LE MAINTIEN DES ÉLUS
DANS LA GRÂCE DU SALUT
ou la persévérance des saints
par Jean leDuc
LA PERSÉVÉRANCE DES ÉLUS EST LA NATURE MÊME DU SALUT
LES TROIS CONCEPTIONS DU DÉVELOPPEMENT DE LA PERSÉVÉRANCE Les arguments paraissant contredire la persévérance
LA THÉOLOGIE CALVINISTE PREND CES PROBLÈMES AU SÉRIEUX - La difficulté de la foi temporaire (2 Tim. 2:17) - Le problème de la rétrogradation (ou backsliding) - La persévérance, l’œuvre du Christ et la prière
IL EST IMPOSSIBLE À UN VRAI CHRÉTIEN DE PERDRE SON SALUT
LA PERSÉVÉRANCE NE DÉPEND PAS DE NOS ŒUVRES
QUOIQUE SAUVÉ UN ÉLU PEUT TOMBER TEMPORAIREMENT DANS LE PÉCHÉ
PROFESSER LA JUSTICE N'EST PAS TOUJOURS LA PREUVE D'UNE VRAIE FOI
LE SENS D'INSÉCURITÉ DES ARMINIENS OU DISCIPLES DU LIBRE-CHOIX
LA SOUVERAINETÉ ABSOLUE DU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
LA PERSÉVÉRANCE DES ÉLUS EST LA NATURE MÊME DU SALUT Nous vivons en ce temps présent; et même si la fin est proche, la route devant nous, semble longue et remplie d’embûches. Tous ces pièges des méchants disposés à attraper nos âmes! Leurs tentations nous entourent tout au long de cette route vers la gloire, car les méchants essaient de nous conduire hors du sentier. Pensez-vous que vous arriverez en toute sécurité à la nouvelle Jérusalem? Serez-vous capables de tenir jusqu’à la fin en face de toutes ces menaces additionnelles? Il y a des persécutions tout au long du chemin avant d’arriver à ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre. Et durant cette période de notre vie sur terre, nous avons encore une nature pécheresse; une chair qui désire prendre plaisir dans ce monde; une chair qui tombe si souvent dans le péché. Allons-nous finalement arriver à cette demeure glorieuse?
Selon Paul Wells, dans son texte que nous avons adapté à notre exposé en conjonction avec celui de Loraine Boettner: «l’expérience montre que nombreux sont ceux qui, ayant un jour confessé le nom de Christ, reviennent sur leur profession de foi, parfois de façon dramatique, et adoptent des idées ou, le plus souvent, un comportement éthique très éloignés du christianisme. Cette triste réalité demande des explications». La doctrine du maintien des élus dans la grâce du salut ou «persévérance des saints» nous apporte des réponses à ce dilemme.
Le mot «persévérance» est lui-même quelque peu ambigu. Il suggère l’idée erronée que le croyant aurait la capacité de poursuivre sa marche dans la foi grâce à ses choix et ses forces personnelles. Le départ pris, la persévérance serait ainsi un élément normal du cheminement chrétien. Cependant, scripturairement, la notion de persévérance n’implique pas que la continuation dans la grâce va de soi ou qu’elle dépend des efforts et de la volonté humaines (Jean 1:12,13). Elle n’est pas liée à l’état intérieur de l’âme régénérée. La persévérance provient non pas de la personne qui confesse sa foi mais de Dieu qui montre ainsi sa fidélité. Le croyant, dans l’état d’imperfection qui est le sien, est tout aussi susceptible de succomber à la tentation qu’Adam avant la chute (Rom. 7:18). La persévérance ne doit rien aux efforts humains et doit tout à l’activité de Christ envers les siens. Elle est «persévérance des saints», ce dernier mot rappelant qu’elle est, avant tout, une œuvre du Saint-Esprit donné par le Christ vivant pour maintenir ses élus dans la grâce du salut (Jude 24).
La doctrine de la persévérance ne s’accorde pas non plus avec l’idée qu’il serait possible de vivre dans le péché et d’être sauvé. Cela a toujours été vigoureusement combattu. Une vie marquée par un état habituel de péché qui rejette la grâce de Christ en se justifiant par les œuvres de choix personnels, manifeste que la personne concernée n’a pas été régénérée par le Saint-Esprit. On reconnaît la nature d’un arbre aux fruits (de l’Esprit) qu’il porte (Gal. 5:22), et ce fruit est Christ lui-même qui habite le cœur de ses élus. Un croyant peut tomber temporairement dans le péché à cause de la séduction de la chair (1 Jean 1:8-10), mais ne rejettera jamais la foi, quoique faible qu'elle puisse être en lui, ni la grâce de Christ et ni les mérites de son sacrifice sur la croix. Il est temporairement aveuglé mais le Seigneur le réveillera au temps désigné.
La persévérance comme doctrine est un des éléments de compréhension de la nature du salut. Elle exprime l’assurance que les personnes qui ont été vraiment acceptées en Christ (et non qu'elles ont acceptées Christ, mais qu'elles ont été acceptées de Christ), c’est-à-dire appelées et sanctifiées par son Esprit, ne peuvent pas être déchues, finalement, de la grâce de Dieu. L’œuvre de la grâce que Christ a commencée en elles se poursuivra, malgré les chutes temporaires du croyant, jusqu’à son achèvement (Phil. 1:6). La persévérance ne doit rien aux œuvres des croyants; elle exprime leur «préservation» ou plus précisément «leur maintien» par Christ, dont aucune de ses brebis ne sera arrachée de ses mains (Jean 10:1-18).
En vérité, le mot «préservation», qui renvoie à l’action de Christ de maintenir ses élus, serait plus adéquat que celui de «persévérance», qui malheureusement donne la fausse impression d'accentuer davantage l’action du croyant lorsque ce n'est pas le cas.
Quel croyant lisant ce texte ne souhaiterait pas que Christ soit celui qui le maintient dans la grâce et qu'il n'a pas à dépendre de ses propres efforts, qu'il ne peut être condamné pour ses péchés ni retomber en dehors de la foi, ni perdre son salut? Personne ne pense que déchoir de la grâce «entièrement et définitivement» soit un sort à envier. En y réfléchissant, on espère honnêtement que c’est là une possibilité… impossible.
Cette définition ne néglige pas les difficultés qui jalonnent le pèlerinage chrétien. Bien au contraire, elle tient compte du projet qu’a l’adversaire de détruire l’assurance du salut, qui est le fruit de la persévérance, en ébranlant la confiance du croyant en la possibilité de la persévérance du fait qu'il est préservé par Christ.
Que faut-il donc entendre par le fait qu'un croyant puisse retomber «un certains temps» dans le péché? Il est difficile de répondre à cette question puisque le temps d'une rechute peut varié d'un croyant à l'autre, car Dieu est celui qui en détermine la mesure. On peut seulement être assuré qu’il sera limité et que ceux qui tombent, en s’endurcissant, connaîtront un temps de redressement et de restauration dans la grâce. Puisque Christ persévère avec les siens, leurs chutes ne sont pas irrémédiables et leur persévérance ou préservation est certaine. C’est pourquoi il serait peut-être sage, lorsque le mot «persévérance» est utilisé, d’y joindre, au moins mentalement, le qualificatif «finale». G.C. Berkouwer commente: «La persévérance des saints est liée de façon irréductible avec l’assurance de la foi, par laquelle le croyant fait face à l’avenir avec confiance – non avec l’idée que tous les dangers ont été enlevés, mais avec l’assurance qu’ils seront vraiment vaincus.»
LES TROIS CONCEPTIONS DU DÉVELOPPEMENT DE LA PERSÉVÉRANCE Cette doctrine fut propagée au cours de la Réforme protestante comme faisant suite à la prédestination. Elle fut plus tard reprise par un grand nombre de théologiens, dont Charles Stanley, Norman Geisler, Zane C. Hodges et Bill Bright. Elle a été critiquée par les adeptes de l'arminianisme ou disciples du libre-choix, qui y voient une forme d'exclusivisme théologique. Cela est compréhensible du fait qu'elle les exclue de la grâce du salut à cause de leur hérésie qui s'oppose à la Souveraineté absolue du Dieu Tout-Puissant. Le concile de Trente de l'Église Catholique Romaine a même condamné cette doctrine par un anathème: «Si quelqu'un dit que l'homme justifié peut sans un secours particulier de Dieu persévérer dans la justice qu'il a reçue, ou qu'il ne le peut pas avec ce secours, qu'il soit anathème. (XXIIe canon)». Le développement de la doctrine chrétienne de la persévérance a été marqué, dans l’histoire, par trois conceptions:
1- La première prend au sérieux la possibilité, pour un croyant, de ne pas persévérer dans la foi. On la trouve dans les traditions pélagienne, arminienne, et wesleyenne d'où sont issus les pentecôtistes et les charismatiques, ainsi que dans l’enseignement de groupes tels que l’Armée du Salut et dans celle des évangéliques modernes. Cette conception est très souvent rattachée à une idée inadéquate sur la relation qu’il y a entre la justification et la sanctification, à un refus de voir le lien entre l’élection éternelle de Dieu et la certitude du salut, ou entre la régénération et l’expérience chrétienne.
2- La théologie luthérienne, après Melanchthon, a été marquée par une notion de l’accomplissement de l’alliance dépourvue de l’aspect eschatologique. La grâce restaure l’homme en son état initial de justice et, à l’image du premier homme, il peut rechuter. Ainsi le salut tendrait à être une anthropologie centrée sur l’expérience de la justification, la persévérance dépendant de la continuation dans la foi. L’exhortation «celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé» (Mat. 10:22) «laisse entendre que beaucoup de chrétiens ne persévéreront pas dans la Foi… le croyant ne peut persévérer dans la Foi qu’à condition d’user fidèlement des moyens de grâce institués par Dieu», et par «moyens de grâce» il s'agit dans cette déviation de la persévérance d'utiliser les sacrements comme le baptême et la sainte-cène pour fortifier la foi.
3- Pour le catholicisme romain, la persévérance est enracinée dans la foi de l’Église. Elle dépend de la réceptivité du croyant qui ne résiste pas face aux moyens de grâce. «Les vertus humaines acquises par l’éducation, par des actes délibérés et par une persévérance toujours reprise dans l’effort, sont purifiées et élevées par la grâce divine… Les enfants de notre mère Église espèrent justement la grâce de la persévérance finale et la récompense de Dieu leur Père pour les bonnes œuvres accomplies avec sa grâce en communion avec Jésus.»
Du point de vue historique, un grand débat protestant à ce sujet a eu lieu au XVIIe siècle dans l’échange qui s’est établi entre John Goodwin, auteur de l’ouvrage «La rédemption rachetée» (Redemption redeemed), et John Owen, qui y a répondu de façon magistrale par «La doctrine de la persévérance des saints (1654)». Contre la doctrine de la persévérance, l'hérétique John Goodwin a avancé quatre arguments, deux d’ordre théorique et deux d’ordre pratique. A partir d’Hébreux 6:1-8 et 10:26-39, Goodwin conclut à la réalité de l’apostasie et à la possibilité, pour le croyant, de déchoir de l’état de grâce. Il considère que son point de vue est soutenu par le fait que de nombreux fidèles, jadis zélés pour le Seigneur, sont devenus indifférents, ce qui est exactement la position des évangéliques modernes. Mais pour le serviteur fidèle, John Owen, le fait de l’apostasie et celui de la rétrogradation de nombreuses personnes qui professent la foi ne prouvent pas qu’ils étaient croyants mais que, au contraire, ils ne l’ont jamais été! Tous ceux qui professent «d'être chrétiens» ne sont pas régénérés, et une sainteté temporaire et extérieure n’est pas la preuve d’un changement profond de la nature d’une personne. Owen soutient son argument par une exégèse détaillée des passages indiqués. Il note que chaque fois que l’Écriture mentionne un Hyménée ou un Philète, elle ajoute une précision telle que «pourtant la solide base posée par Dieu subsiste, scellée par ces paroles: le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent» (2 Tim 2:17-19).
Owen explique la doctrine de la persévérance dans le contexte global du salut et l’interrelation des doctrines qui le concerne. La persévérance dépend de la nature inchangeable de Dieu, de ses promesses et de son plan éternel, de l’unité intégrale du plan de salut et de la nature de la grâce. L’alliance de grâce dépend de l’œuvre de Christ et c’est son Esprit, le Paraclet, qui effectue la persévérance des enfants de Dieu, en demeurant avec eux pour toujours (Mat. 28:20; Jean 14:16).
Pour répondre à Goodwin, Owen formule un syllogisme: . Les élus ne peuvent déchoir de la grâce (Jean 10:27-29). . Certains qui ont professé la foi s’en détournent. . Ceux-ci ne sont pas de vrais croyants, élus par la grâce.
Les arguments paraissant contredire la persévérance Certains ont affirmé dans leur hérésie que la persévérance est la négation de la liberté humaine. Tel est l’argument opposé à l’enseignement biblique de la grâce irrésistible de Dieu, formulé de façon classique dans le quatrième canon du Synode de Dordrecht (voir les Canons de Dordrecht et Tulipe ainsi que le Magnifique Plan de Salut de Dieu).
La persévérance serait-elle une doctrine qui encouragerait la licence? Cet argument se trouve parfois dans des textes arminiens ou méthodistes et évangéliques, qui voient une opposition entre la persévérance et la recherche de la perfection.
Les textes bibliques qui semblent contraires à la doctrine de la persévérance sont les suivants: - Des exhortations supposément contre l’apostasie (Mat. 24:12; Col. 1:23; Héb. 2:1, 3:14; 1 Jean 2:6). Ces exhortations encouragent plutôt à un examen de soi afin de vérifier si on est dans la foi. Elles n’enseignent pas qu’il est possible de ne pas persévérer, mais elles servent à renforcer la volonté de persévérer. Elles ne disent pas que l’apostasie d’une personne régénérée est possible; elles dénoncent le caractère sérieux du péché. - Des cas d’apostasie supposément «prouvée» (1 Tim. 1:19-20; 2 Tim. 2:17-18, 4:10; 2 Pierre 2:1; Héb 6:4-6). Rien ne prouve qu’il s’agisse là de vrais croyants ayant eu la foi qui sauve et qui sont tombés. Même que l'Épître aux Hébreux, écrite spécifiquement pour des Juifs sous la loi, nous indique le contraire en ce qu'il s'agit plutôt de gens (des Juifs) qui persistaient à se justifier par les œuvres de la loi devant la liberté de la grâce qui leur est présentée, comme ce fut le cas parmi les Galates (Gal. 3:1-3; 5:4). Un cas similaire dans nos temps modernes serait celui de ceux qui persistent à se justifier par leurs choix d'efforts personnels tout en se disant sous la grâce. Dans l’Écriture, il y a des exemples de «faux chrétiens» qui professent la vraie foi mais sans être dans la foi (Rom. 9:6; 1 Jean 2:9; Apoc. 3:1).
LA THÉOLOGIE CALVINISTE PREND CES PROBLÈMES AU SÉRIEUX Une théologie digne de ce nom est non seulement théorique, mais aussi vraisemblable, étant donné notre connaissance des réalités humaines et psychologiques (même si celles-ci ne constituent pas une norme). La doctrine de la persévérance présente deux difficultés que la théologie réformée ou calviniste, à la suite d’Owen, a cherché à résoudre:
- La difficulté de la foi temporaire (2 Tim. 2:17) Le grand hérétique, Jacobus Arminius (1560-1609), suggère qu’il est possible de perdre la grâce. Son argument est subtil et subversif. Il affirme dogmatiquement qu’il est impossible pour les croyants, tant qu’ils le restent, de perdre leur salut. S’ils «tombent», ils perdent, naturellement, leur statut de croyants et, ainsi, leur salut.
Contre la théorie synergiste, Calvin avait déjà développé la thèse qu’il est possible d’avoir une foi psychologique ou temporaire, exactement comme nous voyons dans le mouvement Évangélique moderne. L’homme naturel peut bénéficier, par la grâce générale, de la lumière de l’Esprit. Les non-régénérés peuvent également connaître, dans leur nature commune, une mesure de grâce, qui suscite une foi temporaire, mais qui ne sauve pas (le cas de Saul, par exemple). Calvin fait cette constatation non seulement par rapport à l’Écriture, mais aussi par rapport à l’expérience. Il refuse la distinction scolastique entre la foi «formée» et la foi «informe», qui est sans valeur, car la vraie foi ne peut pas être séparée d’une vraie certitude et d’une disposition spirituelle bien orientée. La foi temporaire est celle de Luc 8:13. Il ne lui semble pas faux d’affirmer que les non-régénérés puissent avoir une impression confuse de la foi (une image de la croyance et non la réalité de la foi) par l'opération d'un esprit ou d'une puissance d'égarement (2 Thes. 2:11,12) qui donne une révélation inférieure à celle qui existe dans une vraie régénération qui réoriente toute la vie, ce qu'on nomme aussi «une présomption». Les élus, eux, ont une pleine confiance que Dieu est leur Père, ce qui est tout à fait différent d’une vague croyance. Pour Calvin, la vraie foi est indestructible et porte en elle l’assurance de sa réalité. Comment savoir si notre foi n’est pas une foi temporaire? En regardant constamment vers Christ et non à nous-même.
- Le problème de la rétrogradation (ou backsliding) A certains moments, des croyants peuvent aller très loin dans le péché. Salomon, David, Moïse, Pierre en sont des exemples parmi les saints. Dans les cas de rétrogradation, ou bien il est manifeste que les sujets n’avaient jamais eu la vraie foi, ou bien il y a une restauration après une période de «passage à vide» spirituel. Pierre est renouvelé (Luc 22:32); David est un saint véritable avant et après son péché (selon Psm. 51:11-12). L'efficacité de la grâce peut être amortie momentanément et la communion avec Dieu affaiblie à cause du péché, mais tout ce qui se produit dans la vie d'un élu a déjà été prédéterminé et il ne manquera pas d'arriver au but.
Dans ces périodes de rétrogradation, deux attitudes peuvent être notées: - Si la personne est à l’aise dans le péché d'une façon constante et naturelle, il est probable qu’elle n’a jamais vraiment connu la grâce de la régénération. Si elle n’est pas attristée par son péché, même «au creux de la vague», c’est là un signe d’un état d’«irrégénéré». Aucun saint ne peut vivre longtemps et allégrement dans le péché et s’y sentir à l’aise, s’élever contre la Loi de Dieu et ne pas détester ce qu’il fait. Le croyant qui tombe dans le péché, à cause de sa conscience de croyant, ne le fait pas sans en éprouver un certain dégoût et, éventuellement, une remise en question, cela est inévitable. - Si le croyant considère ces périodes à vide comme des occasions de s’examiner à la lumière de la miséricorde divine et de se repentir, sa vie spirituelle paraît authentique.
- La persévérance, l’œuvre du Christ et la prière La doctrine de la persévérance – c’est le grand mérite d’Owen de l’avoir souligné – devrait être cohérente avec les doctrines qui décrivent les autres aspects du salut associés à l’œuvre du Christ.
Certains relient la persévérance à l’élection, à la nature de l’alliance ou à l’union avec Christ. Il existe, certes, une forte cohérence entre ces doctrines et celle de la persévérance. Est-il possible de concilier une vision élevée du salut et la certitude que l’on peut en avoir avec la faiblesse et les chutes qu’expérimentent les croyants? La nature du pécheur est de faire confiance à ses forces et la vraie spiritualité est celle qui est consciente de ses faiblesses. Le vrai croyant se situe entre ces deux pôles, celui de son ancienne nature vouée au péché et celui de sa nouvelle nature vouée à la justice. Le chrétien se sait faible et, pour cette raison, Christ est central pour lui.
Face à ces interrogations interviennent l’intercession de Christ et l’œuvre de l’Esprit. C’est dans une prière de supplication que la réalité de la faiblesse du fidèle concorde le mieux avec une vision élevée du salut. La persévérance, comme toutes les doctrines de la grâce bien comprises – de l’élection à la glorification – encourage moins l’orgueil que l’humilité. La grandeur de la doctrine calviniste de la persévérance est de souligner que le chrétien continue de vivre dans la faiblesse et malgré elle. Cette expérience le pousse à se vérifier et l'encourage dans la vraie prière.
Il convient donc d’établir un lien entre la persévérance et la foi en Christ, l’intercession de Christ et l’œuvre de l’Esprit en nous qui fait jaillir nos prières. En effet, un argument important en faveur de la persévérance est centré sur l’efficacité du ministère actuel de Christ comme Médiateur.
a) Le fondement de la persévérance est le mérite de Christ et non le nôtre, le salut qu’il a accompli et qui lui donne comme un droit de propriété sur ses enfants. Les pécheurs élus sont acceptés en Christ, qui a payé le prix de leur pardon. L’œuvre de Christ couvre tout péché, elle est totalement efficace (Héb. 9:12, 10:12,14). Étant justifiés par la justice «déclarative» et immuable de Dieu, il est impossible que l’enfant de Dieu redevienne «injuste» devant Dieu. Il en est ainsi, non à cause de ses œuvres, mais à cause de Christ. Ses enfants sont à lui. Comment pourrait-on imaginer le contraire sans porter atteinte à la gloire de Christ et dévaloriser la justice accomplie en lui? Le Père entend toujours le Fils quand il prie pour son peuple (Jean 11:4; Héb. 7:25; Rom. 8:34; Jean 17:20,24; 1 Jean 2:1). L’intercession de Christ est son activité constante dans son ministère d'exaltation.
b) L’Esprit de Christ demeure dans le cœur de ses enfants comme un sceau (Éph. 1:13-14; 2 Cor. 1:22). Le sceau confirme l’alliance et rend certain, inéluctable, son accomplissement par les deux parties unies par contrat. Christ a conclu l’alliance qu’il ratifie, pour nous, par le sceau de son Esprit. Ce serait porter atteinte à l’Esprit, sa souveraineté et sa sagesse, que d’imaginer qu’il puisse commencer une œuvre efficace pour l’abandonner par la suite. Si tel était le cas, où serait la fidélité de Dieu à ses promesses, promesses reçues par ceux qui entrent dans l’alliance par la foi en Christ? L’Esprit implante dans les vrais croyants le principe de la vie éternelle (1 Jean 3:9; 1 Pierre 1:23) à laquelle ils sont destinés, et de ce fait ils ne peuvent manquer de croire (Actes 13:48).
c) La communion, qui rend participant de la vie de Christ, est le lien entre le sceau de l’Esprit et son intercession pour les siens. Christ comme intercesseur est paraclesis; l’Esprit de sa Sainte Présence est le Paraclet donné dans son ministère d'exaltation. La prière est louange et, plus important, elle concrétise le caractère efficace et réel du salut. Elle est l’instrument de la persévérance. Christ intercède pour ses enfants, mais il œuvre aussi par son Esprit qui est en eux. C’est pourquoi la persévérance est très souvent liée à la prière (1 Thes. 5:17; Col. 4:2; Éph. 6:18; 2 Tim. 1:3; Rom. 12:12).
La prière n’est ni mécanique, ni mystique; elle nourrit tous les élus en Christ. Elle est la conversation avec lui par l’Esprit de sa Présence et le média de son intercession en nous. Souvent elle débute par des cries de détresses et se termine par des exclamations de joie et de reconnaissance. La prière est croyante (Jac. 1:6; 5:15). La persévérance n’est pas concevable sans elle. Karl Barth va jusqu’à dire que Dieu est «conditionné» (Bestimmung) par la prière de la foi. L’absence physique de Christ, c’est la présence de l’Esprit en nous. La paraclesis s’accomplit par le Paraclet (Jean 14:6). Avec l’Esprit de sa Présence qui les défend, les croyants ont la consolation de Christ, qui intercède pour eux.
Ainsi les enfants de Dieu: 1. sont conduits par l’Esprit (Rom. 8:14); 2. ont la «mentalité» de l’Esprit (Rom. 8:5); 3. reçoivent l’Esprit qui témoigne à leur esprit (Rom. 8.16); 4. bénéficient de son intercession (Rom. 8:27). Dans ces passages, les faiblesses des fidèles constituent le cadre de l’action de l’Esprit. La prière n’abolit pas ces faiblesses en tant que telles. Mais l’Esprit vient assister et soutenir, ouvre les perspectives encourageantes de la gloire à venir (Rom. 8:19). Ainsi, par elle, la persévérance s’accomplit dans l’espérance, aidée par la continuité dans la prière.
La persévérance n’est donc pas une attitude quelconque; elle fait partie d’une communion personnelle vivante avec Dieu, qui inclut des paramètres en tension: la faiblesse, l’Esprit, la prière, la persévérance. L’Esprit languit dans les cœurs où il apporte la consolation, car il connaît ses faiblesses, et il plaide pour les enfants de l’alliance.
La persévérance, loin d’être une simple conséquence logique d’autres doctrines de la foi, est enracinée dans l’œuvre de l’Esprit qui intercède en nous de la part de Christ. Elle n’est pas la négation des incapacités ou des faiblesses des fidèles, dues au péché qui demeure toujours en eux. Elle est impossible sans la prière dans l’Esprit. La persévérance renvoie constamment à la fontaine de la grâce.
S’il convient d’insister sur les faiblesses des croyants, il serait malsain de leur conférer une place primordiale dans la vie spirituelle. La fausse humilité du dénigrement de soi que l’on voit chez certains mystiques ascètes et chez plusieurs évangéliques est peu souhaitable. Cette fausse humilité peut être, en réalité, un orgueil dissimulé qui se glorifie en la chair.
La persévérance liée à l’intercession de l’Esprit ne peut pas non plus se muer en théologie de la gloire. Elle est plutôt une théologie de la faiblesse qui se glorifie en la croix de Christ. La croix, parce que Christ, dans sa faiblesse, est devenu notre force, en abolissant la raison de notre faiblesse, notre péché. «La grâce de Dieu règne par la justice… aussi le croyant ne reçoit pas la promesse d’être sauvé dans le péché mais du péché.» Ou comme dit l'apôtre Paul: «mais où le péché a abondé, la grâce a surabondé.» (Rom. 5:20).
IL EST IMPOSSIBLE À UN VRAI CHRÉTIEN DE PERDRE SON SALUT La doctrine du Maintien des Élus dans la grâce du salut, nommée aussi la Persévérance des Saints, est décrite ainsi dans la Confession de Foi de Westminster: «17:1. Ceux que Dieu a acceptés en son Bien-Aimé, qu'il a efficacement appelés et sanctifiés par son Esprit, ne peuvent déchoir de l'état de grâce ni entièrement, ni définitivement; mais ils y persévéreront certainement jusqu'à la fin et seront éternellement sauvés (Ph 1.6; 2 P 1.10; Jn 10.28,29; 1 Jn 3.9; 1 P 1.5,9). 17:2. Cette persévérance des saints dépend, non pas de leur propre libre volonté, mais de l'immuabilité du décret de l'élection découlant du libre et immuable amour de Dieu le Père (2 Tm 2.18,19; Jr 31.3), de l'efficacité du mérite et de l'intercession de Jésus-Christ (Hé 10.10,14; 13.20,21; 9.12-15; Rm 8.33-39; Jn 17.11,24; Lc 22.32; Hé 7.25), de la permanence de l'Esprit et de la semence de Dieu en eux (Jn 14.16,17; 1 Jn 2.27; 3.9), et de la nature de l'Alliance de grâce (Jr 32.40): bref, de tout ce qui résulte du caractère certain et infaillible de tout cela (Jn 10.28; 2 Th 3.3; 1 Jn 2.19). 17:3. Néanmoins, à cause des tentations du diable et du monde, de la prédominance de ce qui reste en eux de corruption, et de leur négligence des moyens de sauvegarde, les saints peuvent tomber dans de graves péchés (Mt 26.70,72,74) et y demeurer un certain temps (Ps 51 1.13)...» En d'autres mots, il est entièrement impossible à un vrai chrétien de dégénérer complètement de la grâce et de perdre son salut; et quoiqu'il puisse pour un temps régresser dans un état de péché, le Seigneur le ramènera et le rétablira lui-même en du temps dans la bonne voie et il sera sauvé. Le salut étant un état de régénération progressive engendré par l'Esprit de Dieu d'après son décret d'élection, il est inévitable qu'il en soit ainsi car le Seigneur est fidèle pour maintenir ses élus dans la grâce du salut jusqu'à la fin de leurs jours.
Cette doctrine ne tient pas seule, elle ne se soutient pas par ses propres moyens, elle fait partie des enseignements essentiels sur la souveraineté absolue de Dieu. Les doctrines de l'Élection et de la Grâce Efficace ou Irrésistible, impliquent par nécessité la certitude du salut pour ceux qui reçoivent ces bénédictions. Puisque Dieu a choisi certaines personnes arbitrairement et inconditionnellement, et puisque son Esprit applique efficacement à ceux-ci les bénéfices de la Rédemption, la conclusion inévitable est que ces personnes seront sauvés. Historiquement cette doctrine est soutenue par tous les Calvinistes ou disciples de la souveraineté de Dieu et rejetée par tous les Arminiens ou disciples du libre-arbitre. Dans la prédestination du Calvinisme le croyant est maintenu dans la grâce du salut strictement par la puissance de l'Esprit de Dieu sans rien y contribuer, la Souveraineté absolue du Dieu Tout-Puissant étant le facteur déterminant; tandis que dans l'hérésie de la postdestination de l'Arminianisme le croyant est maintenu dans la grâce du salut par ses propres efforts, son obéissance et sa persévérance, sa volonté étant le facteur déterminant par laquelle il contribue à son salut. Le premier glorifie Dieu, le deuxième glorifie l'homme. Concernant ces derniers, la Confession de Foi de Westminster nous dit: «18:1. Les hypocrites et les autres irrégénérés peuvent vainement s'imaginer, par de faux espoirs et des présomptions charnelles, qu'ils ont trouvé grâce aux yeux de Dieu et sont sauvés (Jb 8.13,14; Mi 3.11; Dt 29.19; Jn 8.41); leurs espoirs seront déçus (Mt 7.22,23)».
Ceux qui ont trouvé un refuge en Jésus ont une fondation ferme sur laquelle ils peuvent construire. Quoique des déluges d'erreurs inondent le monde du christianisme moderne, que l'ennemi soulève toutes les puissances de la terre et toutes les iniquités de leurs cœurs contre eux, les élus ne manqueront jamais d'atteindre leur but. Ils persévérerons jusqu'à la fin et hériterons les demeures éternelles qui leurs fut préparées depuis avant la fondation du monde (Mat. 25:34; Jean 14:2,3). Les Saints dans le ciel sont assurément plus joyeux mais non plus sécure qu'un croyant réel en ce monde, car nous détenons tous une même sécurité. Puisque la foi et la repentance engendrée par notre régénération sont des dons de Dieu, la réception de ces dons qui sont les éléments actifs dans notre conversion par la puissance de l'Esprit, est une révélation de la résolution de Dieu de sauver efficacement et pleinement ceux à qui il les a donné. Ce dévoilement de la grâce dans le cœur des élus est l'évidence que Dieu a prédestiné les récipients de ces dons à être conforme à l'image de son Fils, c'est à dire d'être comme lui dans leur caractère, leur destin, et leur gloire, et qu'il accomplira infailliblement son but de les transformer et de les sauver. Personne ne peut les ravir de ses mains, et ceux qu'il serre entres-elles ne glisseront jamais pour s'enfoncer dans la perdition. Ceux qu'il a converti par sa puissance et qui sont devenus chrétiens d'après son décret d'élection, ont en eux-mêmes le principe de la vie éternelle dont la cause efficiente est le Saint-Esprit; et puisque cette Sainte Présence de Christ demeure en eux ils sont déjà potentiellement Saint. Vrai qu'ils sont formés à travers différentes épreuves et qu'ils ne peuvent voir présentement ce qu'ils seront, mais ils savent que ce qui est débuté en eux sera rendu parfait et ils sont pleinement conscient que les conflits qu'ils ont sont des signes de la vie et de la victoire promise.
Selon les allégations des Arminiens concernant les chrétiens authentiques qui auraient supposément rétrogradés en retombant dans le péché, ils disent dans leur folie: «Pourquoi Dieu ne les enlève-t-il pas du monde du temps qu'ils sont dans leur état de salut, de cette façon ils ne retomberaient pas dans le péché pour le déshonorer? Surement personne ne peut dire qu'il ne le peut ou que cela serait à cause qu'il ne peut prévoir leur apostasie à venir? Pourquoi donc laisse-t-il les objets de son affection retomber dans le péché et périr? Son don de vie à ce genre de chrétiens devient donc une malédiction qu'il leur donne. Qui peut réellement croire que le Père céleste ne prend pas plus soin de ses enfants que cela?» Cette fausse doctrine des Arminiens est très subtile et dangereuse, elle enseigne qu'une personne peut être aujourd'hui un fils de Dieu et demain un fils du Diable, qu'elle peut changer d'un état de salut à un autre de perdition aussi rapidement qu'elle change de pensée. Elle enseigne qu'une personne peut être née de l'Esprit, justifiée et sanctifiée dans le sacrifice de la croix par la puissance de Dieu, et que même à ce point elle peut être réprouvée et périr éternellement. Mais remarqué que s'ils pensent d'une telle façon, c'est qu'ils croient que la volonté d'une personne et sa conduite sont les facteurs déterminants dans son salut, mais un Dieu d'amour ne permettra jamais qu'un de ses enfants qu'il a racheté rétrograde et sois perdu comme ils l'enseignent.
En plus, si Dieu connait d'avance qu'un certain chrétien va se rebeller et périr, peut-il continuer à l'aimer autant avec la même affection qu'il avait envers lui avant son apostasie? Si nous saurions d'avance que quelqu'un qui est aujourd'hui notre ami, sera demain notre ennemi et qu'il nous trahira, le recevrions-nous encore intimement et en toute confiance? Évidemment que non, car notre préconnaissance de ce qu'il va faire détruirait entièrement l'amour que nous avons pour lui présentement. Nous voyons même avec Judas le traître qui est appelé un démon et le fils de la perdition, que Jésus a lui-même dit: «... malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi: il eût mieux valu pour cet homme-là de n'être jamais né.» (Mat. 26:24). Non pas que le Seigneur ne savait que Judas était pour le trahir, il le savait très bien car il l'avait créé exactement pour cela afin qu'il serve à l'accomplissement de ses desseins, mais le sort d'une telle personne et ses semblables est vraiment malheureux, tellement qu'il est préférable que ces gens ne soient jamais nés car ils sont destinés à la perdition (Prov. 16:4; Rom. 9:22).
La nature du changement produit dans la régénération est suffisante pour garantir que la vie donnée sera permanente. La régénération, nommée aussi nouvelle-naissance, est un changement radical et surnaturel qui a débuté dans le décret d'élection et qui se produit dans la nature interne dans lequel l'âme est rendue vivante, et nous indique que la nouvelle vie implantée est immortelle. Il s'agit ainsi d'une résurrection spirituelle qui se produit en phases progressives jusqu'à l'aboutissement d'une transformation totale à l'image de Christ lors de sa dernière apparition (Ézé. 36:26,27; Jean 3:3-8; Rom. 8:29; 1 Cor. 15:49-54; 2 Cor. 3:18; 1 Pierre 1:4,5,13,23; Apoc. 20:4-6). Puisque la régénération est une transformation interne, elle est dans une sphère dans laquelle l'homme n'a aucun contrôle. Aucune créature n'a la liberté ni la capacité pour changer les principes fondamentaux de sa propre nature (Jér. 13:23), une telle puissance appartient à Dieu seul comme Créateur. Le chrétien né de nouveau ou régénéré dès l'origine ne peut aucunement perdre sa filialité avec le Père céleste, tout comme un fils en ce monde ne peut perdre sa filialité avec son père terrestre.
La notion qu'un chrétien puisse rétrograder et périr vient d'un concept erroné sur la vie spirituelle qui est donnée à l'âme lors de la régénération. Pour les élus la nouvelle naissance engendre la foi, tandis que pour les imposteurs c'est la foi qui engendre la nouvelle naissance. Ceux qui détiennent une telle notion aberrante renversent l'Évangile, remettent le salut entre les mains de l'homme, et indiquent par ces faits qu'ils sont des faux chrétiens. La régénération ou nouvelle naissance ne dépend aucunement de la foi ni de la repentance, mais de la puissance de Dieu qui insuffle en ceux qu'il a choisi d'avance une nouvelle vie qui les stimule à mettre leur confiance en lui, afin qu'ils récoltent les mérites de Christ. Il s'agit d'une recréation selon son décret d'élection pour la gloire de son nom. L'homme n'a pas la puissance de naître en ce monde et encore moins de renaître. La régénération ou nouvelle naissance est un processus graduel qui engendre la foi et dont le but final est notre transformation en l'image de Christ. C'est ce que l'apôtre Paul signifie en écrivant: «... ayant dépouillé le vieil homme avec ses œuvres, Et ayant revêtu le nouvel homme, qui est renouvelé, dans la connaissance, à l'image de celui qui l'a créé.» (Col. 3:9,10); «Si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature; les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Or, toutes ces choses viennent de Dieu...» (2 Cor. 5:17,18). Puisque «toutes ces choses viennent de Dieu», il est évident qu'elles ne viennent pas de l'homme ni de sa capacité de croire et de se repentir qu'il s'attribue pour glorifier ses efforts et sa dignité.
LA PERSÉVÉRANCE NE DÉPEND PAS DE NOS ŒUVRES L'apôtre Paul enseigne que les vrais croyants ne sont plus sous la loi mais sous la grâce (Rom. 6:14; 10:4), et puisqu'ils ne sont plus sous la loi ils ne peuvent être condamnés pour avoir violé la loi (Rom. 7:6; 8:1) qui est elle-même la puissance du péché (1 Cor. 15:56). En plus il est impossible que le péché soit la cause du renversement d'un chrétien authentique, car il est sous un système de grâce et n'est plus considéré selon ses mérites: «Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres; autrement la grâce ne serait plus une grâce; au contraire, si c'est par les œuvres, ce n'est plus par la grâce; autrement les œuvres ne seraient plus des œuvres.» (Rom. 11:6); «Car la loi produit la colère; en effet, où il n'y a point de loi, il n'y a point de transgression.» (Rom. 4:15); «Mais le péché, prenant occasion du commandement, a produit en moi toute sorte de convoitises. Car sans la loi, le péché est inactif.» (Rom. 7:8); «...vous êtes morts à la loi, par le corps de Christ...» (Rom. 7:4). Celui ou celle qui tenterait de gagner par les œuvres que même la plus petite partie de son salut ou d'y progresser ainsi de la même façon, est obligé d'accomplir toute la loi, c'est à dire de perfectionner son obéissance, ses choix, ses efforts, selon sa propre puissance pour obtenir ou se maintenir dans son salut. Une telle personne se remettrait sous l'esclavage de la loi et du péché et serait rejetée de la grâce (Gal. 5:3,4,8). Il est évident que nous faisons face ici à deux systèmes différents sur le salut, deux doctrines qui sont radicalement opposées l'une à l'autre, une qui est le salut par la grâce et l'autre qui est le salut par les œuvres, une qui est la justification par la foi et l'autre la justification par le choix. Ne vous y trompez pas, poser un choix ou prendre une décision personnelle est une œuvre cervicale issue de la volonté de la chair qui est soumise à la nature humaine déchue (Jean 1:12,13; Rom. 7:18). Il n'y a aucune différence entre la justification par les œuvres et la justification par le choix, les deux sont identiques.
Le mystère infini de l'amour éternel de Dieu pour son peuple, les enfants de la promesse, est un garanti qu'ils ne seront jamais perdus. Cet amour n'est pas sujet à la fluctuation comme l'amour humain, car il n'est pas un sentiment mais un état d'être inchangeable et perpétuel de renoncement qui engendre la vie. Cet amour est gratuit et nous tient ferme, plus que nous le pourrions nous même, car il n'est pas fondé sur l'attraction de son objet: «Ceci donc est le renoncement, non pas que nous avons renoncé [tout] pour Dieu, mais que lui s'est sacrifié pour nous, se délégant lui-même comme Fils en tant que satisfaction [vicariale] pour nos péchés.» (1 Jean 4:10); «Mais Dieu fait éclater son renoncement envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. Alors autant plus étant maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère [de Dieu]. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils; encore plus, étant déjà réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie?» (Rom. 5:8-10). Comme nous voyons, l'emphase est mise dans ces passages sur le fait qu'un chrétien réel se tient en Dieu non sur la base de ses mérites, mais sur la base de l'amour sacrificiel de Dieu. En fait, ce fut lorsque «nous étions des ennemis» que nous avons été amenés à la vie spirituelle à travers la grâce souveraine. L'épître aux Hébreux affirme qu'il est impossible à un élu de Dieu d'être perdu, en déclarant que Christ est «l'auteur de notre salut éternel» (Héb. 5:9); et le Seigneur Jésus dit lui-même concernant ses disciples dont tous sont des élus: «J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie.» (Jean 17:12). En d'autres mots, les seuls qui sont perdus sont ceux qui ont été prédestinés à la perdition dans le décret de réprobation, car par analogie les fils de la perdition sont ceux qui trahissent la vérité du salut par la grâce seule. L'Écriture nous enseigne clairement que tout le déroulement ou progression de notre salut est divinement planifié et dirigé par Dieu même. La grâce de Dieu et sa progression dans nos vies ne nous est aucunement accordé par nos mérites ou nos efforts. Alors si un chrétien rétrograderait pour être perdu, la cause serait que Dieu lui aurait retiré sa grâce et changé sa méthode de procédé pour accorder le salut, c'est à dire qu'il le remettrai sous la loi, annulant ainsi les mérites du sacrifice de Christ qui serait devenu inutile et impuissant pour sauver qui que ce soit. Toute la fondation de la révélation de Dieu et la fabrique du christianisme seraient ainsi détruit.
Robert L. Dabney exprime ceci en disant: «La cause efficace de l'appel des élus est l'amour souverain et non mérité (Jér. 31:3; Rom. 8:30). Maintenant, puisque la cause est inchangeable, il en est ainsi pour l'efficacité qui est la communication constante de la grâce envers les élus dans lesquels Dieu a débuté cette bonne œuvre. Dieu n'a pas été poussé pour accorder l'accroissement de cette grâce par quoique ce soit qu'il voyait d'avance qui serait méritoire ou attirant dans un pécheur repentant. Ainsi l'absence de tout ce qui pourrait être bon en lui ne peut être aucunement un motif pour lui retiré sa grâce. Lorsqu'il accorda en premier cette grâce, il savait que le pécheur à qui il la dispensait était totalement dépravé et complètement odieux envers la sainteté divine. Ainsi aucune nouvelle instance d'ingratitude ou d'incrédulité de la part d'un pécheur qui en deviendrait coupable après sa conversion, ne peut provoquer Dieu a changer sa décision pour lui retirer la grâce qui le soutient. Dieu connaissait d'avance toute cette ingratitude, il connaît parfaitement la nature humaine du pécheur qu'il a converti et son attirance naturelle pour le péché. Il va le châtier et lui retirer temporairement certaines bénédictions, mais si son intention n'aurait pas été dès le début d'endurer ceci et de le pardonner en Christ, il n'aurait pas premièrement appelé le pécheur à sa grâce. En un mot, la cause pour laquelle Dieu à déterminé d'accorder son amour au pécheur, repose entièrement sur Lui et aucunement sur le croyant, et ainsi absolument rien dans le cœur du croyant ou dans sa conduite ne peut changer le but de son amour. Ainsi nous dit la Parole de Dieu: «Qui nous séparera de l'amour de Christ?» (Rom. 8:35).
De même le Dr. Charles Hodge nous dit: «A cet égard, quoique l'analogie ne rend pas complètement justice au sujet, l'amour de Dieu est comparable à celui de parents pour leurs enfants. Une mère n'aime pas son enfant à cause qu'il est beau ou plaisant. Son amour la dirige à faire tout ce qu'elle peut pour qu'il devienne agréable et qu'il demeure ainsi. De même l'amour de Dieu, étant mystérieux de la même façon, ne répondant pas à quoique ce soit dans son objet, assure l'agrémentation de ses grâces et de son Esprit et les encadre tous dans la magnificence de la sainteté. Ce n'est seulement que dans l'erreur lamentable et abjecte que Dieu nous aime pour notre dévouement, qui en porte plusieurs à s'imaginer que son amour envers nous dépend de notre attraction ou de nos désirs». En d'autres mots, selon cette hérésie de l'amour que nous décrit le Dr. Charles Hodge, la nature humaine ne serait pas totalement corrompue et Dieu prévoirait quelques vertus ou dignités en nous sur lesquelles il baserait son amour envers nous. Mais la Parole de Dieu nous dit clairement: «Ainsi a dit YEHOVAH: Maudit est l'homme qui se confie en l'homme, et qui de la chair fait sa puissance, et dont le cœur se retire ainsi de YEHOVAH!... Le cœur est trompeur par-dessus tout, et désespérément malin; qui le connaîtra?» (Jér. 17:5,9); «Car je sais que le bien n'habite point en moi, c'est-à-dire, dans ma chair...» (Rom. 7:18).
Concernant le salut des élus, le grand Réformateur, Martin Luther, disait: «Le décret de Dieu sur la prédestination est ferme et certain, et le résultat qui en ressort est lui aussi inébranlable et ne peut que se produire selon qu'il a été déterminé. Nous sommes tellement faible que si le sujet du salut serait entre nos mains, aucun ne serait sauvé et Satan dominerait sur tous».
Plus que nous pensons à ces choses, plus nous sommes reconnaissant que notre persévérance dans la sainteté et l'assurance de notre salut ne sont pas dépendant de notre nature faible et pitoyable, mais de la puissance constante de Dieu qui nous soutient. Nous pouvons dire avec le prophète Ésaïe: «Si l'Éternel des armées ne nous eût laissé quelque petit reste, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe!» (Ésaïe 1:9).
QUOIQUE SAUVÉ UN ÉLU PEUT TOMBER TEMPORAIREMENT DANS LE PÉCHÉ La doctrine de la persévérance ne signifie pas qu'un chrétien ne puisse chuter et être temporairement victime du péché. Même les meilleur hommes tombent à certains moments, mais ils ne sont jamais complètement vaincus, car Dieu, par l'exercice de sa grâce sur leurs cœurs empêche infailliblement le plus faible des saints d'apostasier: «Or, nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l'excellence de la puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.» (2 Cor. 4:7). Le fait que le chrétien vit dans un corps de chair avec une nature déchue le pousse naturellement au péché, quoique celui-ci n'a plus de pouvoir sur nous car nous ne sommes plus sous la loi qui est la puissance du péché, mais sous la grâce qui est la puissance de la justice (Rom. 6:14,18; 8:10).
L'apôtre Paul nous parle même de son expérience personnelle en écrivant: «Car je ne fais pas le bien que je veux; mais je fais le mal que je ne veux pas faire. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi en moi; c'est que quand je veux faire le bien, le mal est présent en moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon la condition de l'homme interne; Mais je vois une autre loi dans mes membres, qui combat contre la loi de mon raisonnement et qui me rend captif sous la loi du péché, qui est dans mes membres. Ö homme misérable que je suis! qui me délivrera du corps de cette mort? Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! Je suis donc moi-même, par mon raisonnement, esclave de la loi de Dieu, mais par la chair, à la loi du péché.» (Rom. 7:19-25). Tout vrai chrétien peut lire sa propre expérience dans ces lignes inspirées.
Évidemment il est imprudent pour un chrétien de commettre des péchés, surtout à cause des conséquences qui souvent suivent des actes répréhensibles. Moïse tua un Égyptien et chercha à en cacher les évidences, mais il fut découvert et du s'enfuir (Ex. 2:11-15). Le roi David fit tuer Urie, le Héthien, pour prendre sa femme. Il se repenti et fut pardonné mais il en subit de sérieuses répercussions (2 Sam. 12:9-14). De même l'apôtre Pierre tomba temporairement dans l'hypocrisie du Judaïsme, entraînant avec lui plusieurs autres, mais il fut repris publiquement par l'apôtre Paul (Gal. 2:11-14). Moïse, David, et Pierre tombèrent momentanément mais ils furent redressé et ramené dans la bonne voie par l'Esprit de Christ.
Du temps qu'un chrétien demeure en ce monde il est dans une guerre spirituelle. Il peut souffrir temporairement de reculs et pour un temps paraître comme s'il aurait perdu la foi, mais s'il a réellement été sauvé il ne peut déchoir de la grâce. Si au début, lors de sa conversion initiale, il a expérimenté les changements de la régénération qui sont engendrés en lui progressivement, il va revenir inévitablement et être sauvé avec toutes les autres brebis du troupeau. Lorsqu'il revient à lui-même, il confesse ses péchés et demande pardon sans jamais douter qu'il est sauvé. Sa rechute dans le péché peut l'avoir sérieusement blessé et même amener la désolation à plusieurs, mais en ce qui le concerne personnellement ce n'est qu'une situation temporaire. Paul enseigna que le travail de plusieurs ouvriers du Seigneur sera brûlé puisqu'ils construisent avec du matériel déficient, quoiqu'eux mêmes seront sauvés, mais comme à travers le feu (1 Cor. 3:11-15). Ce fut cet enseignement que le Seigneur Jésus fit ressortir de la parabole sur la brebis perdue qui fut ramenée dans le troupeau (Mat. 18:12,13).
Le théologien, A. H. Strong, nous dit: «Le chrétien est comme un homme qui monte une pente glissante et à pic et qui occasionnellement glisse par en arrière, mais qui regarde toujours vers le sommet. L'imposteur monte la même pente, mais lorsqu'il glisse il regarde toujours vers le bas.» De même, C. H. Spurgeon, nous dit: «Le croyant est comme un homme à bord d'un navire, il peut glisser sur le pont mais ne tombera jamais par-dessus bord dans la mer».
Chacun des élus est comme le fils prodigue en ceci, il est séduit temporairement par le monde et par ses propres désirs charnels. Il voudrait même «se nourrir des carouges que l'on donne aux pourceaux» d'une société dépravée, mais il n'en trouve aucune satisfaction. Tôt ou tard il est obligé de dire: «Je me lèverai et m'en irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi; Et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite moi comme l'un de tes mercenaires.» (Luc 15:18,19). Chemin faisant il rencontre la même réception, l'amour constant d'un père dont la voix de bienvenu résonne dans l'âme et fond le cœur du pauvre prodigue qui revient à la maison: «mon fils, que voici, était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé...» (Luc 15:24). Remarquez bien que dans cette parabole le prodigue était un fils et qu'il ne pouvait perdre cette relation filiale. Ceux qui ne sont pas des fils n'ont même aucun désir de se lever de leur bourbier pour retourner au Père, car ils sont à l'aise dans leur merdier où ils sont rois et reines des larves et des vermines.
Nos raisonnements peuvent être parfois fautifs et nos affections se refroidir. A certains moments un enfant de Dieu peut avoir l'impression d'avoir perdu la grâce, lorsque cela est impossible. Un arbre perd toutes ses feuilles et ses fruits lors de l'hiver, mais des bourgeons nouveaux poussent au printemps. Israël s'enfuit une fois, même deux fois, devant ses ennemis, et néanmoins a conquit la terre promise. Le chrétien aussi tombe plusieurs fois, mais est finalement sauvé. Il est impensable que les élus de Dieu puisse perdre leur salut. Il est impossible qu'ils puissent échapper à la puissance omnipotente de Dieu qui veille sur eux: «Le Seigneur est fidèle, qui vous affermira et vous préservera du malin.» (2 Thes. 3:3).
PROFESSER LA JUSTICE N'EST PAS TOUJOURS LA PREUVE D'UNE VRAIE FOI Nous n'avons aucune difficulté à disposer des cas ou supposément des vrais croyants auraient tombés dans l'apostasie totale et seraient perdu. L'Écriture et l'expérience nous indiquent qu'on se trompe souvent dans notre évaluation par rapport aux autres, et que parfois il est pratiquement impossible d'être certain qui sont les vrais chrétiens. Mais l'ivraie n'a jamais été du blé, le méchant poisson n'a jamais été bon, et la fausse monnaie a toujours été une contrefaçon, même si nous n'avons pu reconnaitre en premier leur vraie nature. Puisque l'ennemi peut avoir une fausse apparence, tellement que les gens le prennent pour un messager de la lumière (2 Cor. 11:14), il n'est pas étonnant d'en voir plusieurs sous une allure trompeuse faire des œuvres de justice, de saintetés, de dévotions, de piétés, de zèles, qui sont que des façades artificieuses. Assurément une profession de foi n'est aucun garanti que l'âme de la personne est vraiment sauvée.
Qu'une personne confesse croire en Jésus, être né de nouveau, ou même soutenir la doctrine de la prédestination, n'est aucune preuve qu'elle soit réellement chrétienne. Comme les anciens pharisiens, leurs désirs peux être de projeter seulement une apparence, ce qui est souvent le cas, et d'en séduire plusieurs, car étant eux-mêmes séduits ils ne peuvent faire autrement. Le Seigneur Jésus avait averti ses disciples: «Car de faux oints et de faux prédicateurs s'élèveront et feront de grands signes et des prodiges, pour séduire les élus mêmes, s'il était possible.» (Mat. 24:24); et il ajoute en citant le Prophète Ésaïe: «Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé à votre sujet, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres; mais leur cœur est bien éloigné de moi. Mais c'est en vain qu'ils m'honorent, enseignant des doctrines qui sont des commandements d'hommes.» (Marc 7:6,7). L'apôtre Paul nous donna même cet avertissement contre de telles personnes: «Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ.» (2 Cor. 11:13); puis il écrivit aux Romains: «tous ceux qui descendent d'Israël, ne sont pas Israël; Et pour être la semence d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants...» (Rom. 9:6,7). L'apôtre Jean écrit dans l'Apocalypse: «tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres, et ne le sont point, et tu les a trouvés menteurs.» (Apoc. 2:2); et plus loin il dit: «Je connais tes œuvres; tu as la réputation d'être vivant; mais tu es mort.» (Apoc. 3:1).
Mais autant efficace qu'est la séduction de ces gens, Dieu connaissait d'avance leurs blasphèmes: «Je connais tes œuvres, et ta tribulation, et ta pauvreté, quoique tu sois riche, et les calomnies de ceux qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais qui sont une synagogue de la concurrence.» (Apoc. 2:9). Nous vivons dans une période dans laquelle de grandes multitudes se réclament le nom de «chrétien», mais qui sont destituées de toute connaissance chrétienne, d'expérience et de caractère. Même qu'en certains milieux, la distinction entre le christianisme et le monde n'existe plus. Comme Samuel, les gens qui se disent chrétiens sont souvent séduit par l'apparence externe, et disent: «Surement cette personne porte l'onction du Seigneur, car elle fait de grandes choses», lorsque s'ils sauraient réellement les motifs derrière leurs œuvres ils diraient autrement. Malgré toutes les précautions, on se trompe souvent dans nos jugements des autres. Un chrétien a passé de nombreuses années avec un autre qu'il considérait frère avant de réaliser que celui-ci était un faux, son amitié l'aveuglait à la réalité. Lorsque dans un débat avec des imposteurs son ami le trahit, l'Esprit du Seigneur lui ouvrit les yeux. Dans de tels cas, l'apôtre Jean nous donne la solution en écrivant: «Ils sont sortis d'entre nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous; mais c'est afin qu'il fût manifesté que tous ne sont pas des nôtres.» (1 Jean 2:19). Celui qui ne demeure pas avec nous dans le combat pour la vérité est un lâche et un traître, il n'est pas des nôtres. Tous ceux qui rétrogradent réellement sont de cette catégorie, ils n'ont jamais connu la grâce, ils marchent selon les apparences. Leur foi est superficielle, elle n'est que présomption.
Plusieurs font de grandes professions de foi sans connaître sincèrement et véritablement le Seigneur Jésus, leur croyance est purement charnelle et sentimentale, elle n'a aucune racine dans la vérité, tout ce qui compte pour eux est l'apparence (2 Tim. 3:5). Ces personnes peuvent en surpasser plusieurs en connaissance et en conduite, et pour un temps ils peuvent en tromper quelques-uns, mais durant tout ce temps leurs cœurs n'a jamais été touché réellement par la grâce, celle-ci n'est qu'un concept pour eux et non une réalité. Au jour du jugement dernier, plusieurs de ces gens qui sont associés à une forme de christianisme quelconque, diront: «Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur! Seigneur! n'avons-nous pas prophétisé en ton nom? et n'avons-nous pas chassé les démons en ton nom? et n'avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d'iniquité.» (Mat. 7:22,23). Ceci ne serait pas le cas si le Seigneur les aurait connu à un certain temps comme de vrais chrétiens. Il est à remarquer que le mot «iniquité» porte aussi la notion de «fraudeur», ce qui est très révélateur concernant ces gens qui pratiquent une contrefaçon du christianisme authentique. Lorsque les secrets des cœurs seront manifestés, plusieurs qui avaient l'apparence d'être de vrais chrétiens seront révélés comme n'appartenant pas au peuple de Dieu. Plusieurs chrétiens authentiques peuvent trébucher face à leur profession de foi, mais aucun ne perdra la grâce du salut en Jésus-Christ. Ceux qui la perdre ne l'ont jamais reçu, tout ce qu'ils en ont n'est qu'une fausse perception qui ne correspond pas à la réalité, elle est plutôt une disgrâce qui en séduit un grand nombre et qui est propagée par la proclamation d'un faux évangile qui valorise les efforts de l'homme. Lorsque ces gens rétrogradent, ils sont considéré comme ayant fait naufrage de la foi qu'ils n'ont jamais eu en premier, sauf en apparence (1 Tim. 1:19; 2 Tim. 3:5). Leur disgrâce n'est aucune preuve que les vrais saints peuvent apostasiés, au contraire elle indique que ces derniers sont préservés de Dieu qui les maintient dans la grâce du salut.
Les faux chrétiens font profession de croire en l'Évangile, ce qui les oblige pour un temps d'avoir une bonne conduite morale et de s'associer au peuple de Dieu. Ils paraissent comme ayant la foi réelle et progressent ainsi pour un temps. Lorsque leur habillement de brebis est dépouillé ou qu'ils le flanquent de côté eux-mêmes, ils retournent dans le monde sans regarder en arrière et y vivent confortablement sans aucun soucis de la croyance qu'ils ont abandonnés. Si nous pourrions voir les vrais motifs de leurs cœurs, nous découvririons qu'en aucun temps ils ne furent vivifiés par le vrai amour de Dieu. Ils furent tous des béliers et non des brebis, des loups ravissants et non des agneaux. Ainsi l'apôtre Pierre dit en ce qui les concerne: «Mais il leur est arrivé selon ce proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie, après avoir été lavée, s'est vautrée dans le bourbier.» (2 Pierre 2:22). Ils démontrent ainsi qu'ils n'ont jamais fait partie du nombre des élus.
Plusieurs inconvertis écoutent l'Évangile de la même façon qu'Hérode écouta Jean le Baptiste. Nous sommes dit: «Parce qu'Hérode craignait Jean, sachant que c'était un homme juste et saint; il le considérait; il faisait même beaucoup de choses selon ses avis, et l'écoutait avec plaisir.» (Marc 6:20). Mais aucun de ceux qui connaissent la vie d'Hérode et son décret pour mettre à mort Jean le Baptiste ne dira que ce scélérat fut un chrétien.
En plus, il est reconnu que souvent l'opération commune du Saint-Esprit sur une conscience éclairée va produire une réforme de la vie religieuse. Il ne s'agit pas ici de l'appel efficace qui mène immanquablement les élus au salut, mais d'une prise de conscience occasionnée par l'influence de l'Esprit sur une personne qui entend l'Évangile sans que celui-ci prenne racine dans son cœur. Une telle personne est consciente des dérèglements dans la société et dans le monde en général et désire une meilleure vie pour elle-même et sa famille. Un tel sentiment est naturel dans tous les hommes, mais l'Évangile lui laisse l'impression qu'il doit faire plus et rectifier sa vie pour atteindre son but. Ceux qui sont ainsi influencés deviennent souvent très stricte et très diligent dans leurs devoirs religieux. Ils subissent une métamorphose psychologique drastique et deviennent impitoyable et scrupuleux à l'extrême. Un pécheur qui est éveillé de cette façon voit que le plan du salut et les promesses de l'Évangile conviennent très bien à sa condition et son but. Il reçoit ces choses avec joie et y croit fermement, mais avec une foi basée sur la force morale de la vérité. Sa conversion est purement charnelle et sentimentale et il marche selon les principes de la moralité et de la philosophie humaine. Cette persuasion continue aussi longtemps que son état d'esprit se poursuit dans sa vie. Lorsque cela change, soit par la force des circonstances, des conflits, des troubles imprévus, la maladie, un accident fâcheux, la perte de son travail ou de ses biens, la mort d'un être cher, il retombe dans son état normal d'insensibilité et sa foi disparaît. C'est de ce genre de personnes que Christ se réfère lorsqu'il parlait de ceux qui reçoivent la Parole dans «des endroits pierreux ou parmi les épines» (Mat. 13:19-22). Un grand nombre d'exemples de cette foi temporaire se retrouvent dans les Écritures et dans la vie de tous les jours.
Ce genre d'expériences précède ou accompagne souvent une conversion nominale et n'implique jamais un changement de cœur réel. Elles peuvent se produire répétitivement, mais ceux qui les subissent retournent toujours à leur état normal d'indifférence et de mondanité. Souvent il est impossible à un simple observateur ou pour la personne elle-même de distinguer ces expériences de celles qui sont vécus par ceux qui sont réellement régénérés par l'Esprit de Dieu. La règle que le Seigneur nous donne est: «Vous les reconnaîtrez à leurs fruits...» (Mat. 7:16), et par cela il signifie leurs doctrines et leurs pratiques qui en découlent. Un croyant réel va se résigner à la Souveraineté absolue de Dieu selon le bon plaisir de Sa volonté, tandis qu'un imposteur va défendre la souveraineté de l'homme et les efforts de ses choix personnels qui valorisent sa dignité humaine. Depuis la chute en Éden le combat a toujours été entre ces deux principes (Gen. 3:15) sur la maîtrise du destin, et le sera jusqu'à la fin des temps lorsque les imposteurs seront «jeté dans l'étang de feu et de soufre» (Apoc. 20:10).
LE SENS D'INSÉCURITÉ DES ARMINIENS OU DISCIPLES DU LIBRE-CHOIX Un Arminien consistant avec ses doctrines du libre-choix et la perte de la grâce du salut, ne sera jamais dans sa vie certain de son salut éternel. Il peut détenir une certaine assurance de son salut présent sur la base de ses présomptions, mais il n'a qu'une espérance instable et futile de son salut final. Il regarde son salut final comme hautement probable, mais il ne peut en avoir aucune certitude. Il a vu plusieurs personnes dites chrétiennes rétrograder et périr après avoir bien commencé sur le chemin de la foi. Ne pourrait-il pas lui arriver la même chose? Du temps que les chrétiens demeurent en ce monde, ils ont les résidus de leur vieille nature pécheresse qui s'attachent à eux, ils sont entourés par les plaisirs les plus attirants et les tentations les plus subtiles qui s'y trouvent. Dans plusieurs supposées églises dites chrétiennes, ils entendent les faux enseignements modernes de ministres prétendus chrétiens qui les incitent dans une voie de prétentions, et de tels ministres sont très nombreux de nos jours.
Si l'Arminianisme serait la vérité, et nous savons qu'il ne l'est pas, les chrétiens seraient encore dans une position très dangereuse, leur destin éternel étant suspendu sur la probabilité que leur faible volonté de créature va continuer à choisir ce qui est bien. En plus, ce qui est pire, l'Arminianisme maintiendrai logiquement qu'aucune sainteté possible ne peut être confirmée, même pas une fois rendu au ciel, car même là, selon eux, une personne retiendrai son libre-choix et pourrait ainsi commettre des péchés s'il le choisirait ainsi. Ils se disent héritiers du Royaume de Dieu mais tout royaume implique d'être résigné à la souveraineté d'un roi qui domine sur ses sujets, aucun n'a de choix en cela, aucun n'est libre d'agir selon ses désirs ou ses pensées. On est soit sujet à un roi ou on ne l'est pas du tout et dans ce dernier cas tous seraient des rebelles. Dans une telle situation ceux qui retiendraient leur libre-arbitre se retrouveraient non au ciel mais en enfer. Il est inimaginable qu'un chrétien réel puisse refuser la souveraineté à Christ sur sa vie et persister avec son libre-choix d'agir ou de pensée selon ses désirs, dans le but de contribuer à son salut et sa sanctification. Une telle aberration serait un blasphème hautain contre l'Esprit de la Sainte Présence de Christ et assurerait la perdition de ceux qui soutiennent une telle doctrine subversive.
La logique du système Arminien laisse sous-entendre qu'il serait préférable pour un chrétien de mourir le plus tôt que possible, car il assurerait ainsi son héritage éternel qui est pour lui d'une valeur infinie. En vu du fait que tellement de gens ont rétrogradés pour se perdre, cela vaut-il la peine pour lui de demeurer en ce monde et de risquer son salut éternel en y vivant plus longuement? Que penserions-nous d'un entrepreneur qui risquerait toute sa fortune pour gagner quelques dollars en surplus? Ne dirions-nous pas qu'il a perdu la raison et qu'il agit en insensé? Telle est la notion absurde insinuée par l'Arminianisme. Ne suggère-t-elle pas que le Seigneur Jésus a fait une grave erreur en enlevant pas ces gens de la terre des vivants du temps qu'ils étaient chrétiens? Il serait donc mieux selon eux qu'un croyant sauvé meure prématurément afin d'assurer son salut, car qui sait s'il ne rétrogradera pas par après et sera perdu. Ce sophisme Arminien contribue à tromper les gens sur la vérité de la persévérance des saints, en insinuant qu'ils sont maîtres de leur destin dans l'espérance illusoire que Dieu approuvera leurs efforts, lorsqu'ils n'ont aucune certitude de ce fait.
En ce qui regarde les choses spirituelles, l'état de doute est un état de misère. L'assurance qu'aucun chrétien réel ne sera jamais séparé de l'amour de Dieu, est un des plus grands réconforts de la vie chrétienne. Dénier cette doctrine est détruire la fondation de la réjouissance des saints sur la terre, car quelle sorte de réjouissance peuvent avoir ceux qui croient en la possibilité d'être séduit et égaré? McFetridge, dans son livre «Calvinism In History», nous dit: «Si notre sens de sécurité est basé seulement sur notre nature changeante et vacillante, nous ne connaitrons jamais le calme interne et la paix qui devraient caractériser la vie chrétienne... Je peux très bien concevoir la terreur d'une âme sensible face à l'obscurité incertaine par rapport au salut, et de cette réalisation constante de l'affreuse possibilité de perdre la grâce après une vie chrétienne longue et douloureuse, comme il est enseigné par l'Arminianisme. Pour moi une telle doctrine contient tellement de terreurs et me remplirait constamment de perplexités inexprimables que je m'en enfuirai pour toujours... Ressentir que je traverserai la mer troublée et dangereuse d'une vie qui dépendrait des agissements de ma nature perfide pour la sécurité finale de mon salut, est assez pour me remplir d'inquiétude perpétuellement. Il est important pour moi de savoir que le bateau sur lequel je m'embarque est en état de naviguer, et qu'une fois à bord j'arriverai à ma destination en toute sécurité.».
C'est seulement lorsque nous apprécions cette vérité merveilleuse que - notre salut n'est pas dépendant de notre amour dérisoire et instable envers Dieu, mais plutôt de son amour éternel et inchangeable - que nous pouvons avoir la paix et la certitude dans la vie chrétienne. Seulement un Calviniste ou disciple de la Souveraineté de Dieu sait qu'il est absolument assuré entre les mains de Dieu, et détient ce sens de paix et de sécurité, sachant que dans le conseil éternel de Dieu il a été choisi pour être purifié et glorifié, et que rien ne peut entraver cette résolution qui atteindra son objectif avec certitude. Il est conscient lui-même d'être justifié par une puissance spirituelle illimitée et complètement inchangeable, et autant nécessaire au développement de l'esprit que l'air qu'il respire l'est pour son corps.
Parfois les Arminiens présentent des avertissements contre l'apostasie, qu'ils nomment aussi rétrogression, et qu'ils adressent aux croyants afin d'insinuer qu'ils peuvent perdre leur salut. Le mot «apostasie» est généralement donné la signification «de renonciation, de reniement, ou d'abandon de la foi». Mais cette signification est inexacte, il porte plutôt le sens d'un «renversement ou inversion de la foi», c'est à dire un changement ou modification du sens précis qui lui est généralement attribuée dans les Écritures. Selon l'Épître aux Hébreux, la foi est «une ferme conviction» (Héb. 11:1) qui provient de la Parole de Dieu (Rom. 10:17), c'est à dire, selon le sens du mot «conviction», que la foi est une ferme assurance, une certitude, une confiance certaine en la vérité révélée que Dieu est fidèle à sa Parole, qu'il ne manque point de réaliser les choses qu'il promet. Là où il y a de la foi, il y a aussi l’ASSURANCE que l’on obtiendra les bénédictions spirituelles que l’on espère, car foi et assurance signifie une seule et même chose. Elle est un don de Dieu (Éph. 2:8; Phil. 1:29) désigné uniquement à ceux qui sont destinés à hériter la vie éternelle (Actes 13:48).
Or l'Arminianisme Évangélique en a changé le sens, en ce que la foi est «la volonté libre de croire», ce qui veux dire, sans l'ombre d'aucun doute, que pour eux la foi est une faculté intellectuelle qui réside en tous. Cette définition rejoint celle du «Dictionnaire de l'Académie française» qui dit: «L'espérance et la foi sont des vertus intellectuelles». Ce qui veux dire aussi qu'ils ont changé le sens de «la justification par la foi» en celui de «justification par le choix». En d'autres mots, l'hérésie de l'Arminianisme Évangélique nous dit que la foi est une assurance purement humaine, une certitude basée sur les sentiments inconsistants de la nature humaine déchue, et sur l'évaluation d'une connaissance spéculative sur laquelle sont formés les opinions de tous et chacun. Cela n'est en aucune façon la foi biblique mais une imitation, une contrefaçon de la foi réelle qui a été déformée pour valoriser les efforts de la dignité humaine afin que le croyant puisse contribuer à son salut et sa sanctification. Ce genre de foi n'est qu'une présomption qui chancelle constamment; elle varie selon les émotions qu’un individu vit au gré du temps. Elle ressemble beaucoup aux montagnes russes. Quand les événements semblent positifs ou paraissent «biens», elle est à la hausse. En revanche, quand les choses semblent mauvaises ou qu’elles paraissent s’assombrir, elle disparaît aussitôt. Telle est la définition réelle de l'apostasie dont la contagion a infectée tout le christianisme.
Tout ce désarroi est causé par le fait que des prétendus croyants refusent de reconnaître la souveraineté actuelle du Seigneur Jésus-Christ. Ils le disent Roi mais déclinent de reconnaître sa Royauté présente sur leur vie, préférant maintenir leur libre-choix illusoire. Du temps qu'ils agissent ainsi, ils ne feront jamais partie du Royaume de Dieu. Ils sont comme celui qui a été invités aux noces du fils d'un roi et qui s'y présenta «sans avoir un habit de noces», car il avait choisi d'agir librement comme il voulait et se vêtir comme il lui convenait, ce qui fut un affront terrible au roi: «Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-le pieds et mains, emportez-le, et le jetez dans les ténèbres de dehors; là seront les pleurs et les grincements de dents. Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.» (Mat. 22:13,14).
LA SOUVERAINETÉ ABSOLUE DU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST Il y a un nom dans la Bible qui souligne particulièrement la souveraineté de Dieu, c'est Adonaï, terme hébraïque qui signifie «Seigneur». C'est le nom qui marque l'autorité souveraine absolue de Dieu, sur toutes choses et toutes créatures, et particulièrement sur ses élus et leur préservation dans la grâce du salut. Il se présente dans Bible comme celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté (Éph. 1:11). Le Seigneur dit: «Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l’adversité; Moi, l’Éternel, je fais toutes ces choses.» (És. 45:9).
Qui dit souverain dit aussi roi et qui dit roi dit aussi royaume. Le dessein éternel de Dieu est centré sur la souveraineté absolue de Jésus-Christ qui est lui-même Dieu manifesté dans la chair. Tous les élus sont sous la Royauté actuelle de Christ qui règne dans leurs cœurs et tous le reconnaissent comme «Roi des rois et Seigneur des seigneurs». Le point de mire divin est la révélation de la complète souveraineté et suprématie de Jésus-Christ et de son Royaume éternel qui a déjà commencé ici-bas. Toutes les activités et tous les mouvements de Dieu depuis le début des temps sont dans ce but. Ainsi, le principal travail du Saint-Esprit dans notre temps est de faire connaître la souveraineté de Christ au détriment des imposteurs qui la renient. C'est pourquoi, le Saint-Esprit brisera et dévastera tout ce qui s'oppose, fait obstruction et cache cette vérité essentielle, et c'est pourquoi aussi que nous vous transmettons ici intégralement l'excellent texte de Frank A. Viola: «La Souveraineté Absolue de Christ».
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- «Il est avant TOUTES CHOSES, et TOUTES CHOSES subsistent en lui. Il est la tête du corps de l'Église; il est le commencement, le premier né d'entre les morts, afin d'être en TOUT le premier.» (Colossiens 1:17-18) «Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait FORMÉ en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir TOUTES CHOSES en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre.» (Éphésiens 1:9-10) «Il a tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église.» (Éphésiens 1:22)
Le dessein éternel de Dieu est centré sur la souveraineté absolue de Jésus-Christ. Le point de mire divin est l'établissement de la complète souveraineté et suprématie du Fils de Dieu là où il a reçu la domination sur toutes choses. Toutes les activités et tous les mouvements de Dieu sont dans ce but. Ainsi, le principal travail du Saint Esprit dans notre temps est d'établir la souveraineté de Christ dans l'univers. C'est pourquoi, le Saint Esprit brisera et dévastera tout ce qui s'oppose, fait obstruction et cache les commandements souverains du Seigneur dans le cœur de Son peuple. En un mot, l'intention ultime de Dieu est d'établir la centralité et la suprématie de son Fils sur toutes choses, rien n'étant exclus. Cependant, avant que Christ puisse régner sur toutes choses, Il doit d'abord avoir la domination sur Son propre peuple, l'Église. Colossiens 1:18 le dit ainsi: «Il est la Tête du Corps de l'Église; il est le commencement, le premier né d'entre les morts, AFIN D'ÊTRE en tout le premier.»
Cela met bon nombre d'entre nous hors jeu, n'est-ce pas? Le grand besoin aujourd'hui parmi le peuple du Seigneur, donc, est qu'il retrouve la place de la souveraineté absolue de Christ; c'est de rétablir l'autorité de Christ dans son Église. Tragiquement, cependant, toutes sortes de choses ont remplacé l'autorité de Christ. Nos conseils d'administration, nos réunions de comité, nos assemblées et nos systèmes ecclésiastiques, nos livres, nos séminaires et nos conventions, nos idées astucieuse, nos plans, nos projets de construction et nos entreprises, ont tous trop souvent substitué l'autorité de Christ.
Lorsqu'il y a une décision à laquelle nous devons faire face au sujet du travail du Seigneur et du peuple du Seigneur, la question saillante ne devrait pas être: «Que pensons-nous qu'il faudrait faire» ou «Sur quoi pouvons-nous se mettre d'accord en tant que chefs spirituels», mais plutôt «Que veut le Seigneur dans cette situation?» En réalité, si deux personnes prennent une décision indépendamment du Chef cela constitue une conspiration spirituelle!
Christ seul a le droit de diriger Son Église -- pas nous. C'est Son Corps -- pas le nôtre. Nous lui appartenons tous; Il nous a acquis à grand prix, et ainsi, Lui seul possède tous les droits sur nous. Laissons-nous, alors, se soumettre à son autorité de manière pratique.
Bien que la question de l'autorité de Christ ait beaucoup de poids, peu d'entre nous réalisent qu'il s'y tient la réponse de tous nos problèmes spirituels. Quand Christ a Sa complète et juste place comme Chef et Seigneur absolu sur Son peuple tous nos problèmes sont résolus.
Considérons les problèmes à multiples facettes que l'Église de Corinthe rencontra -- esprit charnel, division, envie, stagnation spirituelle, préoccupation de soi, blasphème, fierté, immoralité, discorde et rivalités civiles, etc... Les chapitres 1-11 dépeignent un bien pauvre visage de la corruption dans cette assemblée. Quelle lourde charge à porter pour l'apôtre Paul. Mais quelle était sa réponse à tout ceci? Quelle était la solution tout inclus qu'il leur partage dans l'épître? C'est simplement ceci: «Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ... Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.» (1 Cor. 2:2, 3:11).
La réponse était assez complète et simple: que Jésus-Christ soit remis à sa juste place dans l'assemblée. Pouvez-vous voir la puissance de cela? Chers frères, quand nous comprendrons réellement la grandeur de notre Seigneur et que nous Le mettons à sa juste position de centralité et de suprématie absolue, tout nos problèmes sont résolus. Oh, quelle réponse simple mais combien profonde.
Le but de Dieu à cette heure, alors, est pour nous de faire de l'autorité de Christ une réalité pratique dans nos assemblées autant que dans nos vies personnelles. Un tel chemin, cependant, est coûteux. C'est une chose difficile que de céder nos droits au Seigneur, d'attendre pour le Seigneur, et de mettre la régence absolue, l'autorité, et la prise de décision directement dans les mains du Saint Esprit. Cela révèle si nous allons garder la main sur nos affaires ou si nous allons céder tous nos droits à Christ. Nous devons comprendre cependant que si Christ reviendra régner sur cette terre, nous devons d'abord Lui donner cette place dans nos propres cœurs.
Dans le plan de Dieu, toutes choses commencent par l'Église: Jacques nous dit que nous sommes les premiers fruits de sa création. C'est hypocrite de prier «Que ton règne vienne» si nous-mêmes n'avons pas de Christ le Roi absolu de nos propres vies. Puissions-nous donc tous donner à Christ la centralité et la suprématie dans nos cœurs, tous ensemble aussi bien que individuellement, pour qu'il puisse avoir la domination sur toutes choses.
Ne faisons pas d'erreur à ce sujet, se tenir fermement à l'autorité de Christ n'est pas quelque chose que nous devons pratiquer en dernier recours. Trop souvent, la mentalité de bien des chrétiens est ceci: «Je ferai tout ce que je peux en me servant de ma propre intelligence, mes dons et mes capacités et seulement dépendrai du Seigneur lorsque je ne peux plus le faire.» Mes frères, voyez-vous la folie d'une telle pensée? Oh, combien nous avons besoin de voir que nous, par nos propres forces, ne pouvons pas accomplir un fragment du travail de Dieu !
Nos idées brillantes, nos dons naturels, et nos motivations personnelles ne sont que bois, paille et chaume; aussi, ils ne réaliseront jamais le dessein de Dieu. Comment nous avons besoin de voir que l'Église est un organisme spirituel; et que seulement ce qui vient de la vie toute puissante de Dieu peut accomplir son dessein. Sous l'ancienne alliance, Moïse ordonna qu'aucune huile ne soit versée sur la chair. De même, l'Esprit ne peut bénir ce qui vient de nous-mêmes et non de Christ. Comme nous avons besoin de faire face aux mots du Seigneur Jésus, «Sans moi, vous ne pouvez rien faire.»
En conclusion, Dieu désire rassembler toutes choses en Son Fils. Tout ce qui vient de nous ne durera pas; seulement ce qui vient de Christ peux trouver la plus grande bénédiction de Dieu. Même aujourd'hui, le Seigneur attend que Son peuple Lui donne cette place de domination sur eux-mêmes. Laissons nous, alors, réellement mettre Christ «le Chef de toutes choses pour l'Église», rien n'étant exclus. Que Dieu nous soit clément.
«Or, à celui qui peut vous préserver lui-même de chuter, et vous établir sans imperfection devant la présence de sa gloire, dans une joie extrême, A Dieu, seul sage, notre Sauveur, soient gloire et majesté, force et puissance, maintenant et pour toujours envers chacun de nous! Amen.» (Jude 24,25)
A Christ seul soit la Gloire
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