Si Jésus demande à Jean le baptême, ce n'est pas parcequ'il a besoin de se repentir,
mais c'est à cause du caractèremessianique du baptême de Jean. C'est une occasion
pour Jésus de semanifester comme Messie et pour Dieu de consacrer Jésus comme
sonFils bien-aimé (Mt 3:13-17, Marc 1:9-11, Lu 3:21
et suivant
). Lebaptême de Jésus
est accompagné de l'effusion de l'Esprit sur Jésus.Cependant il est inadmissible que
Jésus ait été jusqu'à ce moment-làprivé de l'Esprit de Dieu; mais c'est à ce moment-là
qu'est confirméeet proclamée la prise de possession de la personnalité de Jésus
parl'Esprit. On comprend alors que le baptême chrétien ait été considérécomme
impliquant le don de l'Esprit (Ac 1:5 11:16 19:1,6). Ilest probable que Jésus a voulu
accomplir un acte de solidarité avecses frères, mais il y a aussi, de sa part, un acte
d'obéissanceenvers Dieu (Mt 3:15). C'est son intronisation mystérieuse dansle
ministère qu'il va commencer; c'est une consécration officielle.Signalons que l'Église
romaine admet que, par sa sainteté, Jésus asanctifié l'eau dans laquelle il était plongé
et l'a ainsi renduepropre à accomplir les merveilleux effets du sacrement.
3.
Jésus
baptisait-il? Il y a contradiction à ce sujet entre Jn 3:224:1 qui affirment que Jésus
baptisait et Jn 4:2 qui dit: «cen'est pas Jésus qui baptisait, mais ses disciples»,
évidemment avecl'autorisation de leur Maître. Si lui-même a baptisé, ce ne put êtreque
tout à fait au début de son ministère et pendant peu de temps:son baptême dut être
analogue à celui de Jean-Baptiste. Il n'est pasmentionné qu'il ait baptisé ses disciples.
En tout cas aucun texten'attribue à Jésus l'institution du baptême pendant son
ministère.Dans ses instructions aux douze apôtres et aux soixante-dix
disciplesenvoyés en mission, il n'en est pas question. Plus tard saint Pauldira que J.-
C, ne l'a pas fait apôtre pour baptiser, mais pourprêcher l'Évangile (1Co 1:17). C'est
seulement après sarésurrection que, selon Mt 28:19, Jésus a donné l'ordre debaptiser.
Ni Jean, ni Luc ne rapportent cet ordre et Mr 16:18 faitpartie d'une conclusion ajoutée
après.coup au 2 e évangile (voirMarc, évangile), qui était resté inachevé à Mr 16:8. On
peutd'ailleurs se demander si la formule de Mt 28:19, «au nom duPère, du Fils et du
Saint-Esprit», ne provient pas d'une modificationou d'une adjonction ultérieure, quand
on constate que les passagesdu livre des Actes faisant allusion au baptême montrent
que le baptêmeétait donné «au nom du Seigneur Jésus-Christ» (Ac 2:38 8:16
10:4819:5) cf aussi 1Co 1:13); nous avons là probablement la formela plus ancienne
du baptême chrétien. Il n'est pas possible detrouver dans les évangiles, ni même dans
le N.T. tout entier, unedoctrine systématique du baptême. Jésus, qui a réclamé pour
Dieu desadorateurs en esprit et en vérité (Jn 4:23
et suivant
), quivoulait une religion du
coeur et de la conscience, qui a mis l'accentsur la pureté intérieure (Mr 7:1-23), n'a pu
attribuer aubaptême qu'il ordonnait une vertu spéciale et magique. C'est pour luiun
symbole. Il déclare ses disciples purs non pas à cause du baptême,que peut-être
d'ailleurs ils n'ont pas reçu, mais «à cause de laparole» (Jn 15:3), c-à-d. de l'Évangile
qu'ils ont reçu etaccepté. Quand il parle de sa mort prochaine, il l'appelle unbaptême,
et c'est évidemment là encore une image (Lu 12:50,Mr10:38 Matthieu 20:22,23.
4.