Page 81 - Le Geocentrisme
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Ainsi donc, ils eurent un désaccord fondamental, lui, le doyen mature
des astronomes et rempart contre le copernicisme, et son jeune
assistant qui le mettait au défi sur la seule question qui fut, non
seulement cruciale concernant leur profession d’astronomes, mais
cruciale pour le point de vue de tout le monde chrétien, lequel, à la
base, dépendait de l’inhérence des Écritures. Ils étaient en désaccord
et Tycho, en temps voulu et de manière soudaine, mangea la
poussière, pressant Kepler de ne pas utiliser l’œuvre de sa vie pour
faire avancer la cause du copernicisme. Cela ressemble à un meurtre
prémédité de la part de Kepler. Qui sait ? Tout ce que nous savons,
c’est que Kepler partit avec tous les records de Brahe, devint
«quelqu’un» du jour au lendemain, et que les freins furent
effectivement mis en ce qui a trait à la puissante résistance
personnelle de Brahe au copernicisme.
Brahe savait-il, avant d’engager Kepler, que ce dernier était un fervent
partisan du copernicisme ? Il a dû le savoir. Peut-être voulait-il se
montrer équitable, libéral, juste ayant l’esprit ouvert et tout le reste.
Peut-être pensait-il pouvoir amener le jeune homme à interpréter de
manière professionnelle les informations qui démontraient que la
Terre ne bouge pas. Sait-on jamais. Mais, selon toutes probabilités, il
ne devait pas se rendre compte jusqu’à quel point Kepler pouvait être
zélé, même fanatique, du copernicisme, sinon il ne l’aurait au départ
jamais engagé. Que possédons-nous comme renseignements sur
Kepler à ce sujet avant qu’il ne devienne agent double (appelons les
choses comme elles sont), dans l’Opération Tycho ? Nous savons
certaines choses. Par exemple, nous savons que Kepler «.avait étudié
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