AGRAPHA
(=non écrits). L'emploi de ce terme grec pour désigner des parolesou sentences de
Jésus transmises par des documents autres que letexte des quatre évangiles
canoniques, paraît remonter au XVIII°siècle. La valeur des différents
agrapha
est
presque toujoursmédiocre; la critique n'y discerne guère les traces d'une traditionorale
aussi ancienne et aussi solide que celles sur lesquelles reposel'oeuvre des évangélistes
de la Bible. La découverte des
agrapha
n'a donc permis jusqu'à ce jour ni de compléter
ni seulementd'augmenter notre connaissance, déjà fragmentaire, de
l'histoireévangélique. On peut répartir ces textes en cinq catégories.I PAROLES
ISOLEES ATTRIBUEES A JESUS PAR LE N.T.
1.
Dans certains manuscrits des év.,
quelques parolesde Jésus ont été ajoutées après coup au texte primitif: par ex.
ladoxologie dans Mt 6:13, puis Mt 17:21,Mr 9:49,Lu 6:59:55,56 Il faut y joindre deux
morceaux plus étendus: la conclusionde Mr 16:9-20 et la péricope de la femme
adultère, Jn7:53-8:11, attestée seulement par des manuscrits récents, dontcertains la
placent soit après Lu 21:38, soit après Jn7:36. La critique du texte oblige donc à
attribuer à ce fragmentune origine étrangère au quatrième évangile, mais il prête à
Jésusune attitude si conforme à l'esprit de la plus ancienne traditionévangélique,
qu'on ne peut guère l'attribuer à la légende.
2.
Dans les Actes et les Épîtres.
La plus
remarquableest Ac 20:35; voir aussi Ac 1:5 =Ac 11:16. (cf. Mt3:11,Lu 3:16) Dans 1Th
4:15, Paul déclare litt.: «Nous vousdisons ceci en (suivant une) parole du Seigneur:
Nous les vivants,etc.» Il fait donc apparemment allusion à quelque tradition orale,dont
d'ailleurs sa rédaction à la première personne du pluriel nepermet pas de rétablir la
teneur exacte. Plus directe est sa citationd'une parole de Jésus dans 1Co 1 1:24
et
suivant
; encore quel'introduction: «Voici ce que j'ai reçu du Seigneur et vous aitransmis»
pourrait viser quelque révélation extatique, indépendanted'une tradition recueillie
d'autrui. Pour mémoire, notons que dans Jas 1:12, certainsexégètes ont cru pouvoir
interpréter les mots: «la couronne de vieque le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment»
comme une allusionquasi tacite à quelque parole de Jésus non conservée ailleurs
parécrit. Hypothèse invérifiable.II ÉVANGILES APOCRYPHES. Voir l'article spécial.III
PAROLES DE JESUS D'APRES LES PERES DES PREMIERS SIECLES.On les trouvera
répertoriées en détail dans Hennecke,
Neutest.Apokr.,
1924. Citons-en quelques-unes
spécialement frappantes: «Soyez deschangeurs éprouvés; faites comme ceux qui
examinent les monnaiesqu'on leur présente, gardent les bonnes et rejettent les
mauvaises.»Petite parabole, dont Paul se souvenait peut-être en écrivant 1Th5:21,
texte souvent cité par les Pères à côté de cette «parole duSeigneur»: cf.
Clément d'Alex.,
Origine,
etc. «Ceux qui sont avecmoi ne me comprendront pas.»
(Ac de Pierre
10.)
«Pierre affirme que le Seigneur a dit aux apôtres: Quiconque enIsraël voudra bien se
repentir et croire en Dieu par mon nom, sespéchés lui seront pardonnes. Mais allez
douze ans durant à travers lemonde, de peur que quelqu'un ne puisse dire: Nous
n'avons pas entendu(dire cela).»
(Clém. d'Al)
«Le Sauveur lui-même a dit: Celui qui