Page 1529 - Dictionnaire Westphal

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sont parfois portés dans les cheveux (Esa3:18
et suivants
). Vu l'importance des soins
donnés à la chevelure et à la barbe, laplus grossière insulte qui pourra être faite à
quelqu'un sera de luiraser la chevelure ou de lui couper la barbe (2Sa 10:4,5,Esa
7:2050:6). Une chevelure rasée, une barbe coupée seront aussi un signede deuil (Jer
7:29 16:5 48:37,Am 8:10) ou de douleur (Esa15:2). S'arracher tes cheveux et la barbe
ou les laisser en désordresera l'expression la plus vive de la tristesse (2Sa
19:24,Esd9:3, Add. Est 4:13). Dénouer les cheveux d'une femme seraune marque
d'humiliation (No 5:18), qui peut être aussivolontaire (Lu 7:38). Les signes extérieurs
du naziréat (voir ce mot) étaientl'abstention totale de vin et de la coupe des cheveux.
Laconsécration du nazir à l'Éternel pouvait être temporaire ouperpétuelle;
primitivement, elle était temporaire et résultait d'unvoeu fait en telle ou telle
circonstance particulière (deuil, voyage,souhait à réaliser, etc.), et par lequel le nazir
s'abstenait detoute impureté, de façon à être en contact immédiat avec Dieu
(No6:1,21). Quand le voeu était accompli, le nazir pouvait boire du vinet couper sa
chevelure, qui était jetée dans le feu destiné ausacrifice d'actions de grâces (verset 18).
Si, au cours de son voeu,le nazir contractait une souillure, par suite du contact d'un
mortpar exemple, il devait se raser à nouveau et la périoderecommençait (No 6:9-12).
Les offrandes de cheveux furent assez fréquentes dansl'antiquité, à cause de l'idée
qu'une certaine partie de la vie del'homme résidait dans sa chevelure. Le sang était
l'objet de la mêmeconception, mais les offrandes sanglantes ne purent pas se
mainteniravec le développement de la civilisation; tandis que les offrandes decheveux
n'avaient rien de barbare; aussi se sont-elles maintenues àtravers les siècles et sont-
elles même entrées dans certains rituelschrétiens comme la tonsure des prêtres et des
nonnes (voir RobertsonSmith,
Rel. Sent.,
IX). Avant de libérer un prisonnier, les Arabes
coupaient un morceaude sa chevelure et la conservaient comme preuve qu'il avait été
enleur pouvoir; ils plaçaient aussi dans leur propre coiffure lachevelure de tel ou tel
grand chef militaire. Ceci expliquel'histoire de Samson qui, consacré à Dieu des sa
naissance par samère (Jug 13:6), a perdu sa force le jour où ses adversaires ontréussi
a lui couper les cheveux (Jug 16:17-19), lui faisant enmême temps violer ses
promesses et perdre le bénéfice des grâcesspéciales qui s'attachaient à son voeu; la
force revenait à Samson aufur et à mesure que la chevelure repoussait (verset 22), c-à-
d. quel'accomplissement de son voeu rétablissait le contact avec Dieu. Bref, les cheveux
«étaient considérés tout particulièrement commele siège des influences spirituelles,
bonnes ou mauvaises: ainsi lelévite se rasait avant de se consacrer à Yahvé» (No 8:7)
(Bbl.Cent.). Mais il ne semble pas possible de donner une explication trèssûre du voeu
de saint Paul à Cenchrées où il se fit, lui aussi,couper les cheveux (Ac 18:18), à moins
que ce ne fût Aquilas,car la construction de la phrase pourrait se rapporter à celui-ci.
Pour marquer la dépendance de la femme vis-à-vis de l'homme,saint Paul (1Co 11:16)
estime que la chevelure féminine est unvoile naturel qui préfigure en quelque sorte le
voile dont il siedaux femmes honorables de se couvrir en public; l'homme, au