Page 1478 - Dictionnaire Westphal

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CHAR, CHARIOT
Ces deux mots, plus ou moins interchangeables en français, peuventdésigner deux
objets bien différents:
1.
Le
chariot,
traîné par des boeufs, véhicule assez long et
massif,pour transporter personnes (Ge 45:19 ss, No 7:3,Ac 8:28,etc.) ou objets (Am
2:13). C'est un chariot de ce genre qui sertà ramener l'arche (1Sa 6:7-14, cf. 2Sa 6:3).
2.
Le
char de guerre
(voir Armes), tiré par deuxchevaux, très court, monté sur deux
roues, et où on ne se tenait quedebout. Il ne fut sans doute pas employé en Israël
avant Salomon. Le chard'Absalom (2Sa 15:1) constitua un exemple unique de
luxeinsolent. Pourtant les peuples voisins l'utilisaient. Les chars dePharaon en Egypte,
et surtout à la mer Rouge, avaient fait auxHébreux une impression profonde (Ge
41:43,Ex 14:6
et suivant
).Les Cananéens les arrêtèrent net avec leurs propres chars
(Jos11:4-9). Dans Jug 1:19, on précise que ce sont des chars defer: Jabin en a 900
(Jug 4:3), Sisera de même (Jug 4:135:28). Du temps de Saül, les Philistins alignaient
de nombreux chars(1Sa 13:5, l'hébreu dit 30.000, d'autres versions 3.000;peut-être
faut-il lire 1.000). David réussit à capturer 700 chars auxSyriens (2Sa 10:18, cf. 1Ro
20:1-21). Ces chars de guerre(fig. 16) sont représentés sur les bas-reliefs hittites,
assyriens etégyptiens (ces derniers en figurent même la fabrication). Ils sonttout en
bois, ce qui explique qu'on puisse les incendier (Jos11:6,Ps 46:10), plaqués de fer,
sans doute plus tard defaux (2Ma 13:2). Le timon monte obliquement en avant
versdeux petites selles reposant sur les garrots des deux chevaux. Il ytient deux
personnes debout, trois à la rigueur. Ils sont fermésquelque peu devant et sur les
côtés, où se placent le carquois et lalance, mais ouverts par derrière (plus tard
protégés aussi en arrièrechez les Assyriens).--Salomon, après avoir installé ses chars
àJérusalem, ne tarda pas à les mettre dans des villes dechoix (1Ro 9:19), où l'eau et la
proximité des frontièresdevaient mieux leur convenir. Les chars firent désormais partie
del'armement des royaumes d'Israël et de Juda, leur nombre variant sansdoute avec
les ressources royales et avec les dispositions des Étatsfournisseurs (Egypte). Une
inscription assyrienne montre Achab allantattaquer, avec d'autres princes,
Salmanasar en 854, et amenant 2.000chars au combat. C'est sur son char personnel
qu'il revient à toutevitesse du Carmel a Jizréel, pourtant devancé par la
courseextraordinaire d'Élie (1Ro 18:45
et suivant
). Josaphat estblessé mortellement
dans son char (1Ro 22:35). Le roi de Syrieécrase l'armée de Joachaz en ne lui laissant
que 10 chars (2Ro13:7). Plus tard, Antiochus Épiphane, pris de douleurs
intolérables,tombe de son char lancé à toute allure (2Ma 9:7). LeCantique des
Cantiques évoque les chars des rois ou desprinces (Ca 1:9 6:12). Si les Israélites ont
tardé à adopter une arme aussi redoutable,dont ils ne constataient que trop les effets,
cela tient à plusieursraisons:
Leur terrain de combat traditionnel était
lesescarpements, falaises et défilés, où les chars n'ont aucune utilitéet où ils
excellaient aux coups de main en terrain difficile (1Sa14:4,13). Ben-Hadad, roi de
Syrie, s'écrie après une défaite: «Leurdieu est un dieu de montagnes» (1Ro 20:23).