apocalypticiens ont confondu etont cherché à amalgamer avec lui, sans toutefois y
réussircomplètement. C'est le
Fils de l'Homme
introduit pour la premièrefois dans la
vision des quatre animaux de Daniel et que l'auteurdésigne par le terme araméen de
earnasch.
Ce Fils d'Homme estd'origine non juive. Il possède des attributions diverses.
Il estdépeint sous des couleurs transcendantes: c'est sur les nuages duciel qu'il vient
pour présider au jugement universel. Avant cet actesuprême a lieu un dernier
soulèvement de toutes les forces adversessous le commandement de Satan lui-même,
appelé pour cette raisonl'Antéchrist. Selon les uns, ce dernier est anéanti sur-le-
champ parle Messie. Selon les autres, il est enchaîné pour un temps (voirl'Apocalypse
johannique: le millénium). Relâché ensuite, il serévolte derechef contre Dieu et est
exterminé définitivement avectous les siens par le feu. Alors s'établiront de nouveaux
cieux etune nouvelle terre, reproduction parfaite du paradis originel. Touteschoses
seront remises en état, comme au premier jour de la création.Une correspondance
mystérieuse règne entre le point de départ et lepoint d'arrivée de l'histoire du monde.
Ce qui fut au commencementdoit revenir et reviendra à la fin. Bien que ces doctrines
diverses manquent de coordination etsoient loin de s'enchaîner en un système, elles
forment néanmoins unensemble caractéristique qu'on désigne couramment par ce
nomd'Apocalyptique. Particulier d'abord au genre littéraire, ce termes'emploie aussi
par extension pour l'ensemble des croyances contenuesdans ces écrits. Quand on
mesure l'Apocalyptique juive à l'idéal religieux duchristianisme, on n'a pas de peine à
reconnaître l'infériorité de lapremière. Sous prétexte de révéler au lecteur les mystères
divins,elle le promène à travers les espaces illimités du monde et del'histoire. Elle
ignore la révélation chrétienne de l'universalité del'amour divin et elle connaît moins
encore le mystère de la croix.Les Apo sont des oeuvres d'école, d'une science
théologique surannéeet un peu prétentieuse, d'une inspiration souvent médiocre,
parfoismême douteuse. Néanmoins, elles ne sont pas sans avoir laissé destraces dans
l'histoire religieuse postérieure. Plus d'une des idéeschères à leurs auteurs ont pénétré
dans le Canon du N.T. (évangilessynoptiques, épîtres pauliniennes) et dans l'Église
chrétienne. Aplus d'une époque leur lecture fut en bénédiction aux hommes. Dansles
temps troublés où Israël risquait d'être absorbé par la culturegrecque et de s'enliser
dans l'immoralité, ces livres ont maintenuchez leurs lecteurs les traditions de pureté et
de sainteté de la loijuive et entretenu dans leurs coeurs l'espoir en des jours
meilleurs.Aussi, quand sonnèrent les heures de persécution pour l'Eglisechrétienne,
devinrent-elles une lecture de prédilection pour lesfidèles, qui y puisèrent courage et
consolation. Avec les auteurs deces livres ils se réfugiaient d'un présent enveloppé de
ténèbres dansun avenir de lumière. Sous un autre rapport encore l'Apocalyptique juive
peut passerpour un acheminement vers le christianisme. Sans doute ces auteursn'ont
pas songé à abolir le mur qui séparait Israël du monde païen.Mais ils furent amenés à
établir au sein même du judaïsme uneséparation entre les Juifs restés fidèles et ceux
qui reniaient leurfoi. Et cette distinction des
bons
et des
méchants,
qui ne secouvrait