Page 749 - Dictionnaire Westphal

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ART
1.
L'art
préhistorique
palestinien est beaucoup moinsdéveloppé que d'autres, par ex.
celui du Languedoc. On y trouvecependant un outillage
paléolithique
très primitif: des
coups depoing analogues à ceux du chelléen, des racloirs, des perçoirs et deslames
tranchantes pour travailler les peaux de bêtes (cf.moustérien). Ces outils se
perfectionnent peu à peu (cf.magdalénien): des formes nouvelles (scies, poinçons,
aiguilles)apparaissent, «mais l'art du Palestinien de ces temps reculés paraîtêtre
orienté tout entier vers la fabrication des objets de parure; ilperce et orne des coquilles
actuelles ou fossiles (prédilection pourles oursins fossiles), dont il fabrique des
amulettes ou descolliers» (L. Perrier,
la Préhistoire de la Palestine et laBible,
p. 11).
Quoique la Palestine soit riche en argiles rouges,le Palestinien du
néolithique,
habile à
polir les haches, l'estbeaucoup moins dans le travail de la poterie: vases lourds, en
pâtemal cuite, ornés ultérieurement d'incrustations de coquilles et destries faites avec
des pointes de silex. «L'industrie et les arts
cananéens
marquent un sérieux progrès
sur la période néolithique.Les potiers connaissent l'usage du tour. La céramique
devient trèsrégulière, ses formes sont symétriques et élégantes» (L. Perrier,
id.,
p. 23,
cf. H. Vincent,
Canaan)
2.
Les premières préoccupations artistiques des Hébreuxfurent
donc d'ordre pratique; on pourrait en trouver aussi dans lecostume. Mais quant aux
beaux-arts
proprement dits, lesIsraélites ne les ont cultivés que très tard et dans une
mesure trèslimitée. Ceux des peuples leurs voisins étant comme le véhicule
del'idolâtrie (voir ce mot), l'interdiction par la Loi des imagestaillées et figures des
choses du ciel et de la terre risquant dedevenir objet de culte (Ex 20:4
et suivant
, De 5:8
etsuivant
) les empêcha de se livrer à la sculpture et à la peinture(voir Bertholet,
Hist.
Civ. Isr.,
p. 339). Le besoin ne s'en fitguère sentir, d'ailleurs, dans ce peuple agricole,
jusqu'à ce que laroyauté commençât les constructions de luxe. C'est
trèsexceptionnellement qu'on voit des Israélites adopter les théraphimcananéens: (Ge
31:19,Jug 17:5,1Sa 19:13) fétiches ou idolesdomestiques, primitivement en calcaire,
plus tard en terre cuite ouen bois, de forme allongée à tête sphérique, les membres
marqués pardes incisions. Le culte israélite ne devait pas du reste exclured'une façon
absolue toute espèce de reproduction plastique. Lesfouilles de Thaanac et de Méguiddo
ont livré des spécimens desculptures israélites: lions, chérubins, etc. Dans les palais
royauxet le temple de Salomon s'exercent les influences assyrienne etégyptienne par
l'intermédiaire des artistes phéniciens auxquelsIsraël a recours, faute d'art original. Ils
introduisent desrevêtements de bois et d'or travaillés dont les bas-reliefs
nereprésentent pas seulement des motifs végétaux: palmes, coloquintes,etc., mais
aussi des chérubins (1Ro 6:18,29); ce motif(personnages humains ailés) paraissait
sans doute autorisé par laplace d'honneur accordée aux deux chérubins d'or disposés
sur l'archede l'alliance (Ex 25:18-22) et aux deux autres dressés dans lelieu très saint
(1Ro 6:23-28,2Ch 3:10-13), symboles de laprésence invisible de l'Éternel. Le bassin de
métal, appelé mer defonte ou d'airain, était posé sur douze statues de boeufs (2Ch4:4).