l'abandon, le martyre du Fils. «Dieu prouveson amour envers nous en ce que, lorsque
nous n'étions que despécheurs, Christ est mort pour nous» (Ro 5:8). Enfin, les motsde
conversion, de régénération, de sanctification, reçoivent, sij'ose dire, des conditions de
l'humanité du Christ leur contenu moralet leur impératif catégorique. «Il n'y a pas eu
de grande repentance,de repentance radicale, tragique, féconde, qui n'ait gravité
autourde la croix comme autour de son axe.» (Ch. Secrétan). Puisque lachair sainte a
existé, et qu'elle a existé à ce prix, pour un teldessein, elle est l'appel à notre
conscience, elle lui dicte lesconditions de notre retour à la filialité divine. Le devoir
duracheté du Christ est de reproduire dans sa vie les qualités du Filsde l'Homme.
L'incarnation de Dieu en Christ doit se poursuivre ennous. Aucune orthodoxie
théologique, aucune cérémonie cultuelle nevaut, tant que «dans notre chair» nous ne
sommes pas les imitateursdu Christ. (cf. Ro 12:1) Si les grands conciles des premiers
siècles, au lieu de selaisser enivrer par la métaphysique grecque et de
discuterpassionnément sur le mode de la divinité du Christ «hypostase incrééeau sein
de la substance éternelle», s'étaient appliqués à tirer del'incarnation du Verbe les
leçons qu'elle contient, l'histoireecclésiastique n'aurait pas eu à enregistrer des procès
parfois plusretentissants qu'édifiants, et les chrétiens, ramenés au devoirpratique par
l'humanité du Christ, auraient maintenu l'Église sur leterrain moral du Royaume de
Dieu. Alex. W.