d'origine juive et chrétienne sontmélangés. Elle peut dater du II e siècle Une première
partie, écritepar un auteur juif, raconte le martyre d'Ésaïe et reproduit uneancienne
légende d'après laquelle le prophète, pour échapper à lavengeance du roi Manassé,
dont il avait dénoncé l'impiété, se retireau désert avec ses adhérents. Trahi par un
Samaritain, il est arrêtéet son corps est scié par le milieu. Il est probable qu'il y a
uneallusion à cette légende dans Heb 11:37; Justin et Tertullien laconnaissent
également. Dans la deuxième partie du livre (à partir duch. 6) Ésaïe raconte ses
visions: il lui fut donné de parcourir lessept cieux et de voir toute la vie de Jésus
depuis sa naissancejusqu'à son retour au ciel. L'origine chrétienne de cette partie
estcertaine.
Oracles sibyllins
. Des oracles de ce nom étaient colportésdans toute
l'antiquité, tant en Orient que dans le monde del'hellénisme et dans l'ancienne Rome.
On les attribuait à desprophétesses appartenant à des époques et des peuplades
différentes,et on leur donna le nom générique de Sibylles. L'origine etl'étymologie du
mot nous sont inconnues. La plus célèbre des Sibyllesde l'antiquité, pour le public
cultivé de nos jours, est la Sibylleitalienne de Cumes, chantée dans
l'Enéide
de Virgile.
LesSibylles avaient primitivement pour tâche d'annoncer aux individuscomme aux
cités des calamités de tous genres et de leur donner à cesujet des exhortations et des
avertissements qu'elles exprimaient endes termes obscurs. L'idée qu'on se faisait de
leur rôle se modifia lorsqu'on songeaà rassembler par écrit de vieux oracles transmis
jusqu'alors par lavoie orale. Il se créa un genre littéraire, connu sous le nom de«Livres
sibyllins», dont une grande partie (plus de 4.000 vers) estparvenue jusqu'à nous. Pour
assurer à ces prédictions de l'autoritéet en propager la lecture, on leur assigna une
haute antiquité. Onrapportait entre autres que quelques-uns de ces livres furent
déjàofferts en vente à Tarquin l'Ancien et que depuis lors, jusqu'àl'époque impériale,
les dirigeants de l'État y puisèrent leursmaximes politiques. Cette littérature sibylline,
qui était née dansles pays de langue grecque et qui de là s'était répandue en
Italie,passa aussi aux mains des Juifs hellénisants qui y virent un moyenprécieux
pour glorifier le judaïsme. En fin de compte elle futcultivée également par les
propagandistes de la religion chrétienne.Au Moyen âge son action ne fut pas encore
éteinte, et l'on peut mêmeen discerner des influences lointaines jusqu'au siècle
dernier. C'est la Sibylle juive qui offre le plus d'intérêt pour lathéologie chrétienne. Les
prophéties qu'on lui attribuait se sontconservées surtout dans les livres III-V de la
collection. Il y acependant dans ces livres, à côté des éléments juifs, beaucoupd'autres
de provenance étrangère. L'auteur a intercalé dans sesélucubrations personnelles
d'anciens oracles païens. Il met en scènel'histoire du peuple juif depuis Noé et le
déluge jusqu'àl'établissement du règne messianique. Les traits les plus marquantsde
son oeuvre sont: la présentation des actions éclatantes du peupled'Israël et des
bénédictions dont il fut l'objet, comme ayant étéannoncées d'avance par la Sibylle
païenne, l'affirmation vigoureuseet convaincue du monothéisme juif, la dérision jetée
sur l'idolâtrie,la description complaisante des châtiments réservés aux nations et