Page 1466 - Dictionnaire Westphal

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CHAMP
Parmi les divers termes que ce mot représente dans nos traductions,le plus fréquent et
de beaucoup est l'hébreu
sâdèh
ou
sâdaï,
qui se trouve plus de 300 fois dans l'A.T.,
avec les différentessignifications que nous allons distinguer, et entre lesquellesvarient
aussi les termes grec du N.T.:
agros, khora, khôrion,
alors que les autres termes
hébreux moins répandus ont un sensordinairement plus limité.
1.
Campagne. Plus de
100 fois c'est d'elle qu'il s'agit, paropposition à la ville (Ex 8:13 etc.), mais avec un
caractèretrès marqué d'isolement (Ge 24:63 etc.) et même dedanger (De 21:1), vu la
distance des lieux habités et vu legrand nombre de bêtes sauvages de toutes sortes qui
la hantent,quadrupèdes, oiseaux ou reptiles (Ex 22:31,2Sa 17:8,Os 13:8,etc.). C'est ce
sens général de rase campagne et de solitudesinhabitées qu'expriment aussi l'hébreu
khouts
(Job 5:10,Pr8:28) et l'araméen
bar
(Da 2:38 4:12,32); c'est celuiqu'il faut voir
dans la parole de Jésus sur les «lis des champs» etl' «herbe des champs» (Mt 6:28-30),
fleurettes spontanées desterrains non cultivés. (cf. Ps 103:15) «En dehors du désert
quimonte en Judée presque jusqu'aux portes des villes, il est souventquestion du
champ,
la plus grande partie des régions de collines,rude, inculte, mais non pas
exclusivement stérile, où les «bêtes deschamps», c-à-d. les bêtes sauvages, trouvaient
moyen de pulluler etde devenir un sérieux obstacle à la conquête du pays par Israël.
Cechamp est un élément du paysage de l'A.T., et nous y reconnaissonsaujourd'hui les
landes, hauteurs, jungles et rochers qui constituentle sol de presque toutes les régions
accidentées, et qui n'ont jamaispu être cultivées, même pour la vigne.» (G.A. Smith,
Hist.Geogr. pp. 79-80). Campagne infiniment variable d'aspect suivantla saison (pluies
ou sécheresse) ou le climat, comportant despâturages dans les régions les plus
fraîches (Ge 29:2,Ex 9:3,Lu2:8), mais vite brûlée au soleil d'été et presque aride
jusqu'à lasaison des pluies. Sur le littoral, c'est toute la flore de laMéditerranée:
arbrisseaux toujours verts, plantes printanières vitefanées, lauriers-roses, myrtes,
pins d'Italie, oliviers, champs deblé. Sur le plateau, entaillé de nombreux lits de
torrents dévalantvers la plaine ou le Jourdain, c'est la végétation des steppes
del'Orient: arbres plus clairsemés (chênes, pistachiers, cèdres,genévriers, cyprès, pins,
etc., dans les parties montagneuses),multitude d'arbustes épineux, de buissons, de
labiées aromatiques, depetites plantes brillantes et fugaces, de chardons; même flore
sur leplateau au delà du Jourdain. Dans la vallée du Jourdain, c'est uneflore tropicale
qui rappelle celle de la Nubie et de l'Abyssinie,avec son acacia seyal, son dattier à l'état
sauvage et son papyrus.
2.
Champ.
D'abord au sens de terrain spécialement affecté
àla culture: c'est le champ proprement dit, comme il n'en existait pasavant la pluie sur
le sol et avant le travail de l'homme (Ge2:5). On y fait pousser les diverses céréales (Ge
37:7,De24:19,Ru 2:2
et suivants
, 1Ch 11:33,Jug 3:3, etc.), les diverslégumes (2Sa
23:11,Esa 1:8, Lettre de Jérémie 70, etc.) et mêmeles divers arbres et arbustes,
fruitiers ou non (De 20:19,Eze17:24); ainsi, le
chdémah
est mis plusieurs fois en
rapport avecla vigne (De 32:32,Esa 16:8,Hab 3:17). Ce dernier terme désigneaussi les