Page 162 - Dictionnaire Westphal

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AARON
Frère aîné de Moïse, arrière-petit-fils de Lévi par Amram et Kéhath (Ex 6:16). Du fait
de son droit d'aînesse, Aaron était chef du deuxième clan de la tribu de Lévi, et, par sa
femme Éliséba, il était apparenté à Naasson, «prince» de la tribu de Juda (Ex 6:23 No
7:12). Les récits d'Exode, de Lévitique et Nombres le montrent mêlé de près à l'histoire
des tribus, bien que Moïse conserve toujours sur lui l'autorité supérieure.
Il est appelé (Ex 7:1) «le prophète» de Moïse, c'est-à-dire son porte-parole dans tous les
pourparlers avec le pharaon.
Il opère certains prodiges; son bâton, changé en serpent, engloutit ceux des magiciens
d'Egypte (Ex 7:12); il change l'eau en sang, déchaîne les fléaux des grenouilles et des
moustiques (Ex 8:1-18). Cependant, c'est toujours Moïse qui lui ordonne d'agir et qui
reçoit lui-même l'ordre de se présenter devant le pharaon (Ex 7:14-16 8:16 9:1-13
10:1), et ce n'est que dans la suite qu'on voit Aaron mentionné, lorsque le roi prie les
deux frères d'intervenir pour faire cesser les fléaux. Et chaque fois, c'est encore Moïse
qu'on voit intercéder et transmettre au roi la réponse divine.
Lors du séjour au pied du Sinaï, Aaron, Nadab et Abihu, (d'après Le 10:1, deux de ses
fils) et soixante-dix anciens, reçoivent la permission d'accompagner Moïse sur la
montagne et de «voir le Dieu d'Israël» (Ex 24:10); mais, dans ce récit, Moïse seul
accomplit certains actes cultuels (Ex 24:4,8). Enfin, alors que Moïse est remonté sur le
Sinaï, Ex 32 raconte qu'Aaron, cédant aux instances du peuple, fabriqua un veau d'or
qui devait figurer Yahvé et devant lequel il offrit des sacrifices, exposant ainsi aux plus
grands dangers la forme supérieure de religion qui venait d'être révélée à Israël. Moïse,
redescendu auprès d'Aaron, lui demanda compte de son acte; l'explication qu'il en
donne (Ex 32:21,24) s'applique à diminuer sa culpabilité en accentuant celle du
peuple.
C'est pendant le séjour au Sinaï que, d'après le document sacerdotal P (voir art.
Pentateuque pour la caractéristique des documents ayant servi à rédiger cet ouvrage),
se produit le fait capital de la carrière d'Aaron: son élévation au sacerdoce suprême;
l'onction qui lui fut conférée (à lui seul, d'après Ex 29:7); l'établissement de ses fils
comme prêtres subordonnés à son autorité; enfin, plus tard (No 3), l'organisation du
reste des Lévites pour les offices subalternes du sanctuaire. Les récits de la période du
désert mentionnent maintes fois encore Aaron. Dans Le 10, deux des fils d'Aaron,
Nadab et Abihu, pour avoir contrevenu aux règles du culte régulier, furent consumés
par le feu qui sortit de «devant Yahvé». Aaron eut-il une part de responsabilité dans
l'acte commis par eux? On a parfois tiré cette conclusion du silence qu'il garda en
présence de Moïse (Le 10:3); il paraît plus probable d'y voir, de sa part, une marque de
soumission à la volonté de l'Éternel.
Un autre récit (No 12) jette une ombre de blâme sur sa conduite: lui et Miriam
murmurent contre Moïse à cause de la femme éthiopienne que ce dernier avait