Page 17 - Hyper-Calvinisme
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regardent seulement la surface des mots sans avoir aucune
notion de leur origine ni de leur profondeur, puis osent affirmer
qu'ils en détiennent le sens réel. Une telle disposition malsaine
est la maladie du siècle qui dirige droit à l'apostasie. C'est
toujours le même procédé qui fait la part belle à l'émotionnel au
détriment du sens. Il ne s'agit pas, comme dans la
désinformation, de fausser les faits, mais plutôt de fausser les
pistes. Plus subjective et plus discrète, la mésinformation ne
ment pas: elle embrouille. On occulte les vraies causes, on
submerge les crédules d'infos contradictoires, on rive les regards
sur le spectacle (conflits, passions, émotions, violences) en les
détournant de l'essentiel. Au final, les bonnes questions font
défaut, les enjeux restent illisibles et les lois réactionnaires
passent dans l'indifférence générale.
La désinformation trompe en proposant une lecture fallacieuse
mais formellement cohérente du monde et du christianisme. La
mésinformation, elle, est plus insidieuse. Son credo: le
sensationnalisme. La vérité est conçue comme une émotion, un
phénomène expérimental qui se conforme aux sentiments. La
mésinformation ne recule devant aucune obscénité, son but à
court terme étant d'accrocher par une mise en scène racoleuse. À
long terme, elle lamine la faculté d'analyse du crédule, lui fait
baisser les bras, le laisse sans défense et crétin sous un déluge
d'images et de sous-entendus. Au besoin, on aidera l'indécis à
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