6:17,Ps103:20,Joe 3:11 [«tes guerriers»], Job 25:3. Le texteEsa 24:21 est énigmatique:
Dieu doit «visiter» (=punir) l'arméed'En-haut.
III
La relation entre deux significations si
distinctes pour nousde l'expression «armée des cieux» pour désigner soit les étoiles,soit
des anges, ne constitue un problème que pour l'Occidentalmoderne. Pour l'Oriental,
ces deux sortes d'êtres se confondaientplus ou moins. Les astres étaient aux yeux des
anciens des êtres,soit souverains--et l'on avait alors le paganisme asiatique,--
soitobéissant comme une puissante armée au Dieu créateur, Jéhovah. Sur cepoint
seulement se faisait la différenciation entre infidèles etfidèles. Mais nul ne doutait que
les astres fussent des êtres animés(cf. Aristote,
Métaph.,
XII). L'identification avec les
anges n'a pu être que tardive. Maisl'idée que les étoiles sont des êtres vivants qui
prennent part à uneaction se trouve déjà dans Jug 5:20 et dans Job 38:7 où lesétoiles
du matin font pendant aux «fils de Dieu», ce qui implique aumoins une analogie,
suivant «les règles de la poésie hébraïque». On adit que ces personnifications étaient de
simples figures poétiques.Mais il faut se rappeler que c'est donner là une explication
moderne;que les anciens, en tout cas les écrivains israélites, n'employaientjamais une
expression entièrement au figuré. Toujours quelque réalitégisait sous l'image. Ou
plutôt l'image n'était que le visage d'unêtre mystérieux. Le langage en gardait une
inconsistance qui étonnenotre esprit européen, ami des situations nettes. Ce
flottement dusens du terme «armée des cieux», entre la signification «étoiles» etla
signification «anges», en est un exemple typique. Poésie,théologie, mythes,
superstitions, nature, tout se mêle en desproportions variables suivant les individus et
les époques. Il est significatif qu'un prophète comme Ézéchiel ait toujoursévité
d'employer cette expression, qui devait lui semblercompromettante. La pensée juive,
loin de séparer peu à peu cesconcepts, les mêla de plus en plus, comme le prouve la
littératuretardive (Hén. 18:21 21:1, Apo 9:1-11). Seule la Sapience proteste queles
astres ne sont pas des êtres vivants (Sag 13:2). On ne s'étonnera pas de l'attrait de
l'astrologie et du culte desastres en songeant que dans l'Italie si cultivée de la
Renaissance,on ne cite guère que Pétrarque qui ait complètement échappé à
cetteemprise. Il ne faut pas oublier non plus qu'Achaz et Manassé étaientsujets du roi
d'Assyrie, et l'on sait comment les religions suiventles destins politiques. J. D.