ? En fait, lorsque les administrateurs ecclésiastiques virent le
livre de Kepler, sa Géographie lunaire (ou, plus populairement, Le rêve
de Kepler, qu’y trouvèrent-ils pour qu’ils refusent, en fin de compte, la
Sainte Communion à cet homme et l’accusent de pratiquer les «arts
défendus», i.e., la sorcellerie ? Ils y trouvèrent une abondante matière
donnant la preuve évidente que M. Kepler n’était qu’un timbré
diaboliquement inspiré, se posant en génie scientifique, insistant à
dire, par l’intermédiaire d’un médium de science-fiction à peine
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