révèle dans l'A.T. (voirTexte et Versions de l'A.T.) Pendant que s'accroissait la richesse
d'Alexandrie, sa puissancepolitique déclinait peu à peu. Après une suite de règnes de
Ptoléméesdissolus et cruels, Jules César s'empara de la ville en 47 av. J.-C.;puis, ce
fut une courte période d'apparente splendeur sous Cléopâtre,avant que la cité devînt
romaine, après la victoire d'Octave à Actium(31 av. J.-C). L'activité intellectuelle des
Juifs alexandrins, loinde se ralentir pendant ces événements, suscita parmi eux des
penseursqui avaient pris contact avec la philosophie grecque. A leur grandesurprise, et
sans doute avec quelque dépit, ils avaient trouvé chezPlaton, Aristote, Pythagore, les
Stoïciens, des idées assezsemblables aux leurs, touchant l'unité de Dieu et le bien
moral;d'autre part, ils restaient convaincus que leur peuple seul détenaitla vérité
divine. L'explication, elle était toute trouvée: c'est àMoïse que les philosophes grecs
avaient emprunté leurs doctrines! Acette tentative de fusion entre l'hellénisme et
l'hébraïsme serattachent surtout les noms d'Aristobule, contemporain de
PtoléméePhilométor (181-145), et de Philon, contemporain de Jésus-Christ. Cequi
caractérise cette École, c'est l'interprétation allégorique, enlangage parfois platonicien,
de la Bible. De cette méthode la versiondes LXX contient des traces certaines. Quant à
Philon, des récits lesplus clairs concernant, par exemple, les patriarches, il déduit
touteune philosophie. Il est probable que si Etienne (Ac 6:9) asoulevé l'hostilité
haineuse de la synagogue des Alexandrins àJérusalem, c'est à cause de la manière
simple et directe dont ilparle de l'histoire sainte. Aquilas et Priscille (Ac
18:26)complètent l'instruction du savant Apollos qui était d'Alexandrie. Onpeut relever
des indices de la pensée alexandrine dans l'épître auxHébreux, et dans un passage
comme Ga 4:24-31, bien qu'il n'y aitpas de raison de penser que Paul soit allé à
Alexandrie, où, d'aprèsEusèbe, l'Évangile aurait été introduit par Marc l'évangéliste,
lefidèle compagnon de Pierre. Quoi qu'il en soit, la communautéchrétienne s'y
développa rapidement, au point que la ville devint lavéritable capitale de la chrétienté.
Cette prééminence lui futacquise, non seulement par le nombre et la piété des
chrétiens, maissurtout à cause de l'École de théologie que les noms de Pantène,
deClément et principalement d'Origène (né en 185) l'ont rendue célèbre.Il s'agissait
toujours de travailler à la conciliation de la culturechrétienne et de la culture païenne,
en montrant, par une méthoderestée allégorique, que l'Évangile apporte l'exaucement
aux voeux etaux soupirs de la pensée païenne. L'Église, soucieuse de faire
desconquêtes, se préoccupait de répondre à tous les besoins. Lesprosélytes de toutes
conditions étaient instruits par des catéchètesdont l'enseignement, tantôt simple et
populaire, tantôt approfondipar le raisonnement philosophique, s'adaptait à tous et
prenaitfréquemment la forme d'un entretien. Il fallait aussi combattrel'hérésie d'un
Basilide et d'un Valentin, connue sous le nom degnosticisme, et qui, mettant à
l'arrière-plan l'élément moral de lareligion, faisait du christianisme une métaphysique.
Athanase, autrethéologien fameux, qui joua un rôle prépondérant au Concile de
Nicéede 325, était d'Alexandrie. Après Denys (mort en 264), l'histoire del'École devient