Page 226 - Dictionnaire Westphal

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ABRAHAM
Le plus célèbre des patriarches, appelé communément le
Père desCroyants
, (cf. Ro
4:12 etc.) ou encore, par Jas 2:23 etpar le Coran,
l'Ami de Dieu.
Son nom semble avoir
étéprimitivement Abram (cf. les noms hébreu Abiram et babyl. Abiramou).Les récits de
la Genèse concernant ce grand ancêtre du peuple hébreusont essentiellement des
traditions populaires.
Bien avant d'êtremises par écrit, ces traditions ont été
transmises oralement d'unegénération à une autre; les vieux conteurs ont amalgamé
en elles dessouvenirs de faits ou de personnages historiques, des notions sur
lesorigines des peuples, des épisodes épiques, de profondes expériencesreligieuses; et
tout cet ensemble a traversé les siècles, conservantd'une part (grâce au sérieux des
conteurs et aux exigences de leurauditoire habitué à certains traits et à certains effets
toujoursidentiques),
une
remarquable
fixité,
et
d'autre
part
s'enrichissant
progressivement de nouveaux traits et de nouveauxeffets en harmonie
avec les dispositions, les goûts, les expériencesdes auditeurs et des conteurs. Il suit de
là que les récitsconcernant Abraham ne doivent être considérés, ni comme desprocès-
verbaux minutieusement établis, ni comme des histoiresinventées de toutes pièces. Il
appartient aux chercheurs de mettre aujour par une étude patiente et éclairée (que les
découvertesarchéologiques en cours peuvent grandement faciliter) le fondhistorique
solide qui est à la base de ces traditions. Quant auxcroyants, les riches expériences
religieuses contenues dans ces vieuxrécits les leur rendront toujours précieux et
bienfaisants, quellesque puissent être à leur sujet les hypothèses changeantes
deshistoriens. Il pourrait sembler au premier abord qu'il y a
une
traditionconcernant
Abraham, cohérente et harmonieuse.En réalité cette tradition est formée d'éléments de
provenancesdiverses dont la plupart paraissent avoir eu, au cours des âges,
leurexistence propre, et qu'il y a avantage à considérer séparément
etsuccessivement:
Le départ de Babylonie
(Ge 12:1-9, J).Sur l'ordre de
Dieu, Abraham quitte sa patrie et se met en route«vers le pays que l'Éternel lui
montrera». Le point de départ de cevoyage est, d'après Ge 12:5,
Caran
(N.-O, de la
Mésopotamie)et, d'après Ge 11:31,
Our-Kasdim
(Our des Caldéens; voirUr). Le point
d'arrivée est la Palestine centrale (Sichem, Béthel),d'où Abraham pousse ensuite vers
le sud. Le narrateur a voulu avanttout mettre en lumière la foi du patriarche. (cf. Heb
11:8)
Le séjour en Egypte
(Ge 12:10-20, J).Cette tradition, où ils montraient le grand
ancêtre trompantvictorieusement le célèbre pharaon d'Egypte, en faisant passer
Sarapour sa soeur, était particulièrement chère aux conteurs hébreux.Preuve en soit
l'existence de deux doublets où réapparaît la mêmeaventure, mais en relation alors
avec Abimélec (Ge 20, E;26:7-11, J).
La séparation d'avec Lot
(Ge 13, J).Abraham,
l'homme de foi, apparaît ici comme un homme de paix. Lenarrateur vante la générosité
de l'Ancêtre (bientôt récompenséed'ailleurs par une belle promesse), mais il se réserve
malicieusementde montrer plus tard qu'en croyant faire une bonne affaire, Lot a
enréalité choisi la mauvaise part.
Abraham et les rois
(Ge 14). Cechapitre, qui ne se