Page 790 - Dictionnaire Westphal

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sur les monuments de la Hautes Syrie et del'Asie Mineure. Puis lorsque les Israélites
après leur sortied'Egypte s'établiront en Palestine, il leur faudra vaincre larésistance
des tribus locales. Ils s'infiltreront au milieu d'ellessans pouvoir les réduire toutes.
Jérusalem notamment ne succomberaque sous David et grâce au stratagème qui lui fit
employer le chemindu
sin-nor
(la grande conduite d'eau qui ravitaillait la cité),pour
s'emparer de la ville. Mais l'origine réelle de Jérusalemdemeurait connue, témoin
l'apostrophe du prophète: «Ton père est unAmorrite, ta mère une Hittite» (Eze 16:3,46)
qui la rappelle:mi-sémitique, mi-asianique. Et de même que, malgré le départ
desHyksos d'Egypte, il était resté des Sémites dans le Delta, de même ilrestait des
Asianiques en Palestine après la conquête. Ésaü, jadis,avait pris femmes chez les
Hittites, Salomon fit de même, et Davidcomptait des Hittites parmi ses officiers et ses
familiers. C'est àl'influence asiatique et plus particulièrement asianique, et pas àcelle
de l'Egypte, que l'on doit des rechutes dans l'idolâtrie commel'adoration du veau d'or.
Le culte du taureau (animal-attribut dugrand dieu de fertilité Teshoub-Adad, dont il
est la représentation)est attesté dès la période la plus ancienne, sur des monuments
datantde la fin du III e millénaire, et provenant de Cappadoce (empreintesde sceaux
sur les tablettes cappadociennes), on remarque sur unpiédestal l'idole d'un taureau
(14); on la retrouve, presque unmillénaire plus tard, sur des bas-reliefs d'Euyuk (aux
environs deBoghaz-Keuï); une procession de prêtres et de fidèles s'avance verslui pour
l'adorer (15). Ces divers indices contribuent à mettre en lumière l'importancede
l'élément asianique en Asie Occidentale ancienne, et celle de soninfluence sur le
peuple d'Israël. G. Contenau.--(1) G. Contenau,
Manuel d'archéologie orientale.
P.
(A.Picard) 1, 1927,où l'histoire des fouilles en Asie antérieure estrésumée, p. 135--(2)
Sur les langues asianiques, lire: C. Autran,
Les langues propres de l'Asie antérieure
ancienne,
dans
Leslangues du Monde.
P. (Champion), 1924, p. 273-318.--J. Friedrich,
Altkleinasiatische Sprachin Ebert Reallexikon der Vorgeschichie
Berlin (W. de Gruyter),
1924.--(3) G. Furlani,
Leggi dell'Asia Anleriore antica;
Roma(Istituto p l'Oriente), 1929,
recueil des lois sumériennes,babyloniennes, néobabyloniennes, hittites et
assyriennes.--(4) S. Smith,
Early Historv Assyria,
Lond. (Chatto, Windus),1928, chap.
7, 13, 15.--(5) G. ContE nau,
Les tablettes de Kerkouk et les origines de lacivilisation
assyrienne Babyloniaca
IX (1926).--(6) Du Mesnil du Buisson,
Les ruines. d'El-Mishrijé;
Syria,
depuis 1920, où sont consignés les résultats des campagnes defouilles de
l'auteur.--(7) J. Garstang,
The Hittite Empire.
Lond. (Constable),1929.--Sur l'histoire de
l'Asie Antérieure, résume au point dans: E.Ebeling,
Geschichte des alten
Morgenlandes.
Berlin (W. deGruyter), 1929.--(8) G. Contenau,
Trente tablettes
cappadociennes.
P.(Geuthner), 1919.--(9) V Scheil,
Mémoires de la Délégation, française
en Perse.
P.(Leroux), VI, 1907; XVII, 1923.--(10) H.R-Hall et CL. Woolley,
Ur
Excavations, l Al-Ubaid.
Lond.(British Muséum), 1927, chap. 10.--(11) L.-H. Vincent,
Canaan d'après l'exploration récente.
P.(Gabalda), 1907.--P. Handcock.
Archoeology of
the Holy Land
Lond. (Fisher Unwin), 1916.--(12) J.A. Knudtzon,
Die El-Amarna Tafeln.