la charted'alliance qui fit d'Israël, par Moïse, le peuple de Dieu. Ce livre,au point de
vue juridique, «se meut sur le même terrain que le Livrede l'alliance: mêmes principes,
mêmes institutions, avec quelquesprogrès incontestables dans le détail et les
applications» (L.Gautier). Pour l'élément rituel, même constatation. C'est le Livre
del'alliance, développé dans le sens de la centralisation du culte etde l'affirmation de
l'unité et de la spiritualité de Dieu. A ce pointde vue, on peut dire que le Livre de la
Doctrine est, plus que leLivre de l'Alliance, dans le prolongement du décalogue,
plusapparenté avec lui et, par là, plus directement mosaïque. L'influencedes
prophètes, continuateurs du jéhovisme de Moïse, se fait sentirsurtout dans les
discours exhortatifs du début (De 1-11) et de laconclusion (De 27-30), mais il se
pourrait bien que la critiqueactuelle sous-estimât la part qui revient dans D au grand
législateurdes Hébreux. Quoi qu'il en soit, les quatre documents qui nous parlent, en
desépoques diverses, du début d'Israël et de sa constitution, attestentchacun à sa
manière que la charte du peuple élu s'est composée d'unerévélation directe, en
déclarations divines (décalogue) déposées dansl'arche, et d'un Livre de l'Alliance ou
d'un Pacte, codifiant unensemble de lois anciennes et nouvelles et dont D nous dit que
Moïse,après l'avoir écrit, le fit déposer à côté de l'arche, c-à-d. au lieule plus solennel
du sanctuaire, afin qu'il y servît de «témoincontre» les enfants d'Israël, si ceux-ci
venaient à violerl'alliance (De 31:16,24-26) Pour ce qui est du Livre de l'alliance de Ex
21 Ex 22 Ex 23,l'importance qui y est donnée au boeuf, à l'âne et au mouton
(Ex21:28-22:10), le fait que la femme y est encore la propriétéexclusive de l'homme, et
l'absence de toute notion d'État, nousobligent à reconnaître que ce code fragmentaire
des lois hébraïquesprésente la société sous un jour des plus primitifs, et remonte
même,par endroits, aux temps où les Hébreux étaient de purs nomades. Alex. W.